V.
Cohésion et élasticité des corps solides.
La Pièce précédente se rapporte, peut-on dire, autant à la question de la cohésion qu'à celle de la coagulation. Voici l'opinion de Descartes citée par Huygens et jugée inacceptable par lui: ‘Licet colligere, corpora divisa in multas exiguas particulas, motibus à se mutuò diversis agitatas, esse fluida; ea verò, quorum omnes particulae juxta se mutuo quiescunt, esse dura. Neque profecto ullum glutinum possumus excogitare, quod particulas durorum corporum firmiùs inter se conjungat, quam ipsarum quies’Ga naar voetnoot1). Cl. Perrault (Pièce IV) veut que la pression de l'atmosphère fasse office de gluten. Sachant que les corps solides ne se disloquent pas sous la cloche de l'appareil pneumatique, Huygens ne pouvait évidemment accepter cette manière de voir. Son expérience - datant déjà de 1661Ga naar voetnoot2) - sur le fluide qui ne veut pas descendre lui permettait de croire néanmoins à une pression extérieure - celle de l'‘air subtil’ - contribuant à maintenir la cohésion des particules des corps.
P. Perrault dans sa lettre à Huygens de mai 1673
Ga naar voetnoot3) prend plus ou moins la défense de l'attraction; p. 295: ‘... rien ne se faisant dans la Nature par miracle, il faut que tous les mouvemens se fassent par des principes de Mechanique
Ga naar voetnoot4). Je ne laisse pas neanmoins de trouver cette proposition hardie’. P. 296: ‘Combien se fait-il de choses dans le corps
[Fig. 105.]
des animaux qui semblent ne pouvoir être attribuées qu'à quelque puissance attractive?’ Mais Huygens ne songe aucunement à se rendre. Dans sa réponse
Ga naar voetnoot5) il parle des experiences que je fis il y a quelque temps, du siphon qui fait son effect dans le vaisseau vuide d'air, et de placques qui y demeurent attachées ensemble, et il ajoute: je me suis imaginè de causes pour cela qui me satisfont assez bien
Ga naar voetnoot6) sans qu'elles detruisent aucunement celle qui depend de la pression de l'air.
Nous empruntons la Fig. 105 à la p. 176 du Manuscrit E. Mais nous n'entendons nullement affirmer que Huygens se soit réellement servi de plaques de cette grosseur.
Voyez aussi sur la cohésion la p. 318 de l'Avertissement qui précède et la p. 398 qui suit; sur l'élasticité, outre la p. 319 de l'Avertissement, la p. 497 du T. XVIII et la p. 553 qui suit.