Oeuvres complètes. Tome XXII. Supplément à la correspondance. Varia. Biographie. Catalogue de vente

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§ 2. Les portraits de Hanneman.

Dans notre T. I de 1888, nous avons reproduit le tableau non signé, daté 1640 et représentant Constantyn entouré de ses cinq enfants. Il se trouve au Musée ‘Mauritshuis’ à la Haye¹⁾. Un ancien catalogue l'attribuait à A. van Dijck¹⁾. Nous disions²⁾: ‘Dans la dernière édition, cependant, du catalogue²⁾ le peintre hollandais A. Hanneman est indiqué comme l'auteur, sans qu'on ait fait connaître les raisons qui ont conduit à cette substitution’. A. Bredius et E.W. Moes ont donné ces raisons dans leur article de 1896 ‘Adriaen Hanneman’³⁾. En cette année six de nos tomes avaient déjà vu le jour; Hanneman y est plusieurs fois nommé comme peintre de la famille⁴⁾ sans qu'il soit expressément parlé du tableau ici considéré. Mais Bredius et Moes croient pouvoir affirmer qu'en 1640 van Dijck n'a pas été à la Haye. Si la lettre du 18 juin 1639 du père Constantyn à Amalia de Solms avait déjà été publiée en 1896, ils auraient pu ajouter que le tableau était déjà en grande partie achevé en ce mois; or van Dijck n'a certainement pas été à la Haye en 1639.

Quoique les deux auteurs mentionnent tant la reproduction du tableau par le graveur P.H.L. van der Meulen que celle de 1888 dans notre premier tome, ils n'observent pas que dans les deux souscriptions les noms des quatre fils sont répartis sur leurs quatre portraits de deux façons diverses. Qu'en penser? Est-ce bien Christiaan qui pour le spectateur se trouve en haut à droite, et Constantyn en haut à gauche, comme le veut van der Meulen, ou faut-il intervertir les noms? En 1888 nous suivions le catalogue de 1874 par Victor de Stuers intitulé ‘Notice historique et descriptive des tableaux et des sculptures exposés dans le Musée royal de la Haye’. Mais rien n'indique que de Stuers ait été en possession de renseignements permettant cette correction⁵⁾.

Un exemplaire de la gravure de van der Meulen se trouve au Prentenkabinet à

1) Le tableau était resté dans la famille jusqu'en 1822. Il est mentionné par E.W. Moes dans son article ‘Een verzameling familieportretten der Huygensen in 1785’. Oud-Holland XIV, 1896. Le catalogue en question doit être postérieur à 1829. Nous ignorons si c'est N.I.W. Cl. v. Heideloff, sous-directeur du Musée de 1828 à 1837, qui attribue le tableau à A. van Dijck.

1) Le tableau était resté dans la famille jusqu'en 1822. Il est mentionné par E.W. Moes dans son article ‘Een verzameling familieportretten der Huygensen in 1785’. Oud-Holland XIV, 1896. Le catalogue en question doit être postérieur à 1829. Nous ignorons si c'est N.I.W. Cl. v. Heideloff, sous-directeur du Musée de 1828 à 1837, qui attribue le tableau à A. van Dijck.

2) Note 1 de la p. XI du T.I. Il s'agit du catalogue de 1874, voyez la suite du texte.

2) Note 1 de la p. XI du T.I.Il s'agit du catalogue de 1874, voyez la suite du texte.

3) Oud-Holland XIV.

4) Il en est de même dans la correspondance de Constantyn père.

5) S'agit-il en effet d'une ‘correction’? Nous ignorons si de Stuers, en composant sa ‘Notice historique’, a jeté les yeux sur la gravure de van der Meulen.

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Leiden. Elle date de 1817 au plus tard (donc du temps où le tableau était encore en possession de la famille) puisqu'elle a été utilisée par Peerlkamp dans l'édition de cette année - la première - des ‘Sermones de vita propria’ du père Constantyn. Outre ‘N. Heideloff delineavit’ et ‘P.H.L. van der Meulen sculpsit’ on lit sous cette gravure ‘P. van Dijk pinxit’. Erreur étrange: le peintre Ph. van Dijck ou Dijk naquit en 1680⁶⁾.

Le père Constantyn nous apprend - mais ceci ne décide pas la question des noms - que Christiaan était beaucoup plus petit que son frère aîné (1646: ‘Christiaen, veel korter van stature blijvende...’) et qu'il avait des yeux plus enfoncés (1642: ‘Aen Christiaen bevonde ick, dat hij korter van gesichte was dan d'andere kinderen, niettegenstaende sijne dieper staende ooghen...’). Nous observous en passant que Christiaan n'a jamais eu besoin de se servir de lunettes: sa vue ne laissait rien à désirer.

Pour juger de la ressemblance des frères enfants avec les frères adultes, sur laquelle diverses opinions sont possibles, on peut considérer, outre le portrait de Christiaan par Netscher qui forme le frontispice du présent Tome et celui par P. Bourguignon vis-à-vis de la p. 754 qui suit⁷⁾, ceux qui se trouvent dans nos T. VII et VIII (médaillon). Un portrait de Constantyn frère de 1690 - dessin d'après un médaillon - se trouve au T. XXI.

Sous la gravure de van der Meulen on lit les vers suivants, de date inconnue, du frère Constantyn:

Quò genus et formam constanter opesque et amoris

Intempestivi spernat ubique faces,

Hugenium diâ privatum conjuge Patrem

Hoc armaverunt Fata satellitio.

C. Hugenius.

6) Lorsqu'on considère la gravure originale dont nous parlons ici, non pas la reproduction ultérieure, quelque peu différente, par A. Loosjes dans sa traduction hollandaise des Sermones (1821), on voit qu'il ne peut pas y avoir eu d'interversion accidentelle des noms par une faute de l'imprimeur, comme l'a supposé C.A. Crommelin - qui n'avait eu sous les yeux que cette dernière reproduction - dans son article ‘Het Huygens-schilderij van Adr. Hanneman in het Mauritshuis’ dans le ‘Maandblad van beeldende kunst’ de novembre-décembre 1945.

7) Ce portrait représente Christiaan en habit de deuil pour la mort de son père en 1687 (voyez le texte de la p. 754). On peut consulter l'article de Crommelin ‘Het portret van Christiaan Huygens in het Trippenhuis’ dans la revue ‘Oud-Holland’ de 1949.