Oeuvres complètes. Tome XXII. Supplément à la correspondance. Varia. Biographie. Catalogue de vente
(1950)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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§ 3. La conversation sérieuse à Paris.Ce n'est pas non plus la logique théorique ou la métaphysique qui l'intéressent. C'est en s'appliquant à l'étude de l'astronomie et en général à celle des choses visibles que Christiaan a l'impression de s'occuper de la ‘Philosophia Universa’Ga naar voetnoot1). On peut y acquérir une science certaine: ‘Fatendum...homines didicisse universi hujus ordinationem...caelum denique an terra moveatur’: ce n'est pas le ciel qui tourne, c'est la terreGa naar voetnoot2). Il faut profiter du séjour en France pour causer de ce sujet et de bien d'autres avec des personnes compétentes. Point n'est besoin de se contenter des ‘choses extérieures’ - voyez cette expression dans la Pièce de la p. 448 du père Constantyn -; ‘je m'efforceraij’, dit Christiaan ‘de voir le monde de la façon que vous l'entendez, et je pense qu'il y aura moyen de le faire...’Ga naar voetnoot3). Parmi les artistes qu'il visita après le retour à Paris nous ne mentionnons ici qu'André Champion de Chamboniere, premier claveciniste de la chambre de Louis XIV qui le mena à ‘l'assemblée des honnestes curieux’, société de musique. La capitale était un centre musical de premier ordre. Le père Constantyn ordonna aussi des vifites à bien des ‘gens de condition’ dont nous n'apprenons pas les nomsGa naar voetnoot4). Lorsque Christiaan quitta la capitale Chapelain ne parle pas de son départ de Paris, mais de son ‘depart de cette CourtGa naar voetnoot5)’. Pour revenir aux astronomes et autres mathématiciens, nous voyons d'abord Christiaan reprendre la conversation avec Boulliau qui lui montra une grande lunette envoyée de Florence par Fernando II de MedicisGa naar voetnoot6) laquelle cependant était incapable de faire voir le satellite de SaturneGa naar voetnoot7). Il conféra ensuite avec le même astronome sur la planète Jupiter que le frère Constantyn observait toujours à la Haye et dont il avait envoyé ‘le portrait’ à ParisGa naar voetnoot8). En juillet 1656 Christiaan écriraGa naar voetnoot9) n'avoir trouvé ni en Hollande ni en France aucune lunette autre que la sienne capable de montrer le dit satellite. Quoique sa théorie ‘omnis generis perspicillorum’ eût été de grand avantage dans la construction de la lunette, il attribue néanmoins son succès en partie, | |
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non seulement à l'expérience, mais même au hasard (‘atque ego non experientiae magis quam casui acceptum fero quod eorum perfectissimam fabricam deprehenderim’). Ce n'est que par la correspondance postérieure au retour de Christiaan à la Haye que nous apprenons qu'à Paris il avait fait la connaissance de Roberval, de Thévenot et de MylonGa naar voetnoot10) et qu'il avait fait cadeau à plusieurs personnes de son traité de 1654 ‘De Circuli Magnitudine inventa’ auquel en 1656 il put faire suivre les quelques pages ‘De Saturni Luna observatio nova’. C'était J. Chapelain qui l'avait exhorté à publier sa découverte du satelliteGa naar voetnoot11). Chapelain avait-il été un des ‘gens de condition’ que son père lui avait recommandé de visiter? Il est vrai que nous ne trouvons pas de lettre de Chapelain à Constantyn père avant celle de 1663Ga naar voetnoot12) où le savant littérateur parisien dit avoir admiré les observations de Constantyn sur la prosodie des vers français dans sa correspondance avec Corneille. Mais il le connaissait depuis longtemps de réputationGa naar voetnoot13). Aucun document ne fait voir que dans les conversations de ce dernier trimestre de 1655 il aurait été spécialement question de la cosmologie de Descartes ou des règles du choc des corps dursGa naar voetnoot14). Descartes n'est mentionné que comme mathématicien, e.a. par Roberval, professeur depuis 1632 au Collège de France, qui disait trouver chez lui des abusGa naar voetnoot15). Christiaan emprunta à Mylon le ‘Brouillon Project d'une atteinte aux évènements des rescontres d'un cône avec un plan’ de DesarguesGa naar voetnoot16). Ce qui eut une influence marquée sur lui, ce furent les informations de Mylon et de Roberval sur les problèmes, nouveaux pour lui, des partis et des dés, dont venaient de s'occuper (mais sans avoir rien publié sur les méthodes de leurs solutions) Pascal et Fermat; nous l'avons dit plus amplement au début du premier Avertissement du T. XIV. Christiaan eut l'occasion, en visitant Mocchi, polisseur de verres optiques, de causer avec lui, quoique bien brièvement, sur les secrets de cet artGa naar voetnoot17).
En rentrant en Hollande, les jeunes voyageurs prirent cette fois le chemin de terre; ce voyage fut ‘fascheux et penible, et non sans danger, à cause des troupes qui en beaucoup d'endroits traversoyent nostre cheminGa naar voetnoot18)’. |
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