bienvenue aux invités, en quelques paroles chaleureuses, auxquelles M. le professeur de Vries a immédiatement répondu dans une brillante improvisation.
La conférence de M. Dauwes Dekker est venue ensuite. En donner une analyse même étendue serait bien difficile. La résumer en quelques lignes est simplement impossible. Le titre annoncé était: over het recht om een gevoelen af te keuren. C'est ce thème, que l'on pourrait appeler la liberté de la contradiction, et que le profond et spirituel orateur a développé avec sa verve habituelle. Il a fait un portrait à la fois railleur et juste de ces individus qui, n'ayant du sens commun que l'apparence, attaché aux idées dominantes, non parcequ'elles sont idées, mais parcequ'elles sont dominantes, se croient le droit de tenir par la manche quiconque se laisse emporter à la poursuite d'une idée nouvelle, en lui cornant à l'oreille, pour tout argument, et sans y être le moins du monde invités, ce refrain connu: ‘Ecoutez donc, mon ami, savez-vous bien que je ne suis pas du tout de votre avis?’
Cette conférence a été d'autant plus vivement applaudie que chacun a apprécié la parfaite délicatesse avec laquelle l'orateur, dont on sait les nombreux points de dissentiment avec un grand nombre de ses compatriotes, s'est abstenu de toute allusion, même éloignée, à ce qui aurait pu blesser l'un ou l'autre d'entre eux. Aussi n'est-ce que par suite d'un véritable malentendu qu'un honorable professeur d'Utrecht, arrivé à la fin de la conférence de Multatuli a pu un instant s'imaginer le contraire. L'émotion toute momentanée causée par cet incident a été complètement apaisée à la satisfaction de l'honorable professeur lui-même qui, debout sur l'estrade, a vu l'assemblée entière acclamer, sur la proposition de son président, et la Hollande de M. Dauwes Dekker, et celle de M. Vreede. La fête a alors continué sans interruption. On a entendu deux choeurs chantés par les enfants de la fabrique de MM. Parmentier et Cie.