Le théâtre villageois en Flandre. Deel 2
(1881)–Edmond Vander Straeten– AuteursrechtvrijMaldegem.Les Berkenisten de Caprycke interprêtent une farce à Maldegem, en 1480. A leur tour, les rhétoriciens de ce village se rendent à Caprycke, la même année. Ils y retournent, en 1485, accompagnés par le seigneur de la localité. Ces deux visites n'auront pas été stériles en représentations. Après trois siècles environ de distance, en 1773, des amateurs participent à un concours de Somerghem, avec la tragédie David en Goliath. En 1791, François Cruyl demande, au nom des habitants de ce village, l'autorisation d'ériger, dans sa maison, une chambre de rhétorique privilégiée, à l'instar de celles dont quelques villes et bourgs jouissent. On est d'avis que ‘dans les circonstances présentes, il ne convient point de donner lieu à des assemblées et conventicules qui n'ont pas été autorisés précédemment.’ En conséquence, il est répondu, le 27 juin 1791, au requérant, que sa demande ne saurait être accordéeGa naar voetnoot(1). A leur tour, des Minnaers ende ieveraers der redeneerkunde, au nombre d'une vingtaine, s'adressent, le 24 mai et le 8 juin 1791, au Souverain, pour obtenir la même autorisation. Leur but, disent-il, est de se perfectionner dans la langue flamande et de produire quelques pièces morales, tirées de l'Écriture et approuvées par l'autorité, compétente. En dépit des persécutions dont un des signataires fut l'objet, pen- | |
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dant l'insurrection de 1789, une réponse négative est donnée, le 5 octobre, par le gouvernement de l'empereur à Bruxelles, sur l'avis motivé du procureur-général de FlandreGa naar voetnoot(1). L'autorité doit se départir de ses rigueurs, peu après, car une chambre surgit, en 1796, sous le titre de Parnassus Reizers (Voyageurs du Parnasse), et donne, du 28 mars au 31 juillet, des tragédies et des comédies. L'année suivante, elle prend part, avec la tragédie de Kastelein: Eduard de Derde, à un concours de Middelbourg, organisé par la gilde: Wetenschap baert luister (Science produit renom). Quatre villes s'y font représenter. La devise: Suum cuique tribue, ou Geeft elk dat hem toekomt, adoptée à cette époque, doit-elle donner lieu de croire à une réinstallation? Fait-elle allusion à la justice que la société réclame de ses appréciateurs? Ceci est plus probable. Le 13 mai 1798, l'association organise elle-même un concours, dont malheureusement aucune particularité ne nous est connue. Elle se dissout, sous le règne dictatorial de Napoléon Ier, qui pèse si durement sur notre idiôme national. Une résurrection a lieu en 1870. Dans une jolie salle construite ad hoc, s'organisent, paraît-il, des représentations trèssuivies. |
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