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Juin.
Lundy. 1.
Il vint auis par des lettres de Tromp que les Danois auoyent occupé l'Isle de Gotland. Le jour precedent il vint auis que les Espagnols de Cambray avoyent bruslé bien auant dans la France et mis en cendre plusieurs villages, rençońnants Roye et autres places.
S.A. envoya une copie Italienne de la lettre du Comte de Caprara au Marquis de Grana, a qui l'original estoit destiné.
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Mardy. 2.
Rumf m'estant venu parler du pardon de Ripperda, me dit que Noortwyck mandoit dans une lettre a S.A. que le R.P. Fagel poussoit l'affaire de mon frere pour le faire condamner, et s'estoit laissé entendre comme voulant la proposer dans l'assemblee d'Hollande, si la cour n'y alloit vigoureusement.
Il dit encore que chez le Comte de Waldec ou parloit du voyage de S.A. a la Haye. S.A. me donna pour faire copier des papiers interceptés des Francois qui estoyent d'importance pour les affaires de Messine. Boreel me dit encore que le Fiscal auoit eu des lettres de la Haye qui disoyent que l'affaire de mon frere et celle de van Banchem alloyent toutes deux fort mal.
Bruynestein me dit que dernierement aupres de Condé S.A. estant monté sur un roussin, nommé Vaudemont, avoyt failly d'estre jetté a bas et s'estoit fait bien du mal. Voorst dit a disner que le Comte de Caprara estoit delogé sans trompette et estoit allé a Brusselles.
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Mercredy. 3.
La nouvelle vint de la mort de l'Admiral de Ruyter.
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S.A. escriuit a Busero, dat indien den Raedt niet meer en besoigneerde 's weecks, als de notulen uytwesen, het onverantwoordelijck was, en dat hij haer aenseggen soude neerstigher te wesen, ofte dat hij daerin versien soude.
Je receus des lettres de mon pere portant que l'affaire de mon frere n'alloit pas bien.
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Jeudy. 4.
Il fit une chaleur tout a fait extraordinaire. On me dit que le Comte de Caprara estoit revenu de Brusselles et estoit allé a la promenade le soir auec S.A. Boreel me dit qu'il auoit veu sur son chariot une chevre blanche tres jolie et ayant au col une sonnette attachée auec un ruban.
Le mesme me dit encore qu'il auoit ouy dire, il y auoit desja quelque temps, que le Comte de Waldec souhaittoit d'auoir la charge de Ruyter et avoit voulu en traitter auec luy.
Le Comte de Waldec traitta S.A. a disner fort splendidement.
Boreel me conta encore que quand il se trouva a la Haye fort blessé de Brasser, Romf le vint visiter un soir estant extremement saoul: et que revenant le lendemain il luy fit de grandes excuses de ne l'auoir pu voir le jour precedent pour de grandes affaires.
Dyckvelt fut longtemps auec moy dans ma chambre.
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Vendredy. 5.
Il tonna et plut la nuict deuant ce jour et cela changea le temps.
Le Comte de Waldec vint me trouver a ma chambre pour me recommander des lettres.
J'eus un flux de ventre causé par l'eau et la limonade que j'avois beues dans ces grandes chaleurs comme je creus.
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Samedy. 6.
Louvignies arriua de l'armee d'Osnabruc. S.A. disna chez le Prince de Vaudemont et joua le soir a un jeu qu'on appelle les Blancos.
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Dimanche. 7.
Je fis rapport a S.A. de quelques lettres de Zelande touchant la vocation du Ministre Momma, et S.A. dit a cette occasion que le Ministre Ursinus auoit plus d'esprit qu'il ne paroissoit d'auoir.
Le maistre des requestes arriua a l'armee ayant esté a la Haye jusques à ce temps.
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Lundy. 8.
Mesrs d'Odyck et des Marais arriuerent de la Haye.
Mon flux de ventre me continua tousjours. Mr de Dyckvelt me dit que S.A. deuoit aller a Anvers pour s'aboucher avec le R.P. Fagel et qu'il croyoit que ce devoit estre Mercredy. On dit que le Roy de France devoit se retirer dans fort peu a Paris.
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Mardy. 9.
Mr de Netelhorst arriua de la Haye, devant aller se rendre aupres de l'armee Imperiale. Mr de Louvignies me dit beaucoup de civilités, comme je le vis chez S.A. J'envoyay a ma femme une assignation de deux cents ducatons sur le cousin van der Meulen, d'argent que j'avois donné, il y auoit deux jours, a son frere le capitaine d'infanterie.
On parla de quelque nouvelle qu'il y auroit a l'armée du Roy d'une defaite de mr de Luxembourg en Allemaigne.
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Mercredy. 10.
Je partis avec S.A. dans la calesche de mr de Dyckvelt pour Anvers, nous passames a Dendermonde, qui est une assez jolie place pour ces pays et peuplée, et allames de la a Waesmunster, un grand village auec un couvent de femmes aupres. Icy l'on passe dans un bac une riviere qui se va rendre dans l'Escant, nommée de Durme, et puis traversant le reste du pays de Waes on arriue au fort nommé 't Hooft van Vlaenderen, vis a vis d'Anvers. Du quartier de Wiese a Dermonde il y a une grande heure, de Dermonde a Waesmunster une heure et demy, et de la a Anvers cincq heures bien grandes,
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tellement qu'auec l'embarras du passage l'on conte en tout neuf heures de chemin. Nous arrivasmes sur les deux heures apres midy a Anvers. S.A. alla disner a l'Aigle, mais coucha chez Duarte, ou elle alla aussi s'enfermer d'abord apres disner avec le R.P. Fagel qui estoit venu le soir d'auparavant s'aboucher avec elle.
J'allay loger avec mr de Dyckvelt a la Ville de Brusselles à quatre ou cincq maisons de l'Aigle. J'allay en carosse cette apresdisnée auec van Wyngaerden pour chercher des desseins a achepter, mais ne trouvay pas grand chose, de Vos n'estant pas chez luy. Je fus chez Gonzales pour voir le tableau du viel Breugel dont m'auoit parlé mon pere, mais je trouvay que c'estoit peu de chose. A la Ville de Brusselles je trouvay Cauw de Hulst auec sa femme et quelque autre compagnie.
Le soir de Vos me vint trouver.
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Jeudy. 11.
J'allay chez de Vos à sept heures, et achaptay de luy pour 176 £ en desseins.
Puis je vis chez Duarte les pieces qui sont en haut dans sa galerie, ou il y auoit de bonnes choses. De Boerekermis van̅ ouden Breugel qu'il estimoit mille francs, un homme avec une femme pesant de l'or de Quintin; une piece auec force figures aussi representant une kermesse ou chose semblable de Johannes Mayus, peintre de Charles V; une autre piece de Breugel d'un paysant volé par des soldats; un Comte de Southampton tout de son long habillé de noir de Holbein; une piece d'une kermesse de Breugel en couleurs d'eau. Dans un petit cabinet en bas il y a une piece de Rottenkamer ou il y a beaucoup de figures nues, la meilleure que jamais j'aye veue de ce maistre la. Il y auoit encore la un paysage du vieux Breugel, le Roy Eduard, Elisabeth et Marie, touts enfants, de Holbein et piusieurs petites pieces de paysage du Fluweele Breugel. Dans la grande sale en bas il y a le Prince de Barbançon a cheval de Vandyck, tres bon. Je
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ne pûs voir les pieces dans le grand Cabinet par ce que mr le Pr. y estoit auec le R. Pensionaire.
Le jour d'auparauant j'auois veu chez le sr Stevens, fils de celuy qui autrefois a eu une belle collection de tableaux, la piece du vieux Breugel qu'ils appellent ‘de blaeuwe Heuijck’ (sic) qui represente le sens literal de plusieurs proverbes et sans doubte est tres belle. Celle qu'ils appellent de Hey y estoit aussi, mais a mon auis est de beaucoup moins bonne que l'autre.
On fit quelques depeches en suitte pour la Zelande, le R.P. faisant les minutes.
S.A. alla apres cela sur le midy chez un statuaire nommé Verbrugghe, et y estant m'envoya querir pour luy aider a choisir parmy quantité de petits modelles des figures que ce Verbrugghe deuoit executer en grand, et les faire de cette pierre qu'on appelle hartsteen, a 70 livres la piece. Nous partismes, comme nous estions venus, a trois heures apres disner et arrivasmes au quartier sur les 9 heures du soir.
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Vendredy. 12.
Je travaillay fort tout le jour.
Il vint nouvelles que la garnison de Cambray auoit battu le Baron de Quincy auec 59 compagnies de cauallerie qu'on luy auoit donnees pour aller rencontrer la cavallerie qui auoit esté brusler en France, et que les Espagnols avoyent pris douze estandarts et deux timbales apres auoir defait entierement deux regiments et mis en fuitte le reste.
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Samedy. 13.
Je disnay chez Dyckvelt auec Sommelsdyck la Guette, Witsen etc.
Il y eut une alarme au quartier des Espagnols sur le soir, treize ou quatorze escadrons ayants passé la riviere. S.A. y courut, mais ce ne fut rien.
J'escriuis a mon pere, luy envoyant le passeport des Espagnols pour mon frere et beau-frere venants de Paris, et en mesme temps a mr Happaert, le priant de vouloir
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s'informer du dessein de la raccolte du vieil Breugel, qu'on disoit estre a Anvers.
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Dimanche. 14.
Je fus chercher l'apresdisnee madame Boreel dans le quartier de son mary, mais elle n'y estoit pas.
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Lundy. 15.
Il vint nouvelles que le duc de Lorraine auoit defait l'arriere-garde du Mareschal de Montmorency à Zabern, qu'il estoit demeuré deux mille hommes sur la place, et que toute l'armee s'estoit retirée dans un poste fort desavantageux.
Je disnay chez le Fiscal Rooseboom auec Boreel et les deux jeunes Sidlenisky.
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Mardy. 16.
Il vint quelque nouvelle d'un combat naval entre les Suedois et les Danois, auquel Tromp seroit arriué le troisiesme jour, et ou les Suedois auroyent eus quatre vaisseaux coulés à fond et six de pris. Je fus voir madame Boreel dans sa hutte ou je trouvay Slangenburg, Spar, d'Aumale, et le troisiesme Heuft.
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Mercredy. 17.
Je presentay a mr le Pr. une lettre a la Cour en faveur de mon frere, mais il la mit apart avec d'autres choses qu'il differa de signer.
J'escriuis a mon pere luy mandant cela, et à ma femme touchant ma monstre.
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Jeudy. 18.
Mon frere me manda qu'a l'occasion de l'examen de van Banchem on auoit decouvert les affaires de plusieurs qui auoyent este trouvés au bordel et s'estoyent racheptés pour beauconp d'argent comme le conseiller Kan, le Bourgem̅re Munnix, Crommon etc.
J'eus beaucoup d'affaire.
S.A. repondit a la lettre du duc de Lorraine ou il luy donnoit auis du siege de Philipsbourg.
L'ennemy marcha de nouveau du costé de Grammont et on parloit en son camp comme s'il alloit a Valencienne.
On resolut la dessus de marcher le jour suivant.
Mon frere me manda que mon frere de Paris estoit
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tout a fait restably et alloit se mettre en chemin pour le voyage.
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Vendredy. 19.
Nous marchames de Wiese a Burchgraue Lombeeck ou nous avions logé le 27 May, me rencontrant aupres de l'artillerie dans la marche ou made Boreel et mIle de Giessenburg estoyent dans la calesche de S.A. je marchay longtemps auec eux. Il y eut quelque abus et desordre dans la marche, le Comte de Nassau auec la cauallerie ayant pris le chemin de l'artillerie, la quelle pour cette raison arriua fort tard et le bagage qui la suivit seulement le lendemain.
Il y a de Wiese a Lombeeck 4 grandes heures, aussi l'on marcha a trois heures du matin.
Le pays par ou nous passames est tres beau et arrousé de quantité d'eaux vifves.
N'ayant pas bien dormy la nuit precedente et puis marché dans les grandes chaleurs du soleil, j'eus un mal de teste.
Le soir le jeune Colyear, fils du Resident a Constantinople, qui auoit presenté a S.A. deux chevaux Turcs de la part de son pere, nous conta qu'il auoit veu toutes les choses qui s'estoyent passées a la feste de la circoncision du fils du Grand Seigneur et qu'entre autres il y auoit eu un homme qui avoit pris un petit mast, comme ceux qu'au mois de May on plante deuant les portes, et qu'au bout il avoit mis grande quantité d'habits et autres choses, plus qu'un homme n'eust pû porter, et qu'ayant pris ce mast dans sa main il l'auoit jetté et puis repris sur sa langue, et puis rejetté sur ses mains et ballotté comme cela long temps.
Qu'un autre bateleur auoit pris un petit garcon et un chien et les auoit enfermés touts deux dans un grand pot ou vase de terre, que le Grand Seignr fit couvrir par son bourreau bien serré, et puis mettre dessus une grande pierre. Qu'apres cela cet homme auoit demandé comment
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ce garçon et ce chien s'appelloyent, et qu'apres qu'on luy eut dit leurs noms, il les auoit appellées touts deux et fait entrer par la porte.
Qu'il en avoit veu un autre qui auoit demandé a quantité de gens de condition des couteaux, des ceintures et autres nippes et les auoit mises dans un grand chaudron, et puis y estant entré luy mesme, il estoit disparu auec le chaudron, et qu'un peu apres on estoit venu dire qu'il y auoit dans la rue un homme qui crioit qu'il auoit a vendre toutes ces nippes.
Qu'un homme auoit monté sur une corde tendue depuis terre jusques au haut d'un clocher une fois plus haut que celuy de la Haye, et qu'il auoit un asne vivant sur son dos, et qu'ensuitte il auoit attaché un cercle de fer dans ses cheveux et que la corde estant passee par ce cercle il estoit glissé en bas ayant sur ses epaules un petit garcon battant un tambour, qu'estant a moitié de la hauteur la corde se rompit et qu'il tomba sur un Armenien, mais que personne des trois ne mourut, mais se blesserent touts.
Qu'un autre se laissa lier les mains derriere le dos par le bourreau du Gr. Seigneur auec des cordes poissées, et fort extremement, puis se mit dans un sac qu'on lia aussi tres fort et qu'ensuitte, ayant fait deux ou trois saults dans ce sac, il en sortit sans estre lié et le sac s'estant ouvert luymesme.
Qu'il y auoit un danseur de corde qui dansa tresbien; que le Gr. Seigr auoit fait amasser touts les boiteux et estropiés qu'on put trouver à la baste et les auoit touts fait pendre a la corde, obligeant le danseur a continuer sa danse.
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Samedy. 20.
De Wilde me dit que Brienne luy auoit dit que dans peu de jours S.A. pourroit bien quitter l'armée et s'en aller a Rurmunde. Consideré auec cela tout le canon qu'on a envoyé par la Meuse et les troup- | |
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pes qu'on assemble à Bolduc et Rurmunde, il semble que le dessein pourroit estre d'assieger Mastricht.
Don Emanuel de Lira et D. Bernardo de Salinas vindrent trouver S.A.
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Dimanche. 21.
S.A. fit la cene.
Je disnay chez Dyckvelt auec Montpouillan, Witsen, Conte de Warfusé etc.
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Lundy. 22.
Un auis que donna un Lieutt, commandant un party Espagnol, au duc de Villa-Hermosa escriuant a sept heures du matin, porta qu'on parloit dans l'armée de France de faire une reveue generale et qu'apres cela le Roy s'en alloit.
Je dechiffray une lettre de mr de Louvignies escriuant de Coloigne, ou il propose a S.A. s'il ne vaudroit pas mieux d'attendre la fin du siege de Philipsbourg auant que de s'attacher a une autre operation (NB) importante, la quelle il importoit de pousser a fin si S.A. l'entreprenoit une fois, et que si S.A. persistoit dans sa resolution on pourroit donner un pretexte specieux a l'ordre donné aux batteaux montants le Wael, en disant que c'estoit pour Philipsbourg.
Le soir on entendit tirer jusques à 80 coups de canon sans scauoir ou ce pouvoit estre.
Il vint 4 Capitaines des bourgeois de Middelbourg pour parler a S.A. touchant l'affaire de Momma.
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Mardy. 23.
J'escrivis a Happaert que depuis sa lettre du 15 je n'auois rien eu de luy, qu'il m'acheptast le dessein de Breugel, quand il devroit couster 72 livres.
En mesme temps j'escrivis a Duarte et a van de Wyngaerden, luy envoyant ces deux lettres pour les adresser.
S.A. escriuit a Louvignies en chiffre de faire ensorte que le duc d'Osnabruc hastast sa marche au possible.
Je disnay chez Dyckvelt auec Sommelsdyck, la Guette etc.
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Mercredy. 24.
S.A. me fit faire une instruction pour le Baron de Reeck, allant trouver la Regence de Juilliers
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et de Bergues, pour leur donner part du dessein de S.A. d'assieger Maestricht et de leur demander des choses necessaires pour cet effet.
Dyckvelt fut quelque temps à causer auec moy dans ma chambre et a me conter des friponneries, hypocrisies, et faussetés de monsieur de Rynswoude.
Un homme fut tué devant ma fenestre dans ces tentes de vivandiers qu'il y auoit.
J'escriuis a mr Happaert de m'achepter toutes les choses de l'Evesque d'Ypres.
J'escriuis a Berkestein, a Uylenburg et a ma femme, luy envoyant un billet d'assignation de 200 ducatons.
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Jeudy. 25.
Dyckvelt fut encor longtemps à causer en ma chambre.
Benting y vint pour voir les desseins de Ferreris et de Laraisse.
Il fit grand chaud comme il auoit fait depuis trois ou quatre jours.
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Vendredy. 26.
Je vis dans de lettres de vander Tocht que mr l'Electeur de Brandebourg auait eu de grands mecontentemements de nr̅e conduitte, jusques a dire que si l'on y alloit de cette facon là (le principal estoit le manque de payement des subsides) il seroit obligé de prendre d'autres mesures, mais vander Tocht dit d'auoir raccommodé cela. Il mande fort au long encore comme Suerin, estant la cause de toutes ces animosités là, il auoit deliberé auec Somnits de faire eloigner Suerin des affaires et que pour faciliter cela ils auoyent resolu qu'il falloit une bague pour madIle Wangenheim et un present aussi a la Hofmeesterinne.
Je fis raccommoder quelque linge par une femme qui me l'auoit fait dans les campagnes passées.
Il fit extremement chaud.
On me manda comme le petit Dumoulin estoit mort
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estouffé dans son sang et sur la fin de sa vie auoit esté volé par ses valets.
Le Prince de Frise vint a l'armee.
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Samedy. 27.
J'escriuis a Laraisse et a Ferreris touchant les desseins qu'ils auoyent faits pour Soestdyck.
Item a van Wyngaerden de tascher deux desseins de de Breugel de Ver Leyen.
A ma femme.
Je disnay chez Dyckvelt auec Barlau, la Guette etc.; il vint apres causer long temps en ma chambre.
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Dimansche. 28.
La chaleur excessive dura tousjours. Au soir S.A. me donna a dechiffrer une lettre de Louvignies ou il mande du 26 de Coloigne que l'armee d'Osnabruc devoit passer le Rhin a Coloigne et a Bonne le 1. et 2. de juillet, que l'infanterie seroit le 8. devant Mastricht et la cavallerie le 6 on 7. Cette lettre estant fort longue me tint occupé jusques au grand jour.
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Lundy. 29.
Mon pere me manda qu'il y auoit un tant soit peu meilleure apparence pour l'affaire de mon frere à la Cour d'Hollande. Le dessein de Mastricht demeura tousjours sans qu'on en parlast.
J'escriuis a Happart pour scauoir le fait ou le failly de de ce que je luy auois mandé le 24, cette lettre ne partit que le 30 a 10 heures.
Il tonna et pleut un peu, ce qui refraischit un peu le temps, mais pas gueres.
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Mardy. 30.
L'on resolut de marcher le jour suivant auec toute l'armée pour la poster a Nivelle comme S.A. manda au R.P. y adjoustant qu'il estoit venu un auis comme si l'ennemy auoit fait un detachement du costé de Mastricht.
La chaleur continua tousjours quoy qu'il eut pleu la nuit beaucoup. |
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