Prose et vers
(1838)–Johannes Kneppelhout– Auteursrechtvrij
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Ah! si j'étais un gai lutin,
Quelque soir caché dans la brume,
Je viendrais, fripon et mutin,
A l'heure où ta lampe s'allume;
Près de l'alcove, dans tes mains
Je mettrais mes mains et mon aile,
Et je te dirais tes destins,
O mon aimable jouvencelle!
Ou si d'un malin nécromant...
Non, je n'oserais pas, cousine!
Je ne veux pas sembler méchant,
Que la peur te prenne à ma mine.
Pourtant, sans pouvoirs surhumains,
Je prendrais ta main douce et belle,
Et je te dirais tes destins,
O mon aimable jouvencelle!
Mais d'un lutin l'esprit moqueur,
Ni d'un sorcier l'obscur verbiage,
Ni l'habit noir, ni l'aile en fleur,
Ne sont tombés en mon partage:
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Le ciel ne cache ses desseins,
L'avenir sa moindre étincelle,
Pourlant j'entrevois tes destins,
O mon aimable jouvencelle!
Sans oser même ouvrir les doigts,
Je vois couler ta belle vie,
D'un pur amour les douces lois
Retiennent ton àme asservie;
Oui, tes jours sont de longs festins,
Le bonheur à l'amour se mêle;
Voilà quels seront tes destins,
O mon aimable jouvencelle!
Mai 1837.
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