Oeuvres complètes. Tome XXII. Supplément à la correspondance. Varia. Biographie. Catalogue de vente
(1950)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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Années 1629-1655. | |
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§ 1. La famille.Huygens est un nom patronymique: de même que Jansen signifie fils de Jan, Pieterse fils de Pieter et Willems fils de Willem, Huygens signifie fils de Huygen (autres formes de ce dernier nom: Huig, Hugo, Hugues). Quoique le nom Huygens soit bien moins fréquent que p.e. Jansen ou Janse, on le trouve en diverses villes des Pays-Bas - comme on le trouvait aussi au dix-septième siècle - sans qu'il faille en conclure à une parenté de ceux qui le portentGa naar voetnoot1). La famille de Christian H. (en néerlandais: Christiaen ou Christiaan, on trouvera dans nos tomes l'une et l'autre forme, dont la dernière est éminemment hollandaise; on remarquera dans ce qui suit que son père écrit Christiaen) ne provenait d'ailleurs pas de la Hollande proprement dite. Quelle que soit la prédilection du père Constantyn (1596-1687) pour la Haye, sa ville nataleGa naar voetnoot2), il tient aussi de sa mère née à Antwerpen: sa comédie ‘Trijntje Cornelis’ est écrite en grande partie dans le dialecte anversoisGa naar voetnoot3). Il se montre volontiers polyglotte. On a dit avec beaucoup de raison qu'un homme capable de parler et d'écrire en deux ou plusieurs langues réunit en lui un certain nombre de personnages différents. Constantyn en particulier nous fait l'impression d'un cosmopolite, et lorsqu'il parle p.e. français il nous paraît déci- | |
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dément autre que lorsqu'il s'exprime en hollandais ou en flamandGa naar voetnoot4). Il y a aussi en lui plusieurs hommes dans un deuxième sens: il se sent à l'aise tant à la Cour, au Conseil d'État et dans les salons qu'à l'égliseGa naar voetnoot5) ou dans une compagnie de savants et d'artistes, ou encore dans les camps militaires et parmi le menu peuple dont il reproduit volontiers les propos. Haïssant l'oisiveté, se levant tôt et ne se couchant qu'avec regret, Constantyn composait constamment dans les moments perdus, même à cheval - à moins qu'il ne songeât à quelque composition musicale - de petits poèmes (boutades, épigrammes etc.) tant en latin qu'en néerlandaisGa naar voetnoot4). Cette vivacité d'esprit nous semble plutôt - car les caractères diffèrent suivant les provinces - méridionale que septentrionale En 1666 Constantyn écrit à Amalia de Solms, princesse d'Orange, veuve du stadhouder Frederik Hendrik, alors que cette princesse sembla momentanément vouloir lui retirer ses faveurs: ‘Il est vray que nous ne sommes pas nobles d'Hollande, mais dans la province d'où nous venons [le Brabant] nous avons à dire des choses dont plusieurs d'Hollande n'oseroyent se vanter, je dis du costé de pere et de mere’Ga naar voetnoot6). Il parle assez longuement de ses ancêtres dans une pièce publiée en 1897 par J.A. WorpGa naar voetnoot7) sous le titre ‘Fragment eener autobiographie van Const. Huygens’. Son père, Christiaen le Vieux ou l'AncienGa naar voetnoot8), naquit en 1551 à Terheyden près de Breda; il était fils de Cornelis HuygensGa naar voetnoot9). Ce fut en 1592 que Christiaen épousa | |
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Susanna Hoefnagel; la famille Hoefnagel qui avait embrassé le protestantisme, était riche et distinguéeGa naar voetnoot10). Il avait fait des études de droit à DouaiGa naar voetnoot11) et ce fut à Bruxelles que Guillaume d'Orange se l'adjoignit comme secrétaireGa naar voetnoot12). Constantyn mentionne e.a. les ancêtres BaxGa naar voetnoot9); il conclut en disant: ‘uti quidem Baxiorum prosapiam facile sit inde a longiori serie legitime deducere, si quid hoc ad rem faciat nec satis universo constet, quam inter Brabantiae praecipuos habita viros praeclaro genere dignos, apud Principem autem et in familia praesertim Nassovica gratiosos aliquot abhinc seculis ediderit’. Nombreux sont les parents de Christiaan - né à la Haye le 14 avril 1629Ga naar voetnoot13) - dont on trouve les noms dans nos tomes. Nous ne croyons pas devoir les énumérerGa naar voetnoot14). Du côté paternel il avait un oncle Maurits, et deux tantes, Geertruid et Constantia, respectivement épouses de Philips Doublet et de David le Leu de Wilhem. Du côté maternel - sa mère, née Suzanna van BaerleGa naar voetnoot15), avait épousé Constantyn en 1627 et décéda en 1637Ga naar voetnoot16) - il avait e.a. l'oncle David et les tantes Ida et Sara, respectivement épouses d'Arent et de Philips van Dorp. Nous ne mentionnons pas ici leurs enfants ni ceux des frères de Christiaan, Constantyn et Lodewijk, ou ceux de sa soeur Susanne, épouse d'un autre Philips DoubletGa naar voetnoot17), fils du premier. Les cousins et cousines, | |
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neveux et nièces abondaient. Dans la maison du PleinGa naar voetnoot18), après le décès de la femme de Constantyn, la cousine Catharina SueriusGa naar voetnoot19) faisait le ménage. Or, parmi ces parents beaucoup étaient fortunés et avaient des charges importantes. Il ne faut pas toutefois se faire une idée exagérée de l'influence du père ConstantynGa naar voetnoot20). De 1653 jusqu'à l'année de sa mort, 1672, ce fut le grandpensionnaire de Hollande, Johan de Witt, chef du parti des régents, qui tenait, non pas officiellement mais de fait, les rênes du gouvernement. |
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