Opuscules de jeunesse. Deel 2
(1848)–Johannes Kneppelhout– Auteursrechtvrij
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Longtemps mon coeur est resté libre d'amour; alors je n'aimais que les fleurs et les jeux innocents de l'enfance; mais je te vis, et une autre terre, un autre ciel, se révélèrent à mes regards. Dès lors l'univers fut plein d'harmonie, l'air du soir de volupté. Puissante déité, qui remplis de délices mon jeune âge, je bénis, jusqu'à la sombre tristesse qui me dévore, jusqu'aux larmes qui s'échappent de mes yeux, car ces peines me viennent de toi, Amour!
Charmant objet, je te vois en tout lieu, la nature entière reproduit ta douce image, et mes rêves sont pleins de toi. L'aurore te ressemble, et le soir je crois te voir errer dans les campagnes qu'éclairent les rayons de l'astre des nuits. Souvent, couché rêveur au bord des fontaines, il me semble, Pauline, que tu t'abats à mes côtés comme une blanche colombe; tu lèves tes beaux yeux dont j'aime le chaste éclat, tes yeux humides vers moi, | |
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tes blonds cheveux volent au gré du folâtre zéphir, ta bouche s'ouvre comme le calice d'une fleur odorante, tu vas parler!... Que tes paroles sont douces et consolantes! Je tombe à ton cou!... Hélas! le fantôme disparaît, je me retrouve seul. Enivrante illusion, seras-tu jamais une réalité?
1834. |
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