Mais tout cela va bientôt finir, espérons-le, a mesure que son fils s'affirme de plus en plus le garçon intelligent, pratique et devoué à sa mère, qu'il s'est montré jusqu'ici.
Cependant il faut qu'il se hâte de se faire une position qui lui permette d'être bientôt un véritable soutien pour sa mère; celle, qu'il a ici, lui en offre peu de chances; ses talents naturels et les connaissances qu'il a déjà acquises lui permettraient de faire mieux ailleurs. Suivant en cela son propre désir, nourri depuis longtemps, d'aller en Angleterre ou il compte se perfectionner dans la langue anglaise et trouver plus d'occasions de faire fortune qu'ici, j'ai écrit à de vieux amis à Londres, Monsieur et Mad.e De Keyser, propriétaires de l'Hôtel Royal, Blackfriars Bridge, qui, sur ma recommandation, lui ont aussitôt offert une position dans la partie du bureau de leur établissement, où j'ai tout lieu de croire que, grâce à sa propre activité et à la bonne volonté de nos amis, il pourra se faire promptement une position qui, avec le temps ira toujours en s'améliorant. De prime abord il sera logé et nourri, mais dès qu'on sera au fait de sa compétence, il recevra un salaire analogue, et je connais assez les amis, à qui je le confie, pour être persuadée qu'ils agiront à son égard avec toute loyauté et génerosité. - De plus nous avons la satisfaction de savoir qu'en quittant l'emploi qu'il a ici, il emporte la considération et l'estime de ses chefs et la promesse de leur appui en loutes circonstances et aussi à Londres, oú ils ont aussi des relations.
Voilà où en sont les choses, et maintenant il faut penser à l'essentiel, l'argent pour le voyage. Mon bon mari, qui a déjà tant fait y suppléera aussi de sa part, mais voudrait bien n'en pas supporter tous les frais. J'ai déjà écrit à notre amie, la femme de mon père, Mad. Julie Etzerodt, pour la prier de nous envoyer son petit contragent, et maintenant je fais aussi appel à vous-même, espérant que vous ne trouvez pas que j'abuse trop de la confiance que vous avez eu la bonté de me temoigner et de m'inspirer. - Mad.e Dekker voit aussi dans cette occasion l'avenir et le bonheur de son fils, tout en étant au désespoir de devoir se séparer de lui. Il lui reste une consolation dans sa charmante fille, qui se developpe admirablement de coeur et d'esprit, et qui s'applique à ses études avec une assiduité digne de tout éloge et qui récompense sa pauvre mère de tous les sacrifices et les efforts qu'elle fait pour parvenir à lui donner une bonne éducation si importante pour son avenir. - Quant à Mad: Dekker elle-même, elle donne en ce