VII.
Dédicace à Huygens des nouvelles expériences du vuide de Papin.
A Monsieur Hugens, de Zulichem.
MONSIEVR, Ces experiences sont à vous, puisque ie les ay presque toutes faites par vostre ordre, et suivant les directions que vous m'y avez données: Mais comme je sçay que ce ne sont icy que vos divertissemensGa naar voetnoot1), & que vous auriez peine à vous resoudre iamais de les mettre sur le papier, & encore moins de les publier; je ne crains pas que vous trouviez mauvais que ie le fasse pour vous. Ie n'apprehende pas non plus de m'attirer en cela des reproches du public; estant asseuré que tous ceux qui lisent vos ouvrages aimeront beaucoup mieux supporter les défauts de celuy-ci, que de le tenir de vous dans sa derniere perfection. En effet, MONSIEVR, pour y donner vos soins, il faudroit vous dérober quelque temps à d'autres meditations ausquelles personne ne sçauroit travailler pour vous; & ainsi cet écrit causeroit de ce costé-là des pertes qui ne se repareroient peut-estre de plusieurs siecles. I'espere donc que bien loin de me blasmer, on me sçaura grè d'avoir mis au jour ce petit Livre: & quand mesmes il ne feroit que donner divers moyens de se servir des machines, & exciter les esprits à inventer d'autres experiences aussi curieuses que celles qu'il contient; ie suis persuadé qu'on le iugera assez utile. Nous sommes dans un siecle où l'on s'attache fort à cette sorte d'estude; & ayant rendu la construction des machines du Vuide si simple et si facile que chacun en pourra avoir en sa dispositionGa naar voetnoot2), il y a grande apparence qu'on experimentera dans la suite plus de nouveautez que l'on n'a iamais fait; & qu'ainsi l'on avancera beaucoup dans la connoissance de la Physique, dont on prevoit assez les utilitez. Cette esperance m'a fait haster l'impression de ce recueil, sans me donner le loisir d'y adioûter les autres essais que ie dois saire dans peu de temps. I'avouë pourtant que i'y ay aussi esté en partie poussé par le desir de vous donner une marque publique de mon respect, & de la passion que i'ay d'estre toute ma vie,
MONSIEVR,
Votre tres humble & tres obeïssant serviteur,
PAPIN.