Oeuvres complètes. Tome XX. Musique et mathématique
(1940)–Christiaan Huygens–
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A. Le tempo giusto.Il est croiableGa naar voetnoot1) que ancienement on chantoit incomparablement plus viste les notes qu'ils appellent longa brevis![]()
Je vois que certains compositeurs en ordonnant de jouer mesure lente, escrivent par des notes noires crochues, ce qu'autrement on escrivoit par des simples noiresGa naar voetnoot3). Et par là il pourra arriver a la fin que les croches tiendront le lieu des noires, et que pour avoir les 8es de ces croches aussi bien qu'on a maintenant les 8es des noires, on adjoutera encore une espece de quadruples crochuesGa naar voetnoot4). Et c'est de la mesme facon que peu a peu l'on a ralenti les temps des notes ancienes, en y adjoutant d'autres pour des mouuements plus vistes. Il est necessaire pour se faire entendre a la posteritè et pour arrester une fois les temps des notes de les determiner par des mesures fixes, comme sont les pendules &cGa naar voetnoot5). | |||||||||||||||
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Quirinus van BlankenburgGa naar voetnoot6), organiste de l'église wallonne à la HayeGa naar voetnoot7), qui connaissait Huygens fort bienGa naar voetnoot8), nous apprend dans une publication de 1732Ga naar voetnoot9) avoir vu chez lui qu'il réglait effectivement le chant avec un pendule et avoir adopté lui-même ce réglageGa naar voetnoot10). Van Blankenburg connaît aussi le chronomètre, précurseur du métronome, de Loulié écrivant peu après la mort de HuygensGa naar voetnoot11). Ce chronomètre n'est lui aussi qu'un simple pendule; il se meut devant une règle verticale divisée qui mesure la longueur, variable, de son fil. Nous rappelons que, suivant Viviani, Galilée avait inversement constaté l'isochronisme des oscillations du pendule en ayant égard au ‘tempo della musica’ (T. XVII, p. 3, note 3). |
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