De werken. Deel 9. Poëzy 1832-1868
(1890)–E.J. Potgieter– Auteursrecht onbekend
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V De slag bij Campaldino, Bl. 214-220.Het ietwat bonte mijner toelichtingen vinde zijne vergoelijking in den wensch deze der bronnen te ontleenen, welke gelegenheid geven de hoofdzaak zoo kort mogelijk mede te deelen. Wilde ik in bijzonderheden treden, zij zouden den lezer, dien de stoffe schier vreemd is, slechts vervelen; en voor hem die het onderwerp, zoo als het verdient, bestudeerd heeft, grootendeels maar herhalingen zijn, van wat hij lang reeds wist. Fauriel geeft in Dante et les origines de la Langue et de la Littérature Italiennes, Cours fait à la Faculté des Lettres de Paris, (een arbeid met weinige woorden niet naar eisch te waarderen,) het beste kort begrip van den slag bij Campaldino. ‘C'est à la fameuse bataille de Campaldino ou de Certomondo’ zegt hij, ‘qu'on voit (Dante) pour la première fois, àgé déjà de vingt-cinq ans, agir comme citoyen de Florence. Parmi tant de batailles gagnées et perdues par les Gibelins et les Guelfes, celle de “Campaldino” fut une des plus mémorables par l'importance de ses résultats et la variété singulière de ses incidents. Mais il n'entre point dans mon plan de la décrire; je me bornerai à en rapporter isolément quelques particularités par lesquelles elle tient à mon sujet. Arezzo était une des deux ou trois villes de la Toscane où dominait le parti gibelin, et partant l'une de celles contre lesquelles les Florentins, chefs du parti guelfe, avaient le plus souvent à guerroyer. Au printemps de 1289, ils envahirent le Casentino, la partie montagneuse du domaine d'Arezzo, dans le val d'Arno supérieur. Les Arètins s'avancèrent aussitôt contre eux, et les deux armées se rencontrèrent sur la rive gauche de l'Arno, entre Bibbiena et Certomondo. Celle des Florentins était de douze mille fantassins, et de deux mille cavaliers; celle d'Arezzo ne dépassait pas huit mille hommes de pied et neuf cents chevaux. Elle n'en demanda pas moins courageusement la bataille, et fut même sur le point de la gagner: elle la perdit, faute de discipline plutôt | |
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que de bravoure; mais enfin elle la perdit et sa déroute fut complète; elle eut trois mille hommes tués sur la place et deux mille prisonniers. Les deux chefs qui la commandaient, l'archevèque Arezzo, et Buon Conte de MontefeltroGa naar voetnoot1, homme de guerre alors renommé, y périrent tous les deux; et il y eut, dans le cas de ce dernier, une particularité qui fit du bruit; après avoir cherché longtemps son cadavre parmi les morts, on ne le trouva point, de sorte que chacun put expliquer à sa manière une disparition qui semblait tenir du prodige. Au nombre des traits remarquables par lesquels les Florentins se distinguèrent dans cette bataille, je crois pouvoir en citer un. J'ai parlé ailleurs de l'usage où ètaient les armées des républiques italiennes de désigner, au moment du combat, douze cavaliers d'élite nommés paladins, pour fondre, comme des enfants perdus, sur l'ennemi, en avant de la cavalerie qu'ils devaient enflammer et entrainer par leur exemple. Cet usage fut suivi à Campaldino. La cavalerie florentine était commandée par Vieri de' Cerchi, personnage déjà fameux à Florence, mais sur le point de le devenir bien davantage, comme chef de parti. C'était à lui à désigner les douze paladins qui devaient engager le combat. Il fit quelque chose d'inattendue; il se désigna d'abord lui-méme, bien que souffrant d'une jambe; il nomma ensuite son fils, et, pour troisième, son neveu. Après quoi il ne voulut plus choisir personne “chacun devant, dit-il, rester libre de manifester son amour pour son pays.” Une conduite si noble ne manqua pas son effet: cent cinquante guerriers à cheval, au lieu de douze, se présentèrent, demandant à ètre faits paladins, et le furent. Dante était peut-être l'un de ces cent cinquante cavaliers; il est sùr au moins qu'il combattit près d'eux, aux premiers rangs de l'armée. C'est ce que nous apprend Leonardo d'Arezzo, d'après une lettre de Dante aujourd'hui perdue, mais que le biographe avait | |
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sous les yeux, et dans laquelle notre poëte avait minutieusement décrit la bataille de Certomondo’ -ou Campaldino: - ‘il y parlait naïvement des émotions diverses, des craintes, des inquiétudes, qu'il avait éprouvées dans le cours de cette bataille, et qui lui avaient fait goûter plus vivement l'ivresse et la joie de la victoire.’Ga naar voetnoot1 Twee détails eischen nog een paar opmerkingen. Over den strijdwagen van Florence geve haar Fauriel: ‘Parmi les institutions militaires des républiques italiennes qui ne furent point empruntées des idées ou des usages de la chevalerie, mais vraiment et de tout point nationales, celle du carroccio est la plus remarquable. On nommait carroccio un char de guerre, pesant, solide, richement décoré et drapé, et trainé par des boeufs, auquel était fixé l'étendard de la commune, dans les marches et les batailles. Ce char était, pour chaque république, son vrai palladium; c'était l'objet sacré pour la défense duquel il fallait combattre jusqu' à la mort; dont la perte était pour chaque citoyen un deuil et un opprobre personnel.’Ga naar voetnoot2 Aan de houding Corso Donati in den slag toegeschreven zette Villani historisch gezag bij. Deze vermeldt hoe Corso, podestà van Pistoja, het bevel voerde over de benden door die stad, en door Lucca, en nog andere plaatsen in het veld gebracht, en réserve was gesteld, onder bedreiging als hij van zijne plaats week en deel nam aan het gevecht er met zijn hoofd voor te zullen boeten. ‘Maar toen hij den slag begonnen en schier verloren zag, zeide hij, als een dapper ridder: “Als wij het verliezen, wil ik met mijne burgers in het gevecht sneuvelen, en als wij overwinnen, dan zoeke wie het hart heeft, mij in Pistoia op, om mij te straffen;” toog kloekmoedig met zijne schaar in den strijd, en den vijand zijdelings aanvallende droeg hij veel tot de neèrlaag van dezen bij.’ |