Journaal gedurende de veldtochten der jaren 1673, 1675, 1676, 1677 en 1678
(1881)–Constantijn Huygens jr.– Auteursrechtvrij1678.
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Mr d'Ossery me dit que le Parlement estoit apres a former l'acte par lequel il accordoit au Roy 175m £ sterl. par mois pour la guerre, mais que ce temps ne devoit courir que depuis la guerre declarée. | |
Jeudy. 3.Zuerius le receveur vint me voir estant encor au lit et me conta que le Ministre van Balen avoit dit a Plante d'avoir veu une vision dans son estude d'un homme qui venoit luy dire qu'il se noyeroit dans peu de temps s'il ne se repentoit et corrigeoit de certains peches qu'il ne nomma point; lequel homme disparut en suitte et pourtant revint le lendemain luy disant que suivant sa promesse il avoit prié Dien pour luy et qu'il croyoit qu'il luy feroit misericorde. Mais ces contes joints a d'autres actions de van Balen, qu'il a faites depuis peu, font croire qu'il a l'esprit blessé, comme Zuerius croyoit aussi. J'escrivis par un expres a la cousine Marie Zuerius de m'envoyer le cheval que le cousin d'Oorschot me donnoit a essayer. Je resolus de partir le lendemain avec ces messieurs nommés au jour precedent pour aller trouver S.A. ou elle seroit. Quelques uns à Breda disent qu'on avoit ouy tirer force canonnades du costé de Hasselt. | |
Vendredy. 4.Je partis avec mrs de Montpouillan, d'Ossery et d'Opdam (St. Amand estant aussi auec nous) pour suivre mr le Pr. du costé de Diest. Nous sortismes de Breda a 6 heures et allames tout d'une traitte jusques a Arendonc a 9 bonnes lieues de ladte ville par un fort mauvais temps de pluye et de vent. A Arendonck nous disnames au Cigne, logis de l'Escoutette du lieu, ou vint aussi le fauconnier chez lequel j'avois logé il y avoit trois ans, et dit qu'il estoit au service du Roy de France. Un des deux chevaux de bast, que j'avois fait venir, | |
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s'estroppia, mais je pris des charettes aux villages ou nous arrivions. A Arendonc mr de Montpouillan receut un billet d'Ivoy que mr le Pr. avoit couché le soir du jour de devant a Diest, estant de retour de l'armee, et que l'on croyoit qu'il retournoit a Breda. Sur quoy nous resolusmes de nous y en retourner aussi, et allasmes coucher à Well a trois heures d'Arendonc et 5 de Breda. Mr de Montpouillan conta en chemin que du temps de Louis XIII mr de Bellegarde, qui commencoit à entrer en faveur, montant les degrés du Louvre, mr d'Epernon, qui voyoit qu'il alloit prendre sa place, en descendant les mesmes degrés, luy dit: ‘Monsr c'est ainsi que va le monde, l'un monte et l'autre descend.’ | |
Samedy. 5.Nous partismes à 6 heures de Well et arrivasmes à 11 heures a Breda; nous disnames au Cardinal Infant. En entrant dans la ville et encor apres nous apprismes que mr le Pr. y devoit arriver le jour suivant et made la Princesse lundy; que S.A. avoit couché dimanche a Malines. Il y avoit un bruit, mais assez incertain, que Gand estoit assiegé. Mr de Montpouillan nous conta l'histoire d'un certain Rous de Marsilly, fils d'un apothicaire ou marchande de Nismes, qui fut enlevé par les gens de mr de Thurenne dans la Suisse et puis roué a Paris, ayant eu dessein d'empoisonner ou poignarder le Roy; dans la prison il se couppa les parties honteuses avec un morceau de verre pour se faire mourir, mais cela ayant esté sceu il ne laissa pas d'estre executé promptement. Mr de Montpouillan dit d'avoir veu un gros livre ou estoyent toutes les minutes de ses lettres parmi lesquelles il y en avoit plus de 30 au Marquis de Castelrodrigue ou il parloit assez clairement | |
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d'un dessein sur la personne du Roy de France, et encor la moitjé de ces lettres estoit en chiffre. Il dit que c'estoit un grand brouillon et un homme fort inquiet et tres-meschant, qu'il avoit parlé aussi au Roy d'Angleterre et au duc de Yorc, qui l'avoyent decouvert a mr de Ruvigny, Ambr de France, et fait sortir du Royaume. Apres disner je fus quelque temps chez Zuerius. Je trouvay a Breda un cheval que la cousine Marie Zuerius m'envoyoit et que son pere d'Oorschot vouloit me vendre; mais il me depleut. | |
Dimanche. 6.Je renvoyay ledt cheval. Le matin Milord Ossery, Montpouillan et Cor. Wisely vindrent me trouver et escrivirent par un valet de pied, qui promit d'estre de retour le jour suivant au soir, a Malines pour avoir nouvelles de S.A. Wisely dit qu'il avoit parlé a un courier qui avoit passé a Breda la nuit precedente et qui luy avoit dit qu'à Malines on dsoit que Gand estoit assiegé et que l'on y entendoit tirer de trois batteries, qu'il portoit des lettres de S.A. a l'Evesque d'Osnabrug. Je disnay avec Isac et Zuerius a la Cour. J'escrivis a ma femme pour me faire achepter un des chevaux Anglois qui estoyent venus le jour devant mon depart, ou un autre qui estoit a l'escurie de van Son. Zuerius me dit le soir que la Contesse de Waldec estoit morte a Culembourg et que le Conte s'y en estoit allé, ce qui se trouva pourtant faux. Vers les 7 heures du soir Isac eut des lettres de mr Bentinck qu'il eut a se trouver le jour suivant a Anvers avec le bagage pour estre le 8e de bonne heure a Malines, sur quoy je resolus de partir aussi quelque mal prest que je fusse pour cela. | |
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et moy mismes pied a terre pour nous chaufferGa naar voetnoot1) Ryswyc et Feron, valet de chambre de S.A., qui me conseillerent d'aller avec eux par la bruiere droit a Anvers, comme je fis et nous y arrivasmes vers les 4 heures. Je logeay a l'Aigle et fus chez van̅ Wyngaerd ou j'acheptay trois, quatre choses de peu de valeur. | |
Mardy. 8.Apres avoir appris que S.A. estoit encor a Malines, mr d'Ossery, Montpouillan, d'Opdam et moy partismes pour Malines ou je logeay au Cigne au marché. S.A. logeoit dans la commanderie de l'ordre Teutonique ou estoit le Conte de Waldec. Icy, aussi bien que le jour passé a Anvers, nous apprismes que Gand estoit assiegé. La Contesse de Wilmerdonck (autrefois la Frelle Willemine de Nassau) estoit aussi chez le Conte de Waldec, son beaufrere. Il n'y eut aucune nouvelle certaine de Gand. Sur le soir il en vint une sotte que le siege estoit levé. Chez le Conte de Waldec il y avoit un pauvre fol qui faisoit des niaiseries dans l'antichambre et cassoit des assiettes de bois sur sa teste, il s'appelloit Henry. | |
Jeudy. 10.Le matin il n'y avoit rien d'asseuré touchant Gand, mais l'apresdisnée deux Cavaliers envoyés par le Gouverneur de Dendermonde apporterent la nouvelle de la reddition. J'escrivis une instruction pour Ailva pour aller se poster avec six regiments derriere le Canal entre l'Escluse et Bruges, afin d'empescher le siege de la derniere, mais cet ordre ne fut pas signé ce jour là. Je fus au logis l'apresdisnée melancholique de voir les malheurs qui arrivoyent. S.A. me demanda si j'avois veu les spectres (c'estoit une lanterne comme ils l'appellent magique) ou estoyent allé Montpouillan, Ouerkerck etc. Nous souppames dans le logis d'une femme qui s'ap- | |
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pelloit madlle Bordel à l'enseigne de la Chevre proche du marché, laquelle parloit un langage fort gros. | |
Vendredy. 11.Mr d'Ailva partit avec l'ordre mentionné au jour precedent. S.A. quoyque faisant assez bonne mine, estoit tousjours un peu melancholique. L'on m'ameina d'Anvers le cheval que j'y avois fait venir de Baerle ou je l'avois laissé a nostre voyage d'Arendonc. S.A. estoit incommodée en ce temps la d'une fluxion sur les yeux. On disoit que le chasteau de Gand tenoit encore. | |
Samedy. 12.S.A. alla loger dans un village nommé Boom situé sur la Nethe a deux lieues de Malines et à trois d'Anvers, vis a vis de Willebroeck. S.A. escrivit au duc de Villa-Hermosa le soir bien tard, qu'il avoit avis du Gouverneur de l'Escluse que selon les dispositions qu'il y avoit à Bruges, ceux de cette ville la estoyent prests à se rendre si l'ennemy se presentait devant la ville. J'escrivis a ma femme n'ayant point eu jusques la aucunes lettres de chez moy. | |
Lundy. 14.Je changeay de logis en ayant eu un tout vis a vis de celuy de S.A. Le Gentilhomme à qui estoit ce logis me dit qu'a Coutwyc, il y avoit six semaines, on avoit trouvé tout un pot plein de medailles, dont il promit de m'en faire avoir, que l'on en avoit aussi porté au duc de Villa-Hermosa. Il fit encore tres mauvais temps avec de la pluye et de la neige. | |
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roit, et que S.A. avoit esté priée de prendre le fort soubs sa protection et d'en avoir soin. Il me dit que son Pere estoit mort depuis peu de temps a l'aage de 84 ans. S.A. s'en alla voir ce fort l'apresdisnée. Elle receut avis de Hasselt qu'a Maestricht on faisoit encore de preparatifs pour assieger Hasselt, et escrivit au duc de Neubourg de vouloir faire passer la Meuse a ses trouppes si cet advis avoit de la suitte. Il fit encore mauvais temps et bien froid. | |
Mercredy. 16.Environ a midy un postillon venant de ......Ga naar voetnoot1) dit qu'il avoit trouvé les Francois à Afflighem et qu'il avoit parlé là a mr de Louvois. Cela causa une chaude alarme a nos gens comme si les ennemys alloyent a Bruxelles, et on parla de marcher encore ce mesme jour. S.A. escrivit a Dyckvelt de dire au d. de V.-Hermosa de vouloir faire achever la demolition de Hall, et de mettre le monde dans Bruxelles, et aussi de tirer tant de monde que l'on pourroit de Namur et de Mons pour le mettre aussi a Bruxelles. Vers le soir ces bruits se dissiperent et des personnes venant de Bruxelles disent qu'il n'y avoit rien, ce que je jugeay estre bien apparent parce que le duc de V.-Hermosa ne mandoit rien. Hoefnagel venant de son fort de la Marguerite dit que Rooyenhuysen estoit pris, pour certain. L'officier de Coutwyck m'apporta neuf de ces medailles qui avoyent esté trouvées en son village. Le temps s'addoucit un peu. | |
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envoyé par les Espagnols pour visiter le fort de la Marguerite et voir ce qu'il falloit pour le mettre en estat. Coljear dit a disner que le duc de Monmouth estoit arrivé avec 3000 Anglois a Ostende et plus de 200 officiers et personnes de qualité avec luy, qu'a la pressante priere des Espagnols il avoit mis quatre cents de ces gens dans Bruges. Que le Parlement continuant dans sa chaleur avoit prié le Roy de n'espargner aucune depense pour poursuivre la guerre contre la France. Dyckvelt fut avec moy l'apresdisnée et me dit que S.A. avoit consenty que la Commission de Lt Admiral pour Walenburg fust escrite. Qu'il avoit quelque imagination que le Roy d'Angleterre pourroit bien estre d'accord pour les conditions de la Paix avec la France et ne laissoit aller les affaires du Pais-bas comme elles alloyent que pour rendre les conditions plus recevables. Qu'il avoit ouy dire quelque chose a S.A. qui sembloit d'avoir du rapport a cela. Ivoy revenu de Flandres dit que Royenhuysen estoit pris et qu'a Bruges on souhaittoit d'estre desja a la France. S.A. escrivit à mr Chauvet de vouloir avancer avec les trouppes de Cell jusques a Geel pour pouvoir estre a nous en cas de besoin. | |
Vendredy. 18.On fit venir des batteaux pour emporter le canon qui estoit a Brusselles. S.A. escrivit une longue lettre minutée par Blaespyl, qui devoit la porter a mr l'Electeur de Brandebourg, dont le principal contenu consistoit en instances pour oster la direction des affaires à Swerin, que Blaespyl me dit estre fort a contrecoeur a mr le Prince, et que, luy ayant proposé un accommodement, S.A. l'avoit rejetté tout a plat. Ce jour on ne scavoit encore si les ennemys estoyent devant Ipres ou point, a ce que me dit Coljear. | |
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Samedy. 19.S.A. fut a Mechelen trouver le Conte de Waldec. Hoefnagel fut avec moy. 's Gravemoer dit que mr le Pr. avoit fait venir ses oiseaux a Breda, conjecturant que peut estre il pourroit avoir dessein d'y aller. Duarte m'envoya un portrait fait a la plume par Wirinx, fort curieux. Pesters arriva. | |
Dimanche. 20.A table je receus un advis de Hoefnagel que les ennemys estoyent venus avec beaucoup de trouppes a Rupelmonde et a Lokeren. Laverne apresdisner dit qu'on luy mandoit de Dendermonde qu'ils estoyent douze mille hommes. S.A. ne s'en alarma gueres. Il vint avis que madame la Princesse s'estoit embarquée a Rotterdā le 18e au soir. S.A. parla d'aller ce mesme jour a Anvers pour la recevoir. 's Gravemoer dit qu'il voudroit bien qu'il ne le fist pas. Qu'un jour ou deux passés il y avoit eu un grand desordre pendant que l'on pendoit deux larrons de chevaux, un bruit s'estant levé soudain que les Hollandois vouloyent se rendre maistres de la ville. Ma femme me manda du 19e que la Princesse de Portugal avoit declaré de vouloir espouser le jeune Gendt. Schuyl me manda que les actions des Indes estoyent a 270 et les obligations sur Paeuw 66. | |
Lundy. 21.Apres disner il vint avis que la Princesse estoit arrivée a Anvers, et peu apres S.A. partit pour l'aller trouver. Je suivis quelque temps apres, mais arrivay justement a la porte d'Anvers, comme la garde qui l'avoit fermée se retiroit: ainsi je fus obligé de coucher dans un cabaret devant la porte ou il y avoit cincq cavaliers de la compe du Conte de Tilly avec un bon garcon de volontaire, nommé Bosschaert, natif de Courtray, qui avoit beaucoup couru | |
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le monde, ayant esté derobé a l'aage de 14. par des juifs qui l'avoyent amené en Portugal ou il s'estoit sauvé d'eux etc. | |
Mardy. 22.J'entray dans la ville et eus de la peine a trouver place a l'Aigle. Je disnay a la Cour dans la maison de Castro. Il y avoit deux freres garcons dont l'aisné faisoit, ce disoit on, l'amour a la fille du juif Soasso, qu'on nommoit a Anvers le Baron 8oasso. Il y avoit des fontaines artificielles au jardin. Je fus chercher apres disner Voet et Vos sans les trouver. Je me promenay autour avoir Ryswyc, la plus belle fille qu'on y vit fut madlle Hoornbeeck. On dit qu'il devoit venir une grande deputation de la Hollande a S.A. pour presser la paix principalement. Coljear me dit que le Roy d'Angleterre avoit fait dire a la Haye par Godolfin, - messrs les Estats l'ayant requis de faire la paix le mieux qu'il pourroit, - qu'il avoit fait un traitté avec eux et estoit resolu de satisfaire au contenu, mais que si messrs les Estats desiroyent si fort la paix, qu'ils la fissent. | |
Mercredy. 23.Hoefnagel l'aisné me vint voir le matin, de Vos y estant aussi. Coljear dit que dans 15 jours le duc de Yorck devoit passer luy mesme en Flandre, et que la duchesse devoit demeurer a la Haye avec madame. L'apresdisnée je fus chez de Vos et y acheptay pour 53 francs en desseins, puis chez Voet ou je n'acheptay qu'un seul portrait de van Dyck. On dit que les ennemys perdoyent beaucoup de monde devant Ipres. | |
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de Wierinx fait a la plume, tres-curieux et tres-mauvais. Je fus auparavant chez Duarte et causay long temps avec l'aisné et vis ses tableaux. | |
Vendredy. 25.Je fis porter mes hardes de l'Aigle au logis de S.A. ou Isac m'avoit donné une chambre qu'il me dit avoir fait preparer pour luy mesme, a costé de celle de madame d'Inchequeene. A midy il y eut ordre de retourner au quartier de Boom, ou j'allay en batteau avec le Fiscal Rooseboom. Il me conta que quelques uns des nobles ayants esté cités devant le grand Conseil par un mandement de maintenue, obtenu par mr de Brederode, ils n'avoyent pas comparu et que ledt Conseil ayant adjugé la recreance au dernier pour le profit du default, l'affaire avoit esté portée par lesdts Nobles dans l'assemblée d'Hollande, et que deux Commissaires du grand Conseil ayant esté mandés d'y venir, le Raedpensionaire leur avoit lavé la teste, les avoit traittés d'ignorants etc. Il me dit que cette affaire avoit retardé celle de monfrere. Le jour de devant quelqu'un dit que le Conte d'Erpach et le jeune Conte de Waldec estoyent deux fois beauxfreres par le moyen de mlle du Tour. | |
Samedy. 26.Je vis dans les lettres de van Beuningen du 13 qu'il avoit conclu une Alliance defensive avec le Roy d'Angleterre. Dyckvelt venu de Brusselles me vint voir le matin et but du choccolate avec moy. J'escrivis à ma femme pour un matelas. Item a Smits chez mr van Beuninghen pour qu'il envoyast ma montre a ma femme. | |
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durant la campagne, arriva et repartit le mesme soir vers la Haye. S.A. escrivit au R. Pensionaire enfermant un grand escrit ou il y avoit beaucoup de tracé, ressemblant un traitté ou quelque chose de semblable. Mon frere m'envoya mon microscope raccommodé. | |
Lundy. 28.Le Conte Charles de Waldec me dit le matin, venant de Malines, que Ipres s'estoit rendu vendredy passé. S.A. me donna en riant fort une sotte lettre de Sidnisky qu'il escrivoit aux Estats Generaux, se plaignant de l'admirauté de Zelande laquelle il menaca de luy rompre le col. Apres disner je partis pour Anvers et montay la premiere fois le nouveau cheval qu'on m'avoit envoyé de la Haye. Je logeay au Cerf a la place de la Maire. Silvius me dit le soir qu'on avoit mal fait d'avoir fait sortir madame de la Haye ou elle estoit nesessaire, et ce sans en advertir l'estat et l'avoir fait venir a Anvers parmy une meschante canaille. Qu'elle avoit esté se promener incognito par la ville et mesme avoit esté au Lepel-straet avec made Inchequeen. | |
Mardy. 29.Silvius me tint des discours mutins, se plaignant de la chiceté qui regnoit a la cour, qu'il falloit que .....Ga naar voetnoot1) se gouvernast d'une autre façon, qu'il ne prenoit conseil de personne et faisoit des fautes etc. Ouwerkerck dit que Couriere venant d'Ipres avoit dit que le Roy pour certain s'en alloit à Paris et que l'on mettoit les trouppes en garnison. Je fus avec Duarte chez un certain Muntsaert qui me donna des desseins de Callot, qu'il vouloit vendre, pour les voir, la plus part des schizzi. | |
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Cet homme demeure a costé de la maison de de Vos au Seipdorp. Madame la Princesse me donna une lettre du Conte Frederic de Dona pour y faire une reponse de compliment. | |
Mercredy. 30.Je pris du choccolate chez Bertolotti avec Rooseboom. Je fus avec Isac, Hoornbeec et .....Ga naar voetnoot1) chez un cuisinier, nommé la Fleur, ou Isac vouloit nous faire taster du fort bon vint clairet, mais il ne se trouva que mediocre. S.A. fut voir quelques regiments de cavallerie et disna dehors. Un homme party lundy de Londres porta une lettre a luy ou a Milord d'Ossory qui, ce dit on, le fit chagrin. | |
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