Journaal gedurende de veldtochten der jaren 1673, 1675, 1676, 1677 en 1678

Juillet.

Lundy. 1.

Nous marchames de Verle jusques aupres d'Aerschot. S.A. logea dans une cense et moy dans une maison couverte de tuiles à un bon coup de mousquet de là, que j'eus bien de la peine a retrouver le soir apres soupper dans une nuit fort obscure.

Tout ce jour il ne fit que pleuvoir par reprises quoyque m^r Bentingh dist que le s^r de Marais luy mandast qu'en Hollande il y auoit eu une horrible seicheresse et qu'ils n'avoyent point eu de forte pluye là jusques au 28^e de Juin.

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Mardy. 2.

Il vint nouvelle que le major Massiette avec environ trois cents tant chevaux que dragons auoit defait dans le quartier de Tirlemont 4 escadrons des Francois, fait quantité de prisoniers et pris 4 a 5 estandarts.

Mercredy. 3.

Les paysants du village ou le jour precedent nos cavaillers avoyent pillé une Eglise, chargerent nos fourageurs et en tuerent bon nombre.

L'apresdisnée je fus me promener a Aerschot et ayant passé la ville, je montay sur une montagne qui est tout centre et m'y mis a desseigner. Y ayant esté un quart d'heure, un cavailler Espagnol marchant par les broussailles me vint reconnoistre; je continuay neantmoins de desseigner et un autre quart d'heure apres il en vint trois auec des carabines et passants derriere moy allerent à mon cheval et prirent mes pistolets. Je leur demanday ce que c'estoit. Ils me demanderent si j'estois Flamand et dirent qu'ils ne scauoyent si j'estois Francois. Leur ayant dit que j'estois de l'armee de S.A. ils remirent mes pistolets et dirent qu'ils estoyent mes serviteurs. J'avois bien cru d'estre volé cette fois là, voyant mes gens et leur maniere de faire.

Jan Wiljet arriua au quartier venant pour ses affaires.

Mon chartier eut un coup de pied de cheval sur l'estomach.

Jeudy. 4.

J'escrivis par ordre de S.A. aux Estats qu'apres la prise de Limbourg S.A. voyant que l'ennemy passoit la Meuse a dessein d'attaquer Louvain et d'autres places, il l'avoit passée aussi et par la prevenu l'ennemy en ses desseins; que la dessus il s'estoit retiré le jour precedent vers s^r Tron, et que nous estions icy pour l'observer et former nos desseins selon les mesures qu'il prendroit.

Le soir allant au quartier de S.A. pour soupper, Zuylesteyn et Rynenburg me prierent a soupper avec eux, Ryswyck et Dolman y survindrent apres.

J'y appris que le Comte de Nassau, Géneral de la Ca-

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uallerie estoit allé de l'autre costé de la riviere auec quatre mille chevaux.

Vendredy. 5.

On dit que la nuit suivante le Comte de Nassau devoit executer un dessein sur un convoy de deux mille chevaux de l'ennemy.

Issac dit le soir a table que les Francois auoyent fait deux ponts sur la Meuse. On apprit qu'un party de 34 chevaux des Espagnols en auoit encor battu un des Francois plus que deux fois plus fort.

S.A. le soir parla en passant de marcher.

Samedy. 6.

S.A. escriuit au soir au Marquis de Grana a Bonne, le priant de faire un tour jusques aupres des ducs de Brunsvic pour les persuader à rester dans les quartiers ou ils estoyent, de peur que les Francois ne fissent un detachement pour prendre les places des Espagnols dans la Gueldre, adjoustant que nous n'osions bouger des quartiers ou nous estions de peur de les decouvrir et donner moyen aux Francois d'emporter Louvain ou quelque place de plus d'importance, comme ils auoyent dessein de faire quand nous estions allés au secours de Limbourg.

Dimanche. 7.

Ma femme me manda que Heemskerck alloit se marier auec mad^lle d'Achthienhoven. Je fus desseigner l'apresdisnée vers la ville d'Aerschot en deca du Demer.

Lundy. 8.

Je tumbay d'un cheval. Le Prince de Frise vint a l'armée auec un train et equippage assez considerable. L'ordre fut donné pour marcher le jour suivant.

Une carogne nommee Kees O.. epousa un homme dont le pere estoit riche, a ce que l'on disoit, de 80^m £.

Mardy. 9.

Nous partismes d'aupres d'Aerschot et allasmes camper aupres de Louvain. S.A. logea au Cloistre de Bethlehem. Il plût tout le long du jour et ce temps acheva de gaster touts les chemins tellement que la marche fut fort fascheuse. Le Demer estoit extremement debordé

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et auoit formé quantité de fossez et de lacs ou les fantassins eurent une extreme peine à passer. Le Prince de Nassau, Gouverneur de Frise, en un certain endroit ayant voulu passer une sorte de fossé, tomba dedans avec son cheval, tellement qu'on n'en vit que les oreilles. Nous passames le Demer à Werchten, faisants un grand detour pour trouver ce pont. L'apresdinée arriva la nouvelle de la defaite des Suédois par l'Elect. de Brandebourg aupres de Fehr Bellin.

Mercredy. 10.

S.A. et le duc de Villa-Hermosa envoyerent le Coronel Eppe aux ducs de Cell et d'Osnabrugue auec une instruction que je mis en Francois, portant qu'il auoit a insister aupres desd^ts Ducs pour les faire rester sur le Roer jusques a ce que l'on peust voir quel dessein formeroit l'ennemy, pour resoudre en suitte. Que si l'estat des affaires faisoit voir du jour au dessein d'assieger Limbourg, on auoit toutes choses prestes pour assister les Ducs en cela; que si l'on resolvoit à assieger une place sur la Meuse, on les prioit de nous assister de monde, pour le moins de Cauallerie. Qu'il eust a leur oster l'ombrage des conquestes que Danemarc, Brandebourg et Munster pourroient faire dans l'Evesché de Breme, l'Espagne et l'Estat s'engageants de leur en faire auoir la partie dont ils pourroyent convenir des a cette heure auec lesd^es Princes, au cas que par un traité de paix la Suede vint à ceder cet Evesché.

Le Prince de Frise vint boire du choccolate en ma chambre, me paroissant encor aussi estourdy que l'année passée.

L'apresdisnee je fus me promener auec Albrantsweert vers un certain moulin à eau sur le Deyl.

Jeudy. 11.

J'eus beaucoup a faire le matin. L'apresdisnee m^r de Dyckvelt et Albrantsweert furent longtemps a causer dans ma chambre, le premier nous raccontant beaucoup de choses de ce qui s'estoit passé durant les dernieres annees.

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Entre autres que le S^r Pieter Ruysch auoit este conservé dans la place qu'il auoit aux estats d'Utrecht, nonobstant qu'il fust connu pour tresmal affectionné aux affaires de S.A. et qu'on ne pouvoit s'imaginer pourquoy m^r de Liere l'auroit protegé dans le changement, si non par ce qu'il s'estoit vanté ouvertement qu'il scauoit des choses dud^t Lier qui estant redites le mectroient aussi mal aupres de S.A. qu'il y estoit.

Que le Bourgem^re Boot auoit esté de tout temps, et des l'an 1650, mal intentionné pour S.A. et que non obstant cela il auoit receu des benefices; qu'on ne scauoit par quel ressort cela estoit allé, si ce n'estoit par celuy des Ministres.

Que Rynswoude peu auant le changement luy avoit toujours parlé comme s'il n'y avoit rien a craindre pour luy.

Preswitz revint, ayant esté auec le grand party qui sortit le 3^e a 4^e et estoit revenu sans rien faire, l'ennemy ayant esté aduerty quelques jours auparavant de la venue, le dessein estoit de battre un convoy venant de Charleroy a ........¹⁾. Il conta que les Espagnols qui estoyent du party avoyent marché timbale et trompette sonante, et auoyent mené auec eux un carosse.

1) Oningevuld.

Vendredy. 12.

Je trouvay Sommelsdyck le matin au lever de S.A. qui parloit auec luy et l'entretenoit de la bataille de l'Elect^r de Brandebourg avec les Suedois. S.A. dit que les derniers y avoyent perdu tout leur canon et tout leur bagage et la moitié de leurs trouppes.

Preswitz dit à table que le Comte de Waldec auoit nouvelles que les Suedois auoyent esté battus pour la troisiesme fois et mis en deroutte.

S.A. disna chez le Comte de Horn.

On escrivit aux commandeurs dans Boilduc, Grave, Breda, G. Bergue, Bergue et .....¹⁾ d'arrester touts les

1) Oningevuld.

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chariots et charrettes portants des vivres à Liege, ou au pays de Liege.

Samedy. 13.

Je fus fort occupé tout le jour. Je vis dans de lettres de van Beuninghen que Temple devoit partir pour l'Hollande le 6^s de ce mois, qui fut samedy passé.

La Cavallerie decampa et alla a une lieue et demye du camp du costé de Brusselles pour les fourages.

Madame de Bossuit et mad^le Dilbeeck vindrent me voir m'ayants envoyé un paste le matin et me prierent a disner pour le jour suivant a Louvain ce que j'excusay.

Je souppay chez Frankestein.

Je vis dans une lettre de Silvius qu'il mandoit a S.A. que Temple devant partir, a ce que l'on disoit, pour luy parler de la paix; il s'imaginoit que cela pourroit causer quelque jalousie aupres des alliés et qu'il donnoit a penser a S.A., s'il ne valoit pas mieux qu'une personne sans caractere comme luy, ou un autre vint pour cela, priant pourtant S.A. de faire que m^r Arlinghton ne sceust rien de cala.

Dimanche. 14.

Je fus au presche. L'apresdisnée je fus me promener auec Albrantsweert de l'autre costé de Louvain.

On parla de marcher mardy du costé de Brusselles, et on craignoit que l'ennemy n'allast assieger Charlemont.

S.A. alla encor apres soupper chez le duc de Villa-Hermosa.

Lundy. 15.

S.A. alla au sortir de table a la chasse au bois de Soignies ou Preswitz, le Prince de Birkenfeltz et un dragon tuerent trois chevreuilx ou biches.

's Gravemoer me dit le matin en ma chambre qu'il estoit venu un Gentilhomme de m^r l'Electeur, envoyé a madame, confirmant les nouvelles des avantages qu'il avoit remportés sur le Suedois. Je fus dessigner au quartier des Espagnols. Je vendis mon roussin Escossois a m^r d'Albrantsweert pour 315 livres.

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Mardy. 16.

On parla de marcher le jour suivant mais le soir le duc de Villa-Hermosa ayant esté auec S.A. on dit qu'on ne marcheroit pas.

Bruynestein nous conta bien de choses de la Muscovie, entre autres qu'il n'estoit permis a personne du pays d'apprendre autre langue que celle de leur peres; qu'il y a une cloche de grandeur demesuree dont le .....¹⁾ est si gros qu'il faut a fort peu pres deux hommes pour l'embrasser.

1) Oningevuld.

Mercredy. 17.

Le Prince de Frise et Veglin estant dans ma chambre, Walenburg conta qu'on disoit que la femme de Coenen, favory du Pr. Maurice estoit grosse dud. Prince quand Coenen l'enleva et que le Prince luy mesme agit dans l'enlevem^t susd^t, qu'il courut dans la rue sans chappeau.

Que luy Walenbourg estant a table a Cleve auec led^t Prince, Coenen et sa femme, le fils aisné de Coenen jouant auec le Prince, il dit a Walenburg n'est ce pas un enfant joly et eveillé, et qu'il luy repondit: ‘Ouy mons^r en verité il ressemble a V.A. comme deux gouttes d'eau.’

Que autrefois le Prince alloit loger a Segewerp, maison des Coenens, et qu'estant la tousjours ou la goutte ou la gravelle luy prit bien à propos pour jouir de la bonne compagnie de mad^le Coenen. Walenburg et Veglin disent encore que quand on dit dernierement que le jeune Prince Maurice estoit tombé dans un privé a Utrecht, il s'y estoit jesté luy mesme et auoit encor voulu faire quelque chose de semblable auparavant. Le soir a huict heures arriva m^r Boreel estant venu par la poste de Paris. S.A. luy demanda d'abord s'il ne portoit pas sa monstre. Il dit qu'ouy et luy donna la boete ou elle estoit. Meester et moy la fismes aller et S.A. temoigna en estre fort content et prit plaisir a voir aller le balancier.

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Boreel coucha dans ma chambre sur un matelas de Geleyn et me conta force choses de la bataille de Senef et ce qui s'en estoit suivy.

Jeudy. 18.

L'apresdisnee Rooseboom m'estant venu trouver en ma chambre, je fus me promener avec luy a cheval le long de la ligne. Il me dit que Luchtenburg auoit eu la charge de Secretaire des Estats d'Utrecht par ce que sa soeur fille de Meny de Commissaris estoit dans les bonnes graces du R.P.

Que la belle fille de Middelgeest Anne Vere auoit long temps couché auec m^r de la Lecq auant qu'elle fust mariée auec un certain de Mey a Rotterdam.

Que non seulement Zuylestein mais beaucoup d'autres et Jacob Aerssen le premier auoyent esté bien auec mad^e Boreel; qu'un jour il auoit esté dans la chambre de Zulestein auant qu'il fust leué, qu'il y estoit entre une fille non mariée de Coljery confidente de mad^e Boreel et auoit dit a Zulestein apres quelques preambules tout bas qu'elle venoit de la part de la dame susd^e qui le prioit de la venir voir l'apresdisnee a trois heures et demye. Que Zulestein apres luy auoir repondu, dit apres a luy, Rooseboom: voila mad^lle qui vient me prier d'aller chez mad^e Boreel a telle heure, mais je luy ay dit que je ne pouvois pas a cause d'une autre partie que nous auons faite ensemble: tenez, mad^lle, voyla m^r Rooseboom qui vous dira la mesme chose.

Que les soeurs de Fagel auoyent fait de la dentelle pour en vendre soubs main.

Vendredy. 19.

Valckenburg et Cassiopin arriverent au quartier venant de leur prison de France. Boreel me dit que le premier avoit la gale.

Samedy. 20.

S.A. escrivit aux Estats que demain elle marchoit pour aller loger au pres de Hale, afin d'observer mieux dela les desseins de l'ennemy et entreprendre quelque chose, l'occasion s'offrant. Que deux jours passés

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le Roy de France avoit quitté l'armée pour aller a Paris. Qu'on parloit d'un detachement fait pour Thurenne, mais sans certitude.

Ces cincq ou six jours passés il a tousjours fait un temps beau et clair.

Dimanche. 21.

Nous marchames à deux heures de nuit de Bethlehem et arrivames a onze heures du matin a Crayenhem, un village a trois heures et demye dud^t Bethlehem et a une de Brusselles. Le pays entre deux un peu montaigneux est fort beau et plaisant.

Il fit extremement chaud ce jour la et le soleil incommoda des les 8 heures du matin.

A une petite heure du village S.A. fit halte une demy heure soubs des grands (beucke boomen) ou le petit bouffon de d'Aulnoy dansa devant elle.

Bruynestein me conta en chemin que Francois Aerssen estoit mort en impie comme il auoit vescu et que quand on voulut luy applicquer peu d'heures deuant sa mort deux pigeons frais tués, par ce que lon disoit que cela retiroit la chaleur du coeur, il dit: Twee jonghe ........¹⁾ van vijfttien jaer trecken ook wel.

Qu'il auoit fait tout ce qu'il auoit pû, mesme avec de promesses de mariage, pour venir à bout de mad^lle Booy: il n'avoit jamais sceu auoir la moindre faveur.

1) Niet ingevuld.

Lundy. 22.

Nous partismes de Crayenheim au petit point du jour et marchasmes jusques à Stal, un village a une heure de Brusselles du costé de Hall. L'armee marcha a un coup de mousquet de Brusselles susd^te et S.A. y arrivant renvoya tout ce qu'il y auoit de monde auec luy, ne prenant que le Rhingraue, Benting et Ouwerkerck et ayant fait decoudre l'ordre de dessus son juste au corps, alla se promener dans la ville de costé et d'autre. Nous autres entrames par une autre porte. J'allay loger faute

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de meilleur logis a une auberge a l'enseigne de Bolduc, ou il y auoit une jolie fille et ou nous fusmes tresmal traittés. J'allay avec m^r Boreel faire emploitte d'estoffes pour un habit, d'une perruque et de Choccolate. Le perruquier reputé pour le meilleur de la ville s'appelle Brochet et demeure aupres de la Cour.

Apres disner à quatre heures nous partismes pour le quartier a Stal. S.A. logea dans la maison du Greff^r des Estats de Brabant. Il y avoit devant la porte un jet d'eau dont les tuyaux estoyent en desordre mais qui autrement alloit a 35 pieds de haut.

Le pays depuis Brusselles est merveilleusement beau et plein d'eaux naturelles.

Mardy. 23.

Nous partismes le matin entre trois et quatre heures et marchasmes jusques aupres de Hall. S.A. logea dans une maison de campagne du Comte Taxis, il y auoit une fontaine dans la basse-court.

Il vint des auis, mais incertains, que l'ennemy marchoit vers Nivelle, et puis qu'il alloit à Trasignies, et qu'il y avoit un party de quatre mille chevaux au bois de Soignies qui guettoit nostre bagage le quel n'arriva qu'a huict heures et demye du soir, ayant passé par de fort vilains defilés.

Il continua de faire grand chaud.

J'acheptay un cheval de valet de van Hil pour 90 £.

Mercredy. 24.

Nous partismes du lieu susd^t et ayants passé la petite riviere du Senne, qui traverse Stal, nous allasmes camper à Lembecq ou je fus mal logé et mes chevaux obligés de camper.

Romf dit que madame la Princesse se portoit tresmal, et que les deux Princesses de Frise et Zimmren ayant envoyé demander si elle desiroit qu'elles se rendissent a la Haye, elle auoit dit que non et qu'elles ne feroyent que pleurer et se tourmenter devant son lict, et que cela l'incommoderoit d'avantage.

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Jeudy. 25.

Rooseboom, maistre des Requestes, revint de la Haye.

A disner Issac dit force mal de son frere, le Fiscal, raccontant l'histoire d'un certain accord qu'un capitaine, nommé Haeften, avoit fait avec luy dans l'affaire de son beau frere le Comte Kintzky qui s'estoit laissé employer à Rhinberc pour faire la capitulation auec le Roy: c'aura esté sans doubte pour les fraix et mises de justice. Il dit qu'estant tombé d'accord auec luy pour quinze cent £, il dit apres que le cas estoit trop vilain et qu'il en falloit au dela de 2000.

Boreel partit pour Brusselles et dela a la Haye.

Bruynestein compta a table que le vieil Schilders alloit souvent voysiner en pantoufle chez une fameuse maquerelle, nommée Minne, et qu'il le scauoit des chalands ordinaires qui frequentoyent la dedans, que quand on luy disoit que c'estoit un bordel, il disoit qu'il ne le voyoit pas.

Vendredy. 26.

S.A. m'ayant envoyé querir le matin a six heures, sortit un peu apres pour aller chez le duc de Villa-Hermosa, et puis visiter les avenues du camp et y faire faire des redouttes necessaires.

Dyckvelt eut querelle auec Sidlenisky et luy dit qu'il cherchoit tousjours noise auec luy et entre autres choses luy auoit reproché qu'il vouloit donner sa fille au Fiscal; Rooseboom le maistre des requestes me conta cela.

Van Hil estoit en arrest pour auoir eu du demeslé auec Oublay, Cap^ne des Guides, et l'auoir maltraitté de paroles. Oublay l'auoit appellé pour se battre auec luy.

Samedy. 27.

Van Duynen et un autre Cap^ne de Cavallerie, ayant esté cassé pour de vilainies et des injures, ce disoit on qu'ils s'estoyent dites, se battirent, et le premier blessa l'autre. Le soir je souppay auec Wevelinckhoven chez Albrantsweert.

Apres disner Issac me dit qu'il auoit obligé led^e Albrantsweert a loger Wevelinckhoven en sa chambre, pour

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se vanger qu'il auait prié le Fiscal Rooseboom a disner le jour d'auparavant quoyque luy, Issac, l'eust prié de ne le point faire, parce que Rooseboom auoit mesdit de la chere qu'on faisoit a la Cour, disant qu'on y mouroit de faim et qu'il ne vouloit plus jamais y aller.

Dimanche. 28.

S.A. fit la cene chez elle. Je disnay chez Dyckvelt.

Lundy. 29.

S.A. disna chez Ginckel. L'escriuis une lettre aux Estats par ordre de S.A. portant qu'il estoit marry de ne leur pouvoir mander, sinon que jusques la il n'y auoit eu d'occasion de faire chose d'importance, les forces de l'ennemy et les nostres estant a peu pres esgales et l'un observant l'autre de pres, et que led^t ennemy estoit encor aupres d'Ath.

Je vis une lettre escrite de la main de S.A. au Pensionaire ou il y avoit: ‘mij is wel te sien die groote drift die daer is om de vrede te maecken quovis modo’ et puis qu'il seroit bien aise que la paix pust se faire au pied de celle d'Aix la Chapelle, sans que je pusse lire le reste qui estoit de l'autre costé de la feuille.

Je fus me promener avec Albrantsweert au Chasteau de Lembecq appartenant au Prince de Steenhuysen. Dans le jardin devant la maison il y a un grand jet d'eau, mais qui ne sautoit pas, et dans le jardin grande quantité d'arbres nains.

Mardy. 30.

Du Moulin vint au quartier.

Je disnay chez Dyckvelt avec le L^t Gn̅al Aylua, Albrantsweert, Brederode etc. Walenburg me dit devant ma porte qu'on parloit d'oster a Sidelinsky (sic) la charge de Presid^t du Conseil de guerre, le Comte de Waldec ayant dit que c'estoit un fol.

Vers le soir je dessignay une veue du moulin à eau à Lembecq.

Le Comte de Hornes donna a disner à des dames de Brusselles.

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Mercredy. 31.

M^r de Blyenburg deputé des Estats d'Hollande vint me voir.

Madame Hessel vint solliciter pour faire auoir une compagnie à son fils revenu de la prison.

Je mis un habit neuf de camelot de Brusselles.