Oeuvres complètes. Tome XXI. Cosmologie
(1944)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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Appendice V
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mais fi elle est inclinee a cette ligne de jonction la lunette changera d'object, en la renversant ou a demy seulement. La mauvaise centration est comprise dans cette verification. Si le rayon visuel AB n'est pas parallele a la ligne CD, il tournera dans une surface conique qui aura la ligne CD pour axe. Et puisque CD demeure immobile ce rayon visuel changera d'object en tournant la lunette. Et en la renversant tout a fait ce rayon visuel sera autant inclinè d'un costè sur le plan azimuthal des filets, qu'il l'estoit auparavant de l'autre. | |
Lunette d'approche avec un fil perpendiculaire au foier, lequel se rencontre toujours parfaitement au cercle meridien.Pour observer les differences des ascensions droites des estoiles fixes, entre elles et d'avec celle des planetes et du soleil. AB [Fig. 11] lunette a deux verres convexes, avec un fil au foier commun en C. Ce fil est dans le plan vertical. La lunette est suspendue[Fig. 11]
par les deux filets AD, BE, dont les bouts d'enhaut sont attachez a deux petites avances de leton, scellees dans un mur qui soit disposè nord et zud, comme les costez des fenestres meridionales et septentrionales de l'observatoire. | |
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En A et B il y a deux morceaux de leton, arrestez sur la lunette et fendus, dans lesquels tienent les filets, pressez par une vis. Les dits filets sont serrez aux bouts D, E dans des fentes verticales, par une vis. Mais du costè E cette piece qui tient le filet pourra s'avancer et reculer sur l'avance fixe. Aux deux bouts de la lunette AB on suspendra des poids qui trempent dans de l'huile comme en mon niveau. Ou bien un poids X au milieu. [Cette dernière phrase a été ajoutée plus tard. Il en est de même du poids X et du trépied correspondant dans la Fig. 11. En même temps Huygens biffa dans la figure les poids suspendus en A et B et leurs trépieds; nous les avons donc omis.] Par le moyen d'une lunette KL [Fig. 12] pendue a un simple filet, et mobile sur [Fig. 12]
le pivot M, qui la joint a la piece perpendiculaire MN, l'on observera deux egales hauteurs d'une mesme estoile fixe, vers l'orient et vers le couchant ce qui se verra exactement par le moyen du filet horizontal au foier des verres. L'on marquera a la pendule le temps entre les deux observations. Le lendemain ou apres on observera derechef la mesme hauteur orientale de la mesme estoile et l'on remarquera l'heure de cette observation et l'on ajustera la lunette AB en sorte que l'estoile se rencontre devant elle a son filet justement lors que la moitiè du temps entre les observations du jour d'auparavant soit passée depuis la derniere observation. Alors on est assurè que cette estoile est au meridien. Mais il est encore incertain si le fil de la lunette AB, lors qu'on luy haussera et baissera le bout B, suit exactement le cercle meridien. Car il se peut faire que le rayon visuel de la lunette soit inclinè sur le plan azimuthal commun des deux filets qui la tienent suspendue, et alors le fil de la lunette ne suivra point le cercle azimuthal des filets mais [Fig. 13]
un moindre cercle parallele a cet azimuthal [Fig. 13]. Ce moindre cercle en ce cas, passant par l'estoille qui est precisement dans le meridien, il s'ensuit qu'il coupe le meridien. Mais ce devoit estre le meridien mesme. L'on connoistra si la visuelle de la lunette, haussée ou baissée, demeure dans un mesme azimut, par le renversement de la lunette, dont l'invention se void aux deux pages précédentes. En marge: La mesme lunette pourra servir et pour prendre les egales hauteurs d'estoile, estant suspendue par un fil; et dans le cercle meridien estant suspendue par les deux bouts. Pour le premier usage on attachera la lunette dans la piece MN [Fig. 12] comme une balance mais moins libre. | |
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La rédaction de cette Pièce est postérieure d'un an environ à celles sur le niveau de Huygens, publiées en janvier et février 1680 dans le Journal des Sçavans; voyez la suite du présent Tome. Il y a évidemment une certaine connexion entre les deux sujets. Et aussi entre les instruments de Huygens et l'‘amphioptra sive tubus reciprocus’ de 1675 de Roemer, déjà mentionné plus haut (note 17 de la p. 11) et dont on trouve une description dans la ‘Basis astronomiae’ de Horrebow. Nous ignorons si les instruments dont traite la présente Pièce ont réellement été construits. |
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