Opuscules de jeunesse. Deel 2
(1848)–Johannes Kneppelhout– Auteursrechtvrij
[pagina 355]
| |
[pagina 357]
| |
Souffrez que votre nom se marie à ces pages,
Reconnaissez vos droits;
Le tribut de l'estime est cher au coeur des sages
Vers vous monte ma voix.
Rome vous proclama de sa langue inspirée
L'émule du Giotto,
Et vous ramenez l'art, pauvre nymphe égarée,
Aux sources du vrai beau.
Le soleil de vos jours décline, de la vie
Je monte les degrés;
Pourtant vous voulez bien qu'un noeud charmant nous lie,
Que vos prés soient mes prés.
C'est pourquoi, digne artiste au pinceau large et mâle,
Ami cher et réel,
J'ose croire au pardon de ma lourde sandale,
De mon rayon sans miel.
| |
[pagina 358]
| |
Et vous ne ferez pas comme la Vergognose,
Chez le vieux Gozzoli:
Mieux vaut jeter les yeux ailleurs, et pour ma rose
Prendre un fécond épi.
1837.
| |
[pagina 359]
| |
Quand le rayon doré d'un simple et cliaste amour
Pour jamais se retire et nous laisse dans l'ombre,
Pauvres abandonnés, quittons ce globe sombre,
Et prenons notre essor vers un meilleur séjour!
La vie était riante, ô douce bien-aimée,
Alors que nous rêvions un avenir heureux,
Que je voyais de fleurs ma carrière semée,
Et que tu m'appelais l'étoile de tes cieux!
J'entrai plein de terreur dans ce monde frivole,
Mais au scuil périlleux un ange m'attendait:
Tu fus pour ma jeunesse une voix qui console,
Voix qui du haut des cieux pour moi seul descendait.
Oh! ton souffle d'amour fit tressaillir mon âme
D'un saint et pénétrant accord, et mon ardeur
Comprit que tu serais, ô noble jeune femme,
Pour mon aride lèvre une onde de douceur.
| |
[pagina 360]
| |
Mais le destin cruel intervient. Sur les dalles
Il brise ton beau corps, puis avec volupté
Le foule sous les pieds de ses fières cavales!..
Voilà comme ici-bas succombe la beauté!
(D'après schiller, Wallensteins Tod, IV. 12.)
|
|