Opuscules de jeunesse. Deel 2
(1848)–Johannes Kneppelhout– Auteursrechtvrij
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La mâle et courageuse flamme
D'une noble indignation,
Jamais dans le sein d'une femme
Ne jeta de plus pur rayon,
Que celui dont la souveraine
Sentit en son âme hautaine
L'éclat, quand l'ordre exprès du roi,
Du roi, son époux et son maître!
Lui dit au festin d'apparaître
Sans voile et d'enfreindre la loi.
‘A Vasthi, la reine des reines,
Va, porte mon salut royal.
Je veux, Zéthar, que tu l'amènes
Parée au banquet triomphal;
J'ordonne que ma belle épouse,
Devant ma vaste cour jalouse
Vienne, le diadème au front.
Conduis-la vers l'auguste salle,
Afin qu'un peuple se régale
Des charmes de Vasthi. Sois prompt.’
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‘A mon époux et roi reporte
Mon salut royal et tes pas.
Tout ce jour au seuil de sa porte
Mon regard ne brillera pas;
Si ton maître s'est mis en tête
Que j'irais esclave à sa fête,
Il s'est étrangement mépris;
Vasthi, de son honneur avare.
Ne flétrira pas la tiare:
Je paie en orgueil le mépris.’
Zéthar répète le message,
Interdit et tremblant, au roi.
Assuérus pâlit. Sa rage
Fait frémir les palais d'effroi.
Le châtiment de la coupable
Fut dur autant qu'impitoyable,
Mais de son indignation
La mâle et courageuse flamme,
Jamais dans le sein d'une femme
Ne jeta de plus pur rayon.
(Traduit du hollandais de n. beets.)
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