Lettre IV.
Oui, ce sera pour un autre fois, mon cher! Figure-toi ma rage, ma furie, ma désolation, mon désespoir! On donne Robert-le-diable, le sublime Robert-le-diable, mon opéra favori, Nourrit chante, Levasseur chante, Damoreau chante, et, o puissance des grands hommes, o magie des poètes, o désir inexplicable de les voir, de les contempler de ses yeux, de les toucher de ses mains, je laisse Robert, je laisse Nourrit, Levasseur, Damoreau, ces dieux du chant, comme dit Janin, je laisse Taglioni, la légère Sylphide, la ravissante Bayadère, cette femme-oiseau, cette jeune fille aux ailes invisibles, dont les pieds redescendent à terre comme la neige qui tombe du ciel, tout cela je le laisse pour Hugo, pour l'enfant sublime, comme disait Châteaubriand, son prophète; j'ai besoin de le voir plus longtemps, de l'entendre causer, de savourer ses paroles, de contempler sa