Oeuvres complètes. Tome XIX. Mécanique théorique et physique 1666-1695
(1937)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 333]
| |
VI.
| |
[pagina 334]
| |
Huygens a sans doute souvent observé ce phénomène, désigné aujourd'hui par le mot capillarité. Le 7 décembre 1660, suivant son Journal de Voyage, il vit ‘à l'assemblée chez Montmor’ Rohault faire ‘les experiences de l'eau qui monte dans les petits tuyaux’. En 1662 il constataGa naar voetnoot1), conformément aux expériences des membres de l'Accademia del Cimento et d'autres observateurs, que le phénomène persiste dans le vide. Mais nous ne voyons pas qu'il ait tâché d'établir une théorie. Suivant ses principes il n'aurait pas, nous l'avons dit plusieurs fois, pu introduire dans son explication des forces attractives. Voyez encore sur ce sujet la note 14 de la p. 245 qui précède et la p. 630 qui suit (mémoire de 1669 de Frenicle). | |
De la resistence de l'eau a estre serree par compressionGa naar voetnoot2).§ 1. Pourquoy l'eau estant un corps si peu dense et si rare, elle ne souffre pourtant point d'estre comprimée ou condensee par pression. Cela paroit estre une tres grande difficulté dans cette hypothese que nous suivons. La cause reside dans l'action violente et mouvement de la matiere tres subtile dont j'ay desia parlè, qui passant continuellement parmy les parties de l'eau fait non seulement qu'elle est liquide, mais empesche encore que ces parties ne puissent estre serrees d'avantage les unes contre les autres. La compression de l'eau peut bien estre tres difficile et exiger une grande force, mais nous n'avons pas de preuve qu'elle soit impossible, et mesme il y a raison de croire le contraire puisque nous voions que la glace n'est pas inflexible. L'on peut pourtant dire que c'est en s'estendant par le costè convexeGa naar voetnoot3). Experience avec la bouteille d'argent. Il faudroit l'induire de cire en dedans.
Il s'agit d'expériences telles que celles de l'Accademia del Cimento consignées dans les Saggi. Registres de l'Académie des Sciences, T. VII, f. 245. Le Samedy 10o de Juin 1679: ‘En lisant la Dioptrique de Mr. Hugens [c.à.d. le Traité de la Lumière] on a proposé de faire quelques experiences sur la compressibilité de l'eau par le moyen des vaisseaux de metal qu'on remplira d'eau, et estans bien bouchez on les battra fortement, et en faisant quelque ouverture on verra si l'eau rejaillit’. Baco Verulamius avait fait, déjà avant les florentins, de pareilles expériences avec une boule creuse de plomb (‘Novum Organon’ Livre II, Art. 45). Il avait constaté, comme ils le remarquèrent après lui, que l'eau suinte à travers le métal.
§ 2. Mais dira-t-on si la matiere subtile par son mouvement violent retient les par- | |
[pagina 335]
| |
ties de l'eau dans l'extension qu'elles ont, pourquoy ne les dilate-t-elle pas aussi d'avantage de mesme que celles de l'air aussi tost qu'il n'est plus enfermè dans le vaisseau? Pour cela je conçois qu'il y a une matiere plus grossiere qui presse sur l'eau avec une force tres grande, la quelle matiere doit pourtant estre plus fine que les particules de l'eau, puisqu'elle passe a travers le verre et autres corps ou l'eau ne passe point. Aussi n'empesche-t-elle pas que les particules exterieures de l'eau ne se detachent et s'envolent. Nos experiences de la pression dans le vuide d'air, ou le siphon coule, et ou l'eau est soutenue dans le petit matras renversè, confirment qu'il y a une telle matiere qui presse.
Comparez l'article de 1673 des p. 214-215 qui précèdent, ainsi que l'Appendice qui occupe les p. 242 et suiv. |
|