Volledige werken. Deel 13. Brieven en dokumenten uit de jaren 1868-1869
(1980)– Multatuli– Auteursrechtelijk beschermd
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La Haye, le 25 Février 1869. Zuidwest binnencingel 18i. Ma Loutjou chère! Ma lettre du 12 Février t'aura convaincue que nous devions quitter Milan et que nous pouvions aller rejoindre Dekker. Eh bien, le 22 Février nous sommes arrivés à la Haye. Dekker est si heureux de nous avoir que c'est vraiment touchant de l'observer. Il fait tout son possible pour nous rendre heureux. Il ne veut pas que je bouge; à force d'égards et de soins il espère rétablir ma santé. Je me trouve assez bien, mais le voyage m'a fatiguée; je tousse un peu, mais cela passera. Dekker ne reconnaissait plus Edouard; il ne comprend pas que c'est ce petit gamin de Brux. Les enfants ont été fêtés en arrivant à la maison; leurs petites chambres sont si propres et si gentilles. Dekker m'a bien priée de te dire qu'il vous attend tous les deux cet été ici dans notre petite maison, qu'il fera tout pour t'exprimer sa reconnaissance de ce que vous avez fait pour nous. En quittant Milan j'avais le coeur bien gros. Je crois que le bonheur s'ouvre pour nous tous; je pense que le moment de compensation est venu. Dekker a le coeur gros de bonheur; il ne comprend pas encore qu'il nous a tous avec lui, et que nous resterons. Promets moi de venir cet été, de te convaincre de notre bonheur. Toi et ton mari, vous serez accueillis à bras ouverts. Ma chère Stéphanie, j'avais oublié de te donner mon adresse, pourquoi je me hâte de te l'envoyer. Je languis de tes nouvelles, et de ce que tu vas dire de ma dernière. Tu me donneras raison, j'en suis sûre. Eh bien, j'ai la conviction que tout ira bien. Je me trouve si heureuse dans ce moment ci, que vraiment j'aurais besoin de te le dire à vive voix. Chère, ma Loutjou chère, écris moi bien vite. Dekker ne me laisse pas le temps d'écrire. Edou et Non te saluent affectueusement, et moi, ma chère, ma bonne petite, je t'embrasse de tout mon coeur. Pense à moi bien souvent, et persuade toi que je suis heureuse. Adieu, ma chère Stéphanie, salue ton mari et Madame Omboni cordialement de ma part. Ton amie sincère, Everdine. |
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