Prose et vers
(1838)–Johannes Kneppelhout– Auteursrechtvrij
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bianca.
Oh! que l'attente est triste et que le ciel est sombre!
Non, tu ne viendras plus, éclatez mes sanglots!
Nulle voix, o douleur! ne perce encore l'ombre,
Je n'entends que les vents et le bruit sourd des flots;
Les sons de son luth enchanteur
Ne m'avertissent pas de l'heure du bonheur.
piétro.
Glisse sur l'onde amère, o ma nacelle agile!
Rames, tranchez les flots à coups précipités!
Soufflez, zéphirs, soufflez dans ma voile docile!
O lune, conduis-moi de tes douces clartés!
Et vous, sacrés esprits,
Veillez sur Bianca pendant les longues nuits!
Quelques instants encor, et le sein chaste et tendre
De bianca se prête à ma brûlante ardeur,
Sur son balcon là-bas, ciel! je la vois m'attendre
Et pour moi du sommeil mépriser la faveur.
Douces voix de la nuit,
Portez vers Bianca le chant qui la ravit!
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Bianca.
Mais au loin j'ai cru voir voguer une nacelle....
C'est sa sonore voix! c'est lui! c'est mon amant!
Glisse en paix, mon Piétro, sur le golfe fidèle,
Et puis repose-toi sur ce sein qui t'attend.
Bel ange des saintes amours,
Porte à deux jeunes coeurs tes feux et ton secours!
Ensemble.
Bel ange des saintes amours,
Porte à deux jeunes coeurs tes feux et tou secours!
Juillet 1832.
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