Monsieur SCHAEPMAN,
Bourgmestre à Tubbergen près Almelo.
Pour remettre á Mr. son fils Herman.
Amsterdam, le 16 Mars 1855.
Mon Cher Ami,
Je porte un vif interêt aus jeunes gens, qui comme vous, se dévouent au devoirs de l'étude, tant pour s'assurer de leur avenir, que pour se conformer aux justes désirs de leurs parents.
Il m'en souvient, mon bon ami, qu'au temps de notre rencontre à Arnhem, vous vous occupiez déjà d'un travail, qui quelqu' insignifiant que soit d'ordinaire le temps de l'enfance, n'en promettait pas moins d'heureux fruits.
L'attente n'a pas été frustrée. La petite lettre, que vous avez bien voulu m'adresser, prouve que la langue française ne vous est plus entièrement étrangère; mais ce qu'elle prouve bien plus, c'est que les qualités du coeur, entre lesquelles la charité pour les malheureux est une des premières, ne se sont pas moins heureusement développées.
Mille remerciements poùr le don vraiment considérable que vous avez bien voulu me remettre, tant en votre nom qu'en celui de vos frères.
Vraiment, c'est bien consolant de penser qu'au milieu de l'indifférence pour les choses vertueuses, qui se manifeste quelquefois, il y a des jeunes gens qui dans un âge plus avancé travailleront avec nous au triomphe des idées saines et se montreront dignes des exemples d'une famille vraiment chrétienne. Quant a moi, mon jeune ami, je vous assure que dès ce jour je vous porte dans mon coeur, et que je forme les voeux les plus sincères pour votre bonheur, qui je n'en doute pas, fera le bonheur aussi de tous ceux qui vous connaissent.
Je vous prie d'assurer votre respectable famille de mes considérations très distinguées.
Croyez moi toujours
Votre dévoué
C.J.A. Heydenrijck.