Journaal gedurende de veldtochten der jaren 1673, 1675, 1676, 1677 en 1678

Avril.

Vendredy. 1.

Je fus chercher deux fois Happaert qui vint me voir ensuitte et causa avec moy jusques a 9 heures.

Quelques deputés de la Hollande et le Raedpensionaire arriverent à Anvers, pour luy parler, ce dit on des affaires de la Paix et de faire une reduction.

Samedy. 2.

Je fus chez Happaert et acheptay quelques tailledouces pour 31 £. Il ne voulut jamais me vendre son dessein de trois femmes nues de Rosso ou de Rubbens apres luy.

On conta a table que l'hoste du Pot d'Estain avoit un

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chien qui estoit appris a venir recevoir et a conduire en sortant les estrangers et qui quand ou luy jettoit un morceau de pain et une piece d'argent il mangeoit tousjours l'argent le premier et avoit avallé ainsi une pistole d'un Capit^ne moitjé saoul avec lequel l'hoste avoit gagé pour un pot de vin.

Dimanche. 3.

Coljear me conta que la Maison basse avoir resolu qu'il seroit fait une adresse au Roy pour le prier de declarer an immediate warr contre la France. Que la Maison des Lords ayant esté requise de concourir a cela, elle avoit voulu oster le mot immediate et qu'il y avoit eu la dessus de fort grandes contestations. Que ensuitte le Tresorier estoit entré au Parlement, portant une remonstrance au nom du Marquis de Borgomainé, par laquelle il taschoit de faire voir qu'il n'estoit pas encore temps de declarer la guerre, les choses n'estant pas prestes pour cela, et que cela ayant fort surpris tout le monde, led^t Marquis avoit desavoué toute la chose.

Le jour d'auparavant les deputés de la Hollande, vindrent chercher m^r van Leeuwen chez moy et je leur donnay du choccolate.

Van Leeuwen me dit que l'affaire de mon frere estoit sur le point d'estre terminée et qu'il n'en avoit pas si bonne opinion comme par le passé; que Werckendam soubs main le faisoit tousjours presser de changer sa charge pour son fils contre celle de Woerden.

Ces deputés et le R. Pensionaire partirent a trois heures apres midy chascun dans un jacht a part. Leeuwen me dit que S.A. avoit temoigné de croire qu'ils feroyent bien de revenir dans quinze jours, mais qu'il croyoit qu'ils ne se hasteroyent pas.

Ce jour cy estant dans mon lict je receus une lettre de mon frere qui me mandoit que son affaire venoit d'estre terminée, la sentence portant: dat de saeck soude werden beschreven ten principale en̅ dat bij provisie wierde afge-

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daen de Clē¹⁾ van inhibitie. Et quil s'en alloit a Gorcum pour reprendre la possession de sa charge.

Rooseboom faisant la guerre a Rijswije de ce que l'on disoit qu'estant allé a la Haye avec 's Gravemoer il s'estoit marié avec sa quisine (sic) devant un prestre, il le nia fort et ferme, mesme avec de serments, adjoustant qu'il ne le feroit jamais.

Le soir l'aisné de Castro dansa dans la chambre qui estoit devant celle de madame, travesty en fille. Il me prit une espece de mal de coeur justement comme je vis cela, qui passa pourtant bien tost.

1) d.i. clausule.

Lundy. 4.

Madame repartit pour la Haye.

Il y eut ce jour et celuy de devant un bruit a la Cour que S.A. alloit bientost a la Haye ou a Breda.

Nous retournasmes l'apresdisnée au quartier de Boom.

On envoya la Cour d'Hollande un des soldats qui auoyent assassiné, il y avoit quelque temps, le Commis Heinsius, avec la sentinelle qui la nuit d'auparavant avoit laissé eschapper l'autre.

Mardy. 5.

S.A. fut voir quelques regiments de cavallerie, m^r Weibnom luy donnant a disner.

's Gravemoer dit qu'il faisoit estat que vendredy S.A. pourroit aller a Breda ou a la Haye.

Le matin je me promenay avec Rooseboom. Le soir au coucher de S.A. entrant dans la chambre de S.A. je le trouvay qui disputoit avec Milord Ossery de la predestination et des bonnes oeuvres.

Le jour precedent le Schout de Coutwyck me donna encore huict ou dix medailles d'argent.

Mercredy. 6.

Coljear eut une lettre de los Rios d'Anvers qui luy mandoit que les Francois estoyent apres a quitter Messine, et qu'il n'y avoit plus que 500 Suisses dans un des chasteaux, qui devoyent aussi partir des que le tout seroit embarqué.

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Sortant de table je trouvay Voorst qui avoit traitté a disner Frankesteyn, Cojier, Ryswyc et quelques autres et estoit un peu saoul avec touts ses gastes.

L'apresdisnée Louvigny et le C. de Waldec furent avec S.A.

Je luy dis de quelle facon l'affaire de mon frere avoit esté terminée, et il me sembla qu'il en estoit un peu surpris. Il ne dit rien qui pust faire remarquer s'il en estoit bien aise ou point, quoyque je le remerciasse de labonté qu'il avoit eue de recommander, comme il avoit fait, l'expedition de l'affaire au grand Conseil.

Jeudy. 7.

S.A. alla voir des regiments au quartier de Montpouillan.

Wevelinckhoven et l'advocat van der Goes estants mandés pour l'affaire d'Isinghien arriverent le matin.

Je disnay chez Rooseboom avec Wevelinckhoven, van der Goes, Rijswijck, Pester, et ......¹⁾

Je revins avec Rijswijck qui me conta encor en chemin du maquerellage de ..... pour .....¹⁾ et qu'il le luy avoit reproché à Anvers disant qu'il avoit confession des deux costés et qu'il ne pouvoit le luy nier.

Que la femme d'un Capitaine Suisse nommé ......¹⁾ avoit commencé la negotiation aupres de la Pompe pour ....¹⁾ elle employa ensuitte, ne pouvant faire seule l'affaire, un maistre de langues Francois, qui voyant que l'intention de cette femme estoit de luy donner peu de part au gasteau, alla tout droit a Brienne et que cet homme avoit proposé qu'il falloit eloigner Zuylestein, qui gastoit les affaires et que la dessus il y avoit eu de la deliberation pour l'envoyer en Angleterre.

On continua de dire que S.A. devoit aller samedy ou lundy a Breda.

S.A. escrivit a la Princesse Juliane de Portugal qu'il desapprouvoit le mariage de sa niepce comme une chose

1) Niet ingevuld.

1) Niet ingevuld.

1) Niet ingevuld.

1) Niet ingevuld.

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par laquelle elle faisoit un tort irreparable a elle mesme et a sa maison; la vieille folle avoit demandé une declaratin semblable de sad^e Altesse.

Samedy. 9.

Coljear me dit que le jour precedent S.A. avoit eu de lettres du duc de Yorc, mais que l'on ne parloit pas du contenu, signe qu'il n'y avoit pas de fort bonnes nouvelles.

Qu'on luy escrivoit de France que le Roy disoit tout haut que si l'on ne luy laissoit par traitté Ipres, Valencienne et Tournay, il poursuivroit ses conquestes.

Qu'il croyoit qu'asseurement la paix se feroit, les Espagnols estants pour recevoir toute sorte de conditions.

Je vis par une resolution de l'Hollande du 6^e ou estoit inseré le rapport des deputés qui estoyent partys le dimanche precedent, que S.A. leur avoit dit, comme ils venoyent parler de proportionner les trouppes selon le fonds qu'il y pouvoit avoir pour leur entretien, que le Roy d'Angleterre ayant eu rapport d'un discours du R. Pensionaire avec l'Ambassadeur Hide et par là information de la grande envie qu'on avoit de la Paix en Hollande, avoit trouvé a propos d'envoyer le s^r Godolphin a S.A. pour luy dire que l'Ambass^r de Barillon luy avoit dit qu'on pourroit encor avoir la Paix en laissant a la France Tournay et Valenciennes, et pour scavoir de S.A. la vraye disposition qui pourroit estre icy. Que S.A. avoit repondu a Godolfin, informée qu'elle estoit de l'inclination generale pour la Paix en Hollande, que quoyqu'elle jugeast une telle paix dangereuse et ruineuse pour l'estat, elle croyoit pourtant que m^rs les Estats pourroyent l'embrasser, mais qu'avant toute chose il falloit estre bien asseuré si l'on pouvoit faire estat que la France s'arresteroit aux conditions proposées. Que Godolphin avoit repliqué que le Roy tascheroit d'effectuer la Paix sur le pied desd^tes conditions, mais que le Peuple et le Parlement d'Angleterre en ayant tant d'aversion il seroit necessaire que cela fust pressé

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du costé de l'Estat et des Espagnols. Que S.A. avoit encore insisté la dessus pour qu'avant toute chose l'on sceust au vray l'intention de la France avant que de parler avec aucun des alliés. Que ladessus le s^r Godolphin estoit party le lendemain de son arrivée, scavoir le 27 de Mars, et que S.A. estoit d'avis qu'il seroit bon de differer les deliberations touchant la milice pour quinze jours parce que dans ce temps la l'on pourroit avoir reponse d'Angleterre, de laquelle S.A. devoit donner part aussi tost a m^rs les Estats et venir luy mesme a la Haye pour assister aux deliberations en cas que la France acceptast la Paix, et que la refusant elle rattendroit au quartier m^rs les deputés de la Hollande.

Que ladessus dans l'Hollande on avoit resolu de differer les deliberations touchant la milice pour led^t temps.

Dimanche. 10.

On fit le presche chez S.A.

's Gravemoer me dit le soir qu'une des premieres choses qui avoyent mis m^r Benting bien avec S.A. avoit esté qu'il luy avoit fait voir la fille de Bex hoste dans la Chastellenie à la Haye.

Je souppay avec 's Gravemoer chez le Curé du village de Boom ou il y avoit encor un moine minime qui avoit presché.

Lundy. 11.

S.A. fut à Malines voir le Conte de Waldec.

S.A. dit le soir a son coucher qu'elle alloit a Breda.

Mardy. 12.

's Gravemoer me promit une place dans sa calesche pour aller le jour suivant à Breda.

Je receus une lettre de ma femme de l'll, qui me manda que l'on mettoit d'autres choses à la charge de mon frere le drossard qui luy alloyent causer beaucoup d'embarras. Que le 10 au soir il estoit arrivé pour cela à la Haye. Cela me donna bien du chagrin, d'autant plus que je ne scavois pas ce que ce pouvoit estre apres le proces terminé comme il estoit. Ma femme se rapportoit a une lettre de mon Pere qui ne m'escrivit point.

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L'apresdisnée je fus chez 's Gravemoer ou je trouyay Brederode, Voorst et trois ou 4 autres qui avoyent beu du vin clairet et estoyent un peu en humeur. Coult, un Anglois qui estoit avec Milord Ossory, conta a disner qu'en Irlande ou Escosse il y a une loy ordonnant a touts les habitants d'aller en un certain temps avec des fusils pour destruire les pluviers, et que la raison en estoit que ces oiscaux, estant sortys maigres d'Angleterre, venoyent s'engraisser en Escosse et puis retournoyent en Angleterre ou ils estoyent mangés, ce que les Escossois envioyent aux Anglois.

Monsieur de Louvignies vint me voir en ma chambre seulement par compliment.

Mercredy. 13.

N'ayant pû partir plus tost a cause de quelque depesche, je montay a cheval a sept heures et demye, ou un peu plus, auec deux valets, et fus joint de Baersenburg et Feron a un quart d'heure de Boom. Nous passames par Anvers, Merxem, Braxschaten ou nous repeumes un peu, Westwesel, Sundert et Rysbergen, ou nous repeusmes encor et arrivasmes sur les cincq heures et demye a Breda avec S.A., que nous trouvames a la chasse de l'Heron a une demy heure de la ville.

J'allay loger chez Zuerius n'ayant rien avec moy.

Il me monstra une lettre fraische de mad^lle Schilders qui mandoit qu'elle perdoit de ses forces touts les jours et qu'elle souhaittoit qu'on la vint prendre pour la mener a Breda, ou elle avoit dit de vouloir venir en cas que son mal devint desesperé.

Jeudy. 14.

S.A. me fit escrire a la Haye pour des billarts d'ivoire.

L'apresdisnée je fus avec 's Gravemoer dans une calesche suivre la chasse de l'heron, mais le vent estant trop fort on ne prit rien.

Il me dit que Silvius disoit que si l'on ne luy avoit

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promis une place pour sa femme aupres de Madame, il ne l'auroit pas espousée.

Que le Conte de Hornes avoit fait grand peur a un Bourgem̅re de G. Berg¹⁾ nommé ......²⁾ qui avoit remply du nom de Cap^ne une patente que S.A. avoit signée en blanc à l'instance de luy 's Gravemoer, pour tirer une comp^e de Heusden aud^t G. Berg. Qu'il luy avoit reproché d'avoir commis une fausseté et contrefait le seing de S.A. et mis en hazard la ville de Heusden par ce qu'il estoit, ce dit il, sur le point de marcher avec toute son armée, et qu'a luy 's Gravemoer il avoit proposé de partager le butin que l'on pourroit gagner sur cet homme là, disant: Pardieu nous en aurons mille ducatons. Qu'il n'avoit pas voulu le detromper pour le laisser dans son appetit.

1) Geertruidenberg.

2) Oningevuld.

Vendredy. 15.

Je receus une lettre d'un certain d^r Wauters qui m'envoyant une lettre de Chieze pour S.A. me mandoit que les Francois avoyent quitté Messine et la Sicile tout a fait; qu'ils avoyent commencé a piller a Augusta, mais que le duc de Bournonville estant survenn il en avoit encor battu quelque nombre.

S.A. joua à la paume.

Je me promenay quelque temps avec Milord Ossory l'ayant rencontré au Valkenberg.

Une jolie femme mariée au L^t Wilson dans le regiment de Wisely, me vint parler pour faire donner a son mary la comp^e de Butler, decedé la nuit precedente du jour que nous estions venus a Breda. Zuerius envoya un petit jacht de Breda pour aller querir mad^lle Schilders qui l'en avoit encor pressé par une lettre, mandant qu'elle estoit tellement decheue qu'elle ne pouvoit plus se lever d'un siege sans bras.

S.A. alla pour chasser un sanglier qui ne se trouva pas, et apres alla voler l'heron.

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Suster Anneke me vint importuner pour un pardon.

Samedy. 16.

Coljear me dit qu'on luy mandoit de Paris que le voyage de m^r Courtin, qui devoit aller en Angleterre pour les affaires de la paix, estoit differé.

On donna sa dimission au Ministre van Balen.

Coult me conta que du temps quand le Prince Robert piratoit avec sept navires, il avoit amassé tant d'argent que cela suffisoit pour le ballast de son vaisseau; mais que tout cela fut perdu avec ce vaisseau et cincq autres par un Oracan.

Qu'estant a la Rade de Lisbonne en mesme temps que l'Admiral Blake y estoit, il avoit accommodé un barril de poudre dans un autre plus grand, ou il y avoit du brandevin, pour faire sauter le vaisseau dud^t Admiral, Ayant fait vendre ce tonneau a ses mariniers, mais se rencontrant justement qu'il ne pût entrer par une certaine ouverture, et les gens de Blake en tirants continuellement, celuy qui l'avoit debité craignant que le tonneau de poudre ne se decouvrit, voulut se sauver, mais fut suivy et attrappé. Le Prince Robert prevoyant que l'on luy feroit mal passer son temps, se mit, luy avec quelque monde et des officiers, dans une chalouppe et ayant mis pied a terre attrappa des officiers de Blake et les emmena menacant de les faire pendre touts si on faisoit du mal a son homme, qu'il sauva par ce moyen là.

Dimanche. 17.

S.A. fut voler le matin et puis au presche Francois.

Je jouay avec Isac au billart et le battis tousjours.

La vieille cousine Zuerius dit qu'a Amsterdam on avoit dit que feu m^r Spex estoit comme le soleil, qu'il s'estoit levé dans l'orient et ondergegaen dans l'occident.

Lundy. 18.

Ma femme me manda que celle de van der Does, amye de van der Graef, estoit morte fort miserablement de convulsions et de mal de mere et sans avoir eu aucune connoissance plusjeurs jours devant sa mort.

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's Gravemoer me dit que S.A. avoit eu nouvelles d'Angleterre que les Francois sembloyent de se mocquer des affaires de la paix et que l'on disoit a Londres qu'ils demandoyent de garder tout ce qu'ils avoyent pris et quelque chose par dessus. Mais que l'on attendoit la certitude par un expres qui devoit venir d'heure en heure et pour l'arrivée du quel le voyage de Godolfin estoit retardé.

Ce jour je partis avec Pester, Isac, Voorst et Lintelo, de Breda pour le quartier de Boom ou nous arrivasmes sur les 5 heures, ayants disné a Westwesel et puis repeu hors de la porte a Anvers avec Voorst et Lintelo; un des chariots de S.A. versa en chemin.

Coljear et Pusterle (sic) nous passerent a Westwesel et estants allé disner chez Ginckel en revindrent fort yvres touts deux.

Je fus fort las le soir et eus la bile un peu esmeue, mais cela passa.

Mardy. 19.

Rooseboom, qui s'estoit demis le bras, fut avec moy et cria fort contre la violence qu'on venoit de faire a mon frere.

's Gravemoer me dit que le Conte de Waldec, ayant dessein d'envoyer pour voir un lieu propre pour un campement, avoit demandé s'il pouvoit monter a cheval et que comme il ne le pouvoit pas, Dop y devoit aller le jour suivant.

S.A. ne sortit point.

Mercredy. 20.

Le L^t Coronel du regim^t du duc de Yorck, nommé Churchill, arriva avec un pouvoir du Roy pour adjuster les choses de la campagne, touchant les rangs des Gn̅raux, les vivres, chariots etc.

C'estoit un jeune homme bien fait qui avoit fait sa fortune aupres du duc de Yorc pas le moyen de sa soeur, maistresse de ce Prince, a ce que dit m^r Coult.

Coljear dit qu'il portoit avis que le duc ne devoit venir que vers la fin de May et rien qu'avec 20^m hommes au

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plus; Milord Castelhaven vint aussi de Brusselles au quartier. Coult dit que depuis peu, pour avoir trop causé, le Roy luy avoit osté la pension de dix mille £ par an qu'il avoit.

Jeudy. 21.

S.A. fut à Malines, et on dit que pour certain le jour suivant elle devoit aller à Breda.

Le conferay avec Churchill dans la chambre de Milord Ossory et dressay une convention touchant le rang entre les Generaux de l'armee Angloise qui devoit venir, et les nostres.

On me dit que c'estoit luy qui avoit esté surpris par le Roy avec la duchesse de Cleveland quand elle fut disgratiée.

Wevelinckhoven et van der Goes revindrent de Brusselles ou ils avoyent esté pour l'affaire de S.A. avec la Contesse d'Isinghien.

J'envoyay mon batteau pour amener ma femme a Breda et ma charrette avec mes hardes vers le mesme lieu pour les avoir la le jour suivant a bonne heure.

S.A. eut (je croy que c'estoit de Dyckvelt) les articles que proposoit la France a l'Espaigne et a l'Empereur et on dit qu'a la Haye on les avoit desja imprimées.

Brienne, valet de chambre de S.A., manda a Baersenburg, qu'a la Haye ces conditions estoyent si fort les bienvenues qu'il croyoit que les Estats d'Hollande feroyent la Paix sans S.A. si elle n'y venoit pas.

Vendredy. 22.

Je partis avec Voorst, Lintelo, Borsselen et Pusterle de Boom pour Breda a six heures du matin. Coljeart nous joignit eu chemin et d'Aulnoy. Nous allasmes tout d'une traitte jusques à Sundert à dix lieues du quartier, ou nous disnames avec S.A. et j'arrivay a Breda a 6 heures.

Van Borsselen tomba du cheval en badinant avec Voorst. Zuerius me dit que mad^lle Schilders estoit arrivée chez

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luy mardy passé, mais si abbatue et descharnée, qu'elle ne devoit pas la faire longue selon toute apparence.

Item que van Balen estoit party sans dire adieu à personne, et avoit mandé à sa femme que dans un mois il luy manderoit ou il se trouveroit; que cette femme estoit fort affligée, que les uns croyoyent qu'il estoit allé en Angleterre, les autres qu'il s'estoit fait moine. Une fille de celles qu'il avoit accoustumé de voir souvent et avec beaucoup, ce disoit on, de familiarité, s'estoit eclipsée de mesme.

Samedy. 23.

S.A. alla a la chasse le matin a 5 heures et revint a une heure apres midy avec madame la Princesse et tout son train.

Silvius me dit qu'il ne doubtoit point que l'on ne fist paix apres que les conditions que proposoit la France estoyent devenues publiques et imprimées, comme Wisely nous les monstra. Qu'il croyoit que S.A. alloit elle mesme à la Haye la semaine prochaine.

Dimanche. 24.

S.A. receut une lettre des Estats portant que sur les ouvertures de la paix faites par la France, ils avoyent escrit a toutes les Provinces pour envoyer des deputés pleinement instruits de leur intentions pour en suitte pouvoir entendre les considerations de S.A.

Je fus voir mad^lle Schilders dans son lict, qui se plaignoit de ce qu'elle avoit tant de peine à parler, la toux l'incommodant quand elle taschoit de le faire. Zuerius y estoit quand je luy parlay. Odyck et plusjeurs autres me dirent que S.A. alloit a la Haye mardy ou mercredy qui venoit, pour assister aux deliberations de la paix.

C'est pourquoy j'escrivis a ma femme de ne point haster son voyage de Breda, mais de m'attendre a la Haye.

Lundy. 25.

Odyck me pria d'aller promener avec luy au Valkenberg, ou estant, m^r d'Ouwerkerck venant d'arriver, m'envoya dire que ma femme et mon frere estoyent en chemin, mais ne pourroyent estre a Breda que vers les neuf heures et qu'il falloit faire tenir la porte ouverte.

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A quoy ayant donné ordre ils arriverent a 9 heures et demye et nous souppames chez Zuerius. Mon frere avoit un grand mal de teste. Nous allames loger chez mad^lle Mispelblom, vefve d'un ministre, qui demeuroit dans une maison qui est a S.A.

Mardy. 26.

Il fit mauvais temps.

Zuerius estant retourné tard de sa mettairie souppea auec nous.

Mercredy. 27.

Je me promenay avec ma femme du costé du Haegh.

S.A. causant avec moy assez familierem^t demanda si ma femme ne pourroit pas coucher dans ma chambre au Chasteau adjoustant: Daer isser nu soo veel van dat goet.

Jeudy. 28.

On sceut que S.A. devoit aller a la Haye le jour suivant.

Le Stadhouder Damen¹⁾ me vint prier à un repas qui devoit se donner a la maison de ville ou devoyent estre les gens de la Cour, mais je m'excusay le soir sur le voyage du jour suivant.

La Religieuse vint me monstrer la requeste que leur maison vouloit presenter a la Princesse.

Zuerius nous vint dire le matin que mad^lle Schilders estoit morte la nuit.

1) Hierboven bl. 145, regel 10 van ond. leze men Damen, in plaats van d'amis.

Vendredy. 29.

Nous partismes, mon frere et moy, pour la Haye, et arrivant en mesme temps à cheval au Moerdyc, nous passames l'eau avec S.A. dans le mesme basteau. Il parla a mon frere et luy demanda quel chemin il avoit dessein de prendre pour aller en France. Au Moerdyck je pris un chariot, nous disnames à Pietershoeck, et arrivasmes a huit heures et demye a la Haye. Dans le batteau entre la Haye et Delft il y avoit une femme saoule qui parla comme une vraye debordée, baisa Boers

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et un autre faiseur de coffres de la Haye et disant extravagances.

Isac et Boers avoyent esté repaistre au Saulmon a Heerjansdam et dirent qu'ils y avoyent trouvé une fort jolie fille et d'assez bonne humeur.

Samedy. 30.

Je ne vis pas S.A. qui fut longtemps dans l'assemblée d'Hollande laquelle se separa pour se rassembler mardy prochain. S.A. logea a Sorghvliet.

Je fus longtemps chez Oosterwyc pour me faire faire un microscope comme celuy qu'avoit fait adjuster mon pere.

Au soir je fus chercher B. qui ne se trouva pas au logis.