gravures et de deux tableaux de Boulanger, ce sont les portraits de ses enfants. Pendant le temps que je passai seul dans cet appartement je jouissais déja. Fouler son tapis, m'asseoir sur ses chaises gothiques, voir ce que ses yeux avaient coutume de voir, quel bonheur! Il entra. Je l'avoue, à sa vue je me troublai. Tant de souvenirs, tant de créations nées de son souffle, Didier, Hernani, Triboulet, la Esméralda, Quasimodo, tant de sublimes pensées, tant de beaux vers, tant de brûlantes pages, m'offusquaient, m'étourdissaient tellement de leur fantasmagorie, qu'au premier moment je crus sentir ma langue se coller à mon palais, d'autant plus que le visage sombre et pensif du poète m'examinait avec attention et que je croyais y découvrir une certaine défiance de ma personne; il me prenait peut-être pour un arracheur de dents, aussi eus-je hâte de me faire une égide du nom de Janin. L'effet en fut prompt, le visage d'Hugo prit une expression plus douce et il me dit.
- Ah! vous connaissez Janin; vous vous occupez donc de littérature?
Moi, je répondis bien humblement.