Verzamelde gedichten. Deel 2(1947)–J. Slauerhoff– Auteursrecht onbekend Vorige Volgende [pagina 81] [p. 81] Complainte Vides la mer, la nuit, Nulle part une étoile. Mon mal n'est jamais guéri, Je dors sous la voile, Je suis une épave perdue. Pourtant tu m'as dit une fois, Haletante, éperdue: ‘Je veux vivre pour toi.’ Et: ‘S'il fallait choisir Je choisirais - toi.’ (Je n'approuve pas ton choix, À chacun son loisir.) Et: ‘Tu cherches la Toison, La Raison te condamne. Et pour ça je me donne À toi (Dieu te pardonne!) - Pour les autres, venin, poison, Pour toi seul, une femme. Dans les bois, dans un pré Vert se cache une maison jaune. Là, nous vivrons à notre gré, Jouant nymphe et faune, [pagina 82] [p. 82] Ou nus, ou déguisés En personnages de rêve; Là, je chanterai, Sans paroles, la chanson d'Ève.’ Rien n'a changé. Je flotte hors la race; La mer s'est vengée, M'a repris et m'efface. J'attends le coup de grâce, Une lame, un brisant. C'est la seule volupté, Le plus grand danger, Qui tue en grisant. On a la paix dans l'âme Malgré les caresses les plus violentes. ...Sur une côte lointaine il vente. C'est la femme sur terre qui nous tourmente, C'est le vent de la mer qui nous tente, Et la lame. Vorige Volgende