[1660.]
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voetnoot1)
- La Pièce IV traite des remontoirs à poids moteurs (voir sur les remontoirs à ressorts moteurs le dernier alinéa de la note 2 de la p. 179 qui suit). Le remontoir à poids moteurs est mentionné la première fois dans une lettre de Huygens à Moray du 9 décembre 1663 (T. IV, p. 460); après cette date à beaucoup d'autres endroits. D'abord la construction resta secrète; ce n'est qu'au moment où la première horloge fut prête vers la fin d'aoùt 1664 (T. V, p. 108) que Huygens écrivit à Moray ‘que le contrepoids qui fait aller la roue de rencontre est pendu sur la roue mesme et est remontè chaque demie minute par la force du grand contrepoids’. En général il se propose (T. V, p. 129) de ‘garder le secret jusqu'a ce qu'on en ait donnè privilege’ (voir sur les privilèges la suite de la présente Pièce).
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voetnoot2)
- Les Fig. 68-71 sont empruntées à une feuille séparée (f. 222-224) du Portefeuille ‘Chartae astronomicae’, sur laquelle a été également écrit le morceau que nous avons reproduit aux p. 412-413 du T. XVI (Sixième Partie de la Pièce III); il n'en résulte pas nécessairement, quoique cela soit possible, que ce morceau et les présentes figures datent de la même année (comparez la note 2 de la p. 142 qui précède).
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voetnoot3)
- Nous croyons pouvoir nous dispenser de donner une explication détaillée des quatre remontoirs auxquels cette note s'applique, puisque nous en donnons une ci-après du remontoir à chaînes représenté dans la Fig. 73; le lecteur est donc prié de lire la note 2 de la p. 179 qui suit. Les Fig. 68-70 représentent des remontoirs à corde (comparez la p. 161 de l'Avertissement qui précède); dans la Fig. 71 la corde est sur le point d'être remplacée par une chaîne (voir les petites figures à-côté). Nous avons introduit dans chacune des quatre figures la lettre R pour désigner la roue qui correspond à la roue R de la Fig. 73. Excepté dans la Fig. 68 on voit dans toutes ces horloges le levier coudé destiné à être soulevé au moment où le grand poids doit remonter le petit. Le grand poids lui-même n'est pas indiqué dans les figures; on n'y voit que le tambour sur lequel doit être enroulée la corde à laquelle le grand poids est suspendu. Dans la Fig. 71 ce tambour fait défaut. Pour empêcher le glissement de la corde le petit poids, destiné à être soulevé périodiquement par le grand, est tenu plus ou moins en équilibre par un contrepoids encore plus petit qu'on voit également dans chacune des quatre figures. Après que la corde eut été remplacée par une chaîne engrenant dans des pinnules (comparez le No. 2 de la p. 173) ce contrepoids devint superflu: il n'existe plus dans les Fig. 72 et 73. Remarquons encore que dans cette dernière le grand poids est également suspendu à une chaîne.
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voetnoot3)
- Nous croyons pouvoir nous dispenser de donner une explication détaillée des quatre remontoirs auxquels cette note s'applique, puisque nous en donnons une ci-après du remontoir à chaînes représenté dans la Fig. 73; le lecteur est donc prié de lire la note 2 de la p. 179 qui suit. Les Fig. 68-70 représentent des remontoirs à corde (comparez la p. 161 de l'Avertissement qui précède); dans la Fig. 71 la corde est sur le point d'être remplacée par une chaîne (voir les petites figures à-côté). Nous avons introduit dans chacune des quatre figures la lettre R pour désigner la roue qui correspond à la roue R de la Fig. 73. Excepté dans la Fig. 68 on voit dans toutes ces horloges le levier coudé destiné à être soulevé au moment où le grand poids doit remonter le petit. Le grand poids lui-même n'est pas indiqué dans les figures; on n'y voit que le tambour sur lequel doit être enroulée la corde à laquelle le grand poids est suspendu. Dans la Fig. 71 ce tambour fait défaut. Pour empêcher le glissement de la corde le petit poids, destiné à être soulevé périodiquement par le grand, est tenu plus ou moins en équilibre par un contrepoids encore plus petit qu'on voit également dans chacune des quatre figures. Après que la corde eut été remplacée par une chaîne engrenant dans des pinnules (comparez le No. 2 de la p. 173) ce contrepoids devint superflu: il n'existe plus dans les Fig. 72 et 73. Remarquons encore que dans cette dernière le grand poids est également suspendu à une chaîne.
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voetnoot3)
- Nous croyons pouvoir nous dispenser de donner une explication détaillée des quatre remontoirs auxquels cette note s'applique, puisque nous en donnons une ci-après du remontoir à chaînes représenté dans la Fig. 73; le lecteur est donc prié de lire la note 2 de la p. 179 qui suit. Les Fig. 68-70 représentent des remontoirs à corde (comparez la p. 161 de l'Avertissement qui précède); dans la Fig. 71 la corde est sur le point d'être remplacée par une chaîne (voir les petites figures à-côté). Nous avons introduit dans chacune des quatre figures la lettre R pour désigner la roue qui correspond à la roue R de la Fig. 73. Excepté dans la Fig. 68 on voit dans toutes ces horloges le levier coudé destiné à être soulevé au moment où le grand poids doit remonter le petit. Le grand poids lui-même n'est pas indiqué dans les figures; on n'y voit que le tambour sur lequel doit être enroulée la corde à laquelle le grand poids est suspendu. Dans la Fig. 71 ce tambour fait défaut. Pour empêcher le glissement de la corde le petit poids, destiné à être soulevé périodiquement par le grand, est tenu plus ou moins en équilibre par un contrepoids encore plus petit qu'on voit également dans chacune des quatre figures. Après que la corde eut été remplacée par une chaîne engrenant dans des pinnules (comparez le No. 2 de la p. 173) ce contrepoids devint superflu: il n'existe plus dans les Fig. 72 et 73. Remarquons encore que dans cette dernière le grand poids est également suspendu à une chaîne.
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voetnoot3)
- Nous croyons pouvoir nous dispenser de donner une explication détaillée des quatre remontoirs auxquels cette note s'applique, puisque nous en donnons une ci-après du remontoir à chaînes représenté dans la Fig. 73; le lecteur est donc prié de lire la note 2 de la p. 179 qui suit. Les Fig. 68-70 représentent des remontoirs à corde (comparez la p. 161 de l'Avertissement qui précède); dans la Fig. 71 la corde est sur le point d'être remplacée par une chaîne (voir les petites figures à-côté). Nous avons introduit dans chacune des quatre figures la lettre R pour désigner la roue qui correspond à la roue R de la Fig. 73. Excepté dans la Fig. 68 on voit dans toutes ces horloges le levier coudé destiné à être soulevé au moment où le grand poids doit remonter le petit. Le grand poids lui-même n'est pas indiqué dans les figures; on n'y voit que le tambour sur lequel doit être enroulée la corde à laquelle le grand poids est suspendu. Dans la Fig. 71 ce tambour fait défaut. Pour empêcher le glissement de la corde le petit poids, destiné à être soulevé périodiquement par le grand, est tenu plus ou moins en équilibre par un contrepoids encore plus petit qu'on voit également dans chacune des quatre figures. Après que la corde eut été remplacée par une chaîne engrenant dans des pinnules (comparez le No. 2 de la p. 173) ce contrepoids devint superflu: il n'existe plus dans les Fig. 72 et 73. Remarquons encore que dans cette dernière le grand poids est également suspendu à une chaîne.
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voetnoot1)
- La présente liste de corrections est empruntée à la p. 163 du Manuscrit B. Nous avons mis les 17 remarques dans l'ordre que Huygens a indiqué en y ajoutant les chiffres 1-17. Primitivement l'ordre était 1, 4, 7, 6, 2, 9, 10, 3, 11, 8, 12, 5, 13-17. Le No. 7 précédait donc le No. 2 ce qui semble plus logique. La p. 163 du Manuscrit B porte la date du 29 septembre 1664 (comparez la p. 452 du T. XVI). Vu les dates, cette liste de corrections doit s'appliquer, nous semble-t-il, aux remontoirs à poids moteurs, ou plutôt au remontoir unique qui fut prêt vers la fin d'août 1664 (T. V, p. 108). Les Nos. 4 et 12 prouvent d'ailleurs qu'il s'agit d'une horloge marine.
Traduction:
1.
Mieux limer les roues ou prendre pour l'horloge du meilleur cuivre.
2.
Élargir les gorges des poulies [?], avec de fortes pinnules, pour une chaîne [comparez le No. 7].
3.
Faire tourner l'axe de la manivelle [il s'agit de la fourchette, le F renversé (comparez le No. 4 qui suit) de la Fig. 67] sur des pointes effilées.
4.
Suspendre le pendule plus haut que l'axe de la manivelle, conformément aux dimensions [dans la Fig. 73 le point de suspension du fil double du pendule est en effet situé plus haut que l'axe nommé]. Alors il y aura moins de friction contre [les bords du] trou inférieur de la manivelle [on voit qu'il y avait plus d'un trou. Plus précisément deux trous; voir la Fig. 67 de la p. 166]. Élargir un peu ce trou.
5.
Attacher autrement le cadran à la boîte, afin de pouvoir l'enlever facilement.
6.
Mieux diviser la roue qui porte l'aiguille des minutes.
7.
Agrandir la poulie en cuivre, et [faire en sorte qu'on puisse] la tourner avec une clef, et qu'on puisse mieux y passer la corde [le premier remontoir d'août 1664 avait donc une corde, comme ceux des Fig. 68-70. Quelques instants après avoir écrit cette phrase - comparez le début de la présente note - Huygens (No. 2) eut l'idée qu'il serait préférable de remplacer la corde pas une chaîne ou peut-être, si la Fig. 71 et les petites figures à-côté avaient déjà été mises sur papier ou conçues, cette idée lui revint à l'esprit. Nous pouvons admettre que le deuxième remontoir qu' Oosterwijck livra à Huygens en novembre 1664 (T. V, p. 148) était pourvu d'une chaîne (ou de deux chaînes comme la Fig. 73; voir la fin de la note 3 de la p. 172). La Fig. 75 de la p. 183 qui suit représente les deux remontoirs en question, enfermés dans leurs boîtes. Il résulte de la deuxième ligne du texte de la p. 183 qu'en février 1665 la corde du premier remontoir avait été remplacée par une chaîne].
8.
Du cuivre plus fort à la poulie de bois.
9.
La boîte un peu plus longue.
10.
Agrandir les petites ‘portes’ latérales, et [faire en sorte] qu'elles ferment mieux.
11.
Le fond de la boîte [doit être] amovible, eu égard à la possibilité d'une chute du grand poids.
12.
Deux boules en cuivre pour la suspension [c'est en effet la suspension qu'on voit dans la Fig. 75 de la p. 183 qui suit. Bruce avait suspendu ses horloges à une sphère d'acier unique (voir la note 6 de la p. 160 et la fin du sixième alinéa de la note 2 de la p. 169). Le remontoir d'août 1664 était apparemment également suspendu à une sphère unique. Remarquons en passant qu'en août 1665 il n'est question que d'une sphère unique dans le cas du ‘lit de camp [pour J. de Witt] que l'on suspend dans le vaisseau par une grosse boule, et a peu pres de la mesme façon que sont suspendues mes horloges’ (p. 436 du T. V)]. [L'horloge(?)] vient mieux en son lieu [c.à.d. retourne mieux à la position verticale (?)].
13.
Un crochet pour maintenir le volant à palettes en place [nous ne savons pas certainement de quelle pièce du remontoir il s'agit. On peut se figurer que, dans le cas du remontoir spécial dont Huygens parle ici, il existait un mécanisme retardateur différant de celui dont il est question dans la note 2 de la p. 179, savoir un volant à palettes, retardant le mouvement descendant du grand poids et en même temps le mouvement ascendant du petit poids non seulement par son moment d'inertie, mais aussi par la résistance de l'air].
14.
Cornes de bouc [c.à.d. arcs cycloïdaux, comparez la note 5 de la p. 160 qui précède] d'après la longueur trouvée du pendule [la ‘longueur trouvée’ est peut-être la longueur du pendule simple isochrone; en ce moment Huygens était occupé à établir la théorie du pendule composé; voir le T. XVI. Il semble plus probable cependant qu'il s'agit de la longueur trouvée d'après la règle de la p. 100 qui précède].
15.
Les petites poulies un peu plus creuses, donc [cette figure représente évidemment une partie de la section d'une poulie].
16.
Faire tourner le volant à palettes librement sur son axe, où doit se trouver une dent [cheville] pour saisir le volant.
17.
Attacher le grand poids avec une cheville pour pouvoir le démonter aisément.
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voetnoot1)
- On trouve ce texte dans le livre qui contient les procès-verbaux des séances ou, si l'on veut, les Résolutions des Etats-Généraux de 1664, aux Archives de l'Etat à la Haye. C'est la décision conforme à la requête présentée par Huygens en novembre (T. V, p. 152). La commission des octrois prit, comme on voit, le 28 novembre la résolution de proposer que l'octroi serait accordé. L'octroi lui-même (sur lequel on peut consulter la note 6 de la p. 177 qui suit) est, comme la résolution des Etats-Généraux, du 5 décembre. Comme ce texte ne contient pas de description du remontoir, il a paru inutile de le traduire en français.
Furent présents, outre le président de la semaine, M.M. van Gent, Huyghens, Ommeren, Cornelis de Witt, Witsen, Tulp, Braet, Pensionnaris de Witt, Reigersbergh, Pieterson, Crommon, Vrijbergen, Renswoude, van der Hoolcx, Hijlma, Glimstra, Kann, Bootsma, Gockinga. - Le Huyghens nommé est Rutger Huyghens (voir sur lui la note 8 de la p. 435 du T. V).
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voetnoot2)
- Il ne résulte pas nettement de ce texte par qui la nouvelle horloge (voir sur cette horloge la fin de la remarque que nous avons ajoutée au No. 7 de la p. 174) avait été ‘geénspecteert’. Etait-ce la commission des octrois qui l'avait vue, ou bien étaient-ce tous les membres présents à la séance du 5 décembre? Il nous semble qu'il faut interpréter le texte dans ce dernier sens. En effet, il est certain que l'horloge de Huygens, le remontoir à poids moteurs, a été présentée à l'assemblée, puisque Huygens écrit en février 1665 (T. V, p. 222): ‘Messieurs les Etats voulurent veoir l'horloge dans leur assemblee’, et que les mots ‘estè dans l'assemblee’ de sa lettre du 25 décembre 1664 (T. V, p. 173) se rapportent sans doute au même sujet. Comparez aussi ce qu'en dit Heinsius dans sa lettre du 7 janvier 1665 (T. V, p. 559).
Il est vrai que suivant la note 4 de la p. 173 du T. V l'assemblée dont Huygens parle le 25 décembre, aurait été celle du 22 décembre 1664, mais ici il y a erreur. Ce n'est pas le 22 décembre 1664, mais le 22 décembre 1665 que les Etats-Généraux résolurent de faire suspendre une horloge dans leur salle. Voici le texte de la résolution prise à cette dernière date: ‘in deliberatie geleijt sijnde, Is goet gevonden ende verstaen, dat inde Camer van Hare Ho: Mo: Vergaderplaetse een horlogie gehangen sal werden: ende werdt den Heer Johan de Witt jegenwoordich presiderende versocht daertoe de noodige ordre te stellen’ (la même horloge est mentionnée dans la séance du 23 août 1666 des Etats de Hollande et de Westfrise: on trouve les Résolutions de ces Etats également aux Archives de l'Etat à la Haye). Cette résolution n'a donc aucun rapport avec l'octroi du 5 décembre 1664, ni avec l'horloge marine de Huygens. Observons en passant que le Grand-Pensionnaire Johan de Witt ne présidait jamais les séances, comme l'admet à tort la p. 601 du. T. V; ce fut son cousin homonyme (souvent appelé Johan de Wit) qui présida la séance du 22 décembre 1665.
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voetnoot1)
- C.à.d. le 3 mars 1665 d'après le Nouveau Style. L'année du Vieux Style commençait le 25 mars. Comparez sur la date du privilège la note 6.
Le texte qui suit est un extrait de l'original du ‘Patent Office’ de Londres; l'en-tête est emprunté à la copie du ‘Public Record Office’. L'original porte le titre: ‘Patent Roll 3072 17 Chas. II pt. 1o No. 12 D[e] Con[cessione] licenc[iae] special[is] Abrah[amo] Hill et al[iis]’.
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voetnoot2)
- Trois autres privilèges accordés au nommé Hill précèdent celui-ci.
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voetnoot3)
- En comparant ce texte avec celui envoyé par Moray à Huygens le 7 novembre 1664 (T. V, p. 140) on voit que l'accord est partout très suffisant, excepté pour le mot ‘holes’ où le T. V a ‘Rules’. Ce dernier mot a été mal lu. Observons en même temps que, sans doute pour se conformer au prétendu mot ‘Rules’, on a introduit à l'endroit cité dans le texte de Moray plusieurs autres majuscules qui ne se trouvent pas dans l'original. Le mot ‘catches’ à lui seul peut fort bien comme le mot ‘rules’ signifier ‘bras’; il s'agit de la lettre F renversée de Bruce (p. 166, note 1) qui possède deux bras horizontaux avec des ouvertures au travers desquelles passe la tige du pendule. Toutefois on pourrait se demander si ici le mot ‘catch’, associé au mot ‘hole’, a peut-être lui aussi le sens d'ouverture.
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voetnoot4)
- Lisez: ‘plates’; c'est le mot correct qu'on trouve dans la lettre de Moray (note précédente).
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voetnoot5)
- Comparez la note 3 de la p. 354 du T. XVI.
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voetnoot6)
- L'original est beaucoup plus long; il y est dit e.a. que le privilège est ‘graunted to the said Abraham Hill, his Executors administrators and assignes, for and during the terme of Fowerteene years [14 ans] from henceforth next ensueing’. Ici, comme dans toute cette Pièce, c'est nous qui avons ajouté les virgules.
Dans la lettre citée dans la note 4 Moray parle du privilège dans des termes qui font voir que le 7 novembre 1664 celui-ci n'avait pas encore été définitivement accordé (comparez la p. 245 du T. V, où Moray dit en février 1665 que ‘le priuilege a passé le seau priuè, et s'en va au grand seau’; voir aussi la p. 346 du T. V): Huygens lui ayant fait part de l'invention du remontoir à poids moteurs, il l'invite à insérer dans le texte ce qu'il jugera ‘suffisant pour y comprendre cette derniere addition’. Il dit en outre: ‘pour ce qui est du nom qui doit estre mis dans la patente Jy en mettray un dont Je respondray tant a vous qu'a Monsieur le Comte de Kincardin, ce sera Abraham Hill [voir la note à l'endroit cité] Tresorier de nostre Societe de qui Jauray les declarations transports et assignations necessaires’. Toutefois, comme Huygens répond (T. V, p. 148) être d'avis ‘qu'on feroit mieux de demander generalement le Privilege pour l'application des horologes a pendule a la navigation, sans specifier si fort toutes les parties de la machine’, il n'y a comme on voit pas été fait mention du remontage périodique du petit poids moteur par le grand, comme cela eut lieu dans l'octroi accordé en Hollande à Chr. Huygens lui-même en décembre 1664 (voir les p. 154-156, et 166-167 du T. V) pour 20 (p. 155) ou 15 ans (p. 167, l'attache n'a apparemment été demandée qu'aux Etats de Hollande et de West-Frise). En effet on trouve dans le texte de l'octroi accordé par les Etats-Généraux (p. 155) les mots: ‘In welcke een cleyn gewicht binnen het werck is, alleen het schakelradt omdrijvende, 't welck t'elckens door het groote gewicht wert opgewonden’. Le privilège anglais s'appliquait donc à
l'‘horloge de Bruce’ (p. 166, note 1), tout aussi bien qu'au remontoir à poids moteurs (p. 179, note 2) ou à d'autres constructions munies du pendule de Bruce, le privilège hollandais seulement au remontoir à poids moteurs.
En France le Roi Louis XIV accorda à Huygens le privilège ‘pour l'usage des montres a Pendule sur mer’ à la demande personnelle de son père Constantijn peu de temps avant le 4 mars 1665 (T. V, p. 257, 264, 279).
La demande du privilège en Angleterre avait été précédée de longues discussions entre Huygens et Bruce sur leurs mérites respectifs et sur la question des profits. Moray s'en était également mêlé activement. Voir sur ces questions les p. 278, 428, 432, 444, 453 et 458 du T. IV et 8, 9, 23 (lettre de J. de Witt) 39, 40, 73, 77, 79, 85, 86, 93, 108, 113, 116, 117, 126, 137, 139, 148, 149, 152-154, 186, 223, 224, 235, 246 et 254 du T.V. On peut remarquer dans la Correspondance que plusieurs lettres échangées en ce temps entre les personnes nommées font défaut. Mons. J. Drummond Robertson (déjà mentionné dans le deuxième alinéa de la note 5 de la p. 37) a réussi à retrouver en Angleterre les copies de plusieurs lettres échangées entre R. Moray et A. Bruce, comte de Kincardine, qui se rapportent à ce sujet; copies dont les originaux, aujourd'hui introuvables, ont été en possession de feu Lord Elgin and Kincardine. Moray y propose d'arranger les choses de telle manière que les profits soient repartis entre Bruce (25%), Huygens (25%) et la ‘Royal Society’ (50%).
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voetnoot1)
- La Fig. 72 est empruntée à la f. 59 du Manuscrit B (c'est la feuille de date incertaine mentionnée aussi dans la note 1 de la p. 166). Elle représente un remontoir à poids moteurs et à chaîne offrant une certaine ressemblance avec celui de la figure suivante.
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voetnoot2)
- La Fig. 73 est empruntée à la p. 13 du Manuscrit C. Comme la p. 28 porte la date du 22 février 1665, elle doit être de la fin de 1664 (la dernière date du Manuscrit B étant le 21 novembre 1664) ou du commencement de 1665. Ce dessin est donc postérieur à la construction des deux remontoirs représentés à la p. 183 qui suit (Fig. 75) dont nous avons parlé dans la remarque ajoutée au No. 7 de la p. 173.
Voici une explication de la marche de l'horloge. Le pendule de la Fig. 73 donne un mouvement de va-et-vient à l'axe horizontal qui porte vers le milieu une pièce cylindrique évidemment munie vers le bas de deux branches écartées l'une de l'autre d'un certain angle lesquelles frappent alternativement une petite verge horizontale attachée à angles droits à la verge à palettes verticale qui engrène dans la roue de rencontre également verticale. Comparez à la p. 104 la troisième Fig. 24 et la note 3 de la p. 102 (deuxième alinéa). Dans sa lettre du 29 août 1664 (T. V, p. 108) à Moray Huygens avait dit, à propos du premier remontoir construit par S. Oosterwijck, que l'horloge ‘est remontè chaque demie minute’. Dans l'horloge ici considérée il paraît que le remontage a lieu toutes les quinze secondes. En effet, la roue de rencontre a apparemment quinze dents, et le pendule doit être court, vu que c'est sans doute le même pendule que celui de la Fig. 67 (p. 166) et que Huygens donnait en ce temps, tout aussi bien que Bruce, la préférence aux pendules courts (voir la note 8 de la p. 161 et la fin du sixième alinéa de la note 2 de la p. 168 où il est question des deux remontoirs construits en 1664). Le remontage (voir la suite de la présente note) est effectué après chaque tour complet de la roue de rencontre; or, si cette roue faisait un tour complet en 30 secondes, de sorte qu'elle avançait d'une dent en 2 secondes, le pendule devrait faire un va-et-vient en 2 secondes et avoir par conséquent une longueur de 3 pieds. Mais si le pendule est court et fait une oscillation double en une seconde, la roue de rencontre tourne en 15 secondes et le remontage se fait donc 4 fois par minute. Le 19 février 1665
(T. V, p. 240) Huygens parle en effet d'une horloge ‘que mon Horloger a dessein de faire [qui] se remontera tous les ¼ de minutes environ’. Il nous semble probable que ceci s'applique au remontoir ici considéré, quoiqu'il soit possible que Huygens entende parler d'un remontoir à ressorts moteurs (voir le dernier alinéa de la présente note).
La chaîne qui dans l'horloge de la Fig. 73 passe sur la roue de rencontre (ou plutôt sur la roue faisant corps avec elle), puis sur la poulie qui porte le petit poids ou ‘contrepoids’ (qu'il ne faut pas confondre avec le contrepoids supprimé ici dont il est question dans la note 3 de la p. 172) et ensuite sur la roue à laquelle nous avons ajouté la lettre R, est évidemment fermée, quoique la figure ne l'indique pas. On ne voit pas dans cette figure les pointes ou pinnules dans lesquelles la chaîne devrait engrener pour donner une adhérence absolue et qui sont mentionnées dans le No. 2 de la p. 173. L'axe horizontal de la roue de rencontre (qui communique aussi son mouvement à la petite aiguille à droite, laquelle tourne donc, paraît-il, en 15 secondes) porte vers le milieu un cliquet d'échappement vu en raccourci dont la forme doit être celle de la Fig. 74 qu'on trouve à la p. 229 du Manuscrit A, datant de 1660 (observons toutefois que les figures de la p. 229 nommée n'ont rien à faire avec les horloges: il s'agit ici des rouages d'une machine à calcul ou ‘pascaline’; voir sur ces machines la p. 427 du T. II et la p. 28 du T. III, ainsi qu'une Pièce du présent Tome).
C'est Mons. R.T. GouldGa naar voetnoot1) qui nous a fait remarquer (sans avoir vu la Fig. 74) que la construction de l'horloge de la Fig. 73 exige un cliquet d'échappement de cette forme. Nous empruntons encore à la description de M. Gould ce qui suit. Lorsque l'axe horizontal tourne, le cliquet d'échappement élève graduellement l'extrémité gauche du levier coudé qui repose sur lui et qui tourne sur un axe visible à droite (on voit ce levier coudé également dans les Fig. 69-71 de la p. 171). Lorsque le levier a atteint à peu près son hauteur maxima, sa partie inférieure ne retient plus une certaine cheville attachée à la roue R; le déclenchement s'étant produit, le grand poids moteur (non représenté dans la figure) suspendu à la grande chaîne fait tourner la grande roue qui, par l'intermédiaire de trois pignons et de deux autres roues, met la roue R en mouvement. En même temps la grande roue communique son mouvement aux aiguilles
des minutes et des heures, lesquelles procèdent par bonds. En effet, le mouvement des roues nommées s'arrête aussitôt que le levier de détente (qui retombe bientôt après avoir atteint sa plus grande hauteur) s'oppose de nouveau au passage de la cheville attachée à la roue R. Pour relever le petit ‘contrepoids’ à la hauteur nécessaire il suffit apparemment que la roue R fasse un seul tour (dans un sens inverse à celui du mouvement de la roue de rencontre, laquelle continue son mouvement pendant le remontage). Or, si la roue R en tournant était délivrée de toute entrave, son mouvement ainsi que celui du ‘contrepoids’ montant seraient accélérés et le mécanisme se détraquerait par les chocs; peut-être même le levier ne descendrait-il pas toujours assez rapidement pour s'opposer après un seul tour de la roue R au passage de la cheville. Il s'agit donc de ralentir ces mouvements. À cet effet Huygens place sur l'axe de la roue R et dans des plans perpendiculaires à ces axes deux croix dont l'une est tournée par rapport à l'autre de 45o. Au-dessus de l'axe on voit une barre horizontale pouvant tourner autour de son centre dans un plan horizontal et passant à droite et à gauche entre les bras des deux croix. Lorsque la roue R tourne, la barre mobile exécute, en laissant passer tour-à-tour un bras de la première et de la deuxième croix, mais en s'opposant tour-à-tour au passage d'un bras de la deuxième et de la première croix, un mouvement de va-et-vient d'autant plus efficace que son moment d'inertie est plus grand. Plus la roue R tend à tourner rapidement, plus aussi la barre mobile s'y oppose. De cette façon la vitesse de rotation reste faible et l'arrêt
peut se produire sans inconvénient. Ce mécanisme retardateur est déjà indiqué dans la Fig. 72 (voir sur un autre mécanisme peut-être destiné à ralentir le mouvement dans un remontoir antérieur le No. 13 de la p. 173).
Feu J.H. WilterdinkGa naar voetnoot2) a remarqué une propriété curieuse de l'horloge de la Fig. 73 qui porte à croire qu'Oosterwijck n'a pas construit de remontoirs exactement conformes à ce dessin: d'après la figure l'aiguille supérieure (dont nous avons dit qu'elle fait une révolution en 15 secondes) tourne dans un sens opposé à celui du mouvement des deux autres aiguilles.
Nous avons parlé plus haut d'un ‘contrepoids’ unique. Toutefois comme la tige verticale à laquelle ce poids est suspendu se trouve apparemment devant la poulie, il paraît probable que la poulie porte en réalité deux poids, l'un devant, l'autre derrière. On voit dans les Fig. 72 et 73 une petite chaîne suspendue qui paraît relier ces deux poids. Est-ce de cette dernière chaîne que parle Auzout dans sa lettre du 4 septembre 1665 (T. V, p. 474) disant: ‘Nous n'auons pu deuiner la necessitê de ce petit chaisnon double qui est au bas des poids si ce nest pour empecher quils ne secartent mais nous ne voions que cela fust necessaire dans la chambre et il semble que cela peut embarasser’? Malheureusement nous ne possédons que le sommaire de la répouse de Huygens (T. V, p. 482) dans laquelle il expliquait ‘a quoy sert la petite chaisne’. Auzout parle ici des deux remontoirs construits par Oosterwijck pour de Carcavy et de Montmort à Paris, du premier desquels il est question pour la première fois le 12 mars 1665 (T. V, p. 265). L'observation d'Auzout fait voir que les remontoirs envoyés à Paris n'avaient pas une chaîne unique comme celle de la Fig. 71 (p. 171), car dans cette hypothèse il serait inexplicable que ni lui ni de Carcavy et de Montmort n'eussent pu ‘deviner’ à quoi cette chaîne devait servir, puisqu'ils voyaient les horloges marcher. Il faut en conclure que fort probablement les remontoirs envoyés à Paris avaient plutôt (quoique pas exactement, voir l'alinéa précédent) le mécanisme de la Fig. 73. Nous saisissons cette occasion pour observer que Moray ne put recevoir le remontoir d'Oosterwijck qui lui était destiné depuis octobre 1664 (T. V, p. 119) que peu de temps après le 24 mai 1666 (T. VI,
p. 47).
À propos des remontoirs en général, nous devons encore remarquer que, tandis que les remontoirs à poids moteurs étaient apparemment nouveaux en 1664, il existait déjà depuis plusieurs années des remontoirs à ressorts moteurs, comme Moray le fait remarquer à Huygens en septembre 1664 (T. V, p. 114) et que Huygens l'affirme à son tour en octobre (T. V, p. 119): il parle d'‘horologes qui ont deux ressorts; dont le grand, de temps en temps, remonte le petit’. Moray fait mention d'horloges de ce genre (à remontage de demi-heure en demi-heure) faites par Fromanteel ‘il y a 5 ou 6 ans’; il dit en outre avoir vu une montre de poche ainsi construite. Thuret à Paris parle aussi d'horloges de ce genre, quoiqu'en juin 1665 il ne paraisse pas encore en avoir fabriqué: Chapelain écrit à Huygens (T. V, p. 371) que Thuret l'‘entretint d'vne sienne inuention pour les Horloges a ressort’, où le remontage se ferait toutes les heures (comparez sur les inventions de Thuret la fin de la note 6 de la p. 159); en octobre 1665 Thuret avait réalisé une construction de ce genre, mais avec un remontage plus fréquent (T. V, p. 511); en effet, Huygens (qui dit avoir reçu un projet de Thuret de l'horloge à remontage d'heure en heure) nous apprend (T. V, p. 525) que la nouvelle construction de Thuret s'accordait parfaitement ‘avec celle qui par [les] avis [de Huygens avait] estè faite [dernièrement à la Haye] pour regler une montre de pochette’, et il ajoute que dans le premier projet de Thuret le remontage ‘ne’ se faisait ‘que toutes les heures’. C'est à tort que le Lt. Comm. Gould dit à la p. 28 de son livre (nommé à la p. 180) que les remontoirs à ressort sont
postérieurs aux remontoirs à poids. Observons encore que le même auteur admet à tort (p. 28 et Fig. 5 et 6 de la planche entre les p. 26 et 27) que l'horloge de Huygens à pendule triangulaire (voir les deux premiers alinéas de la p. 169 qui précède) date de 1661 et aurait été un remontoir à poids, dont le remontage aurait eu lieu ‘every half-second’ (N.B.); dans son ‘Horologium oscillatorium’ de 1673 Huygens parle, à propos du remontoir à poids, d'un remontage de demi-minute en demi-minute; il parle ensuite de l'horloge à pendule triangulaire qui n'était pas un remontoir. La première invention du remontoir à ressorts semble remonter à S. Coster ou à (John?) Fromanteel, puisqu'on trouve dans le sommaire de la lettre du 19 février 1665 de Huygens à son père (T. V, p. 240) les mots: ‘Horologe de Thuret. Coster et Pascal en ont faits de tels il y a longtemps. Celuy que mon Horologer [Oosterwijck] a dessein de faire se remontera tous les ¼ de minutes environ, et le balancier [voir la note 6 de la p. 9 qui précède] fera de[s] coups tres egaux. ne le dites point a personne’. Les premiers mots se rapportent, pensons-nous, soit au premier projet de Thuret, que nous venons de mentionner et dont Huygens dit en novembre 1665 l'avoir reçu ‘cy devant’, soit à la description sommaire d'une horloge de Thuret par le père Constantijn (comparez sur les relations de celui-ci avec Thuret la fin de la note 6 de la p. 159). D'après Moray (lettre citée) Fromanteel aurait fabriqué des remontoirs à ressorts moteurs en 1658 ou 1659. Comme Huygens nomme ici Coster en premier lieu, et que John Fromanteel travaillait chez Coster jusqu'au premier mai 1658 (voir la p. 21 qui précède), comme nous savons
d'autre part (voir le deuxième alinéa de la p. 31 qui précède) que c'est dans l'atelier de Coster qu'on appliqua la première fois, à l'insu de Huygens, le pendule à une horloge à ressort en supprimant la fusée, comme Huygens (voir la note 1 de la p. 72 qui précède) appelle de plus Coster l'inventeur de l'horloge sonnante à remontage simultané du mécanisme entier (ce qui prouve qu'on s'ingéniait chez Coster à trouver quelque chose de nouveau), il paraît possible que c'est aussi à la collaboration des deux horlogers nommés - Coster et Fromanteel - ou plutôt à l'un d'eux (voir la note 1 de la p. 22 qui précède) qu'est dû le premier remontoir à deux ressorts moteurs. Il est possible en outre (mais ici toute évidence fait défaut) que l'horloger Hanet (voir la note 2 de la p. 12 qui précède) ait fait connaître cette construction à Paris. D'après un acte notarial de la Haye du 23 décembre 1659 (No. 511, f. 143) Claude Pascal connaissait ‘Nicolas Hanet, aussi maistre horloger de present au dit la Haye’. D'ailleurs Pascal avait sans doute encore d'autres relations à Paris (voir la note 5 de la p. 158 qui précède).
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voetnoot1)
- Le Lieut. Commander Rupert T. Gould, auteur du livre bien connu ‘The Marine Chronometer, its history and development’ (London, J.D. Potter, 1923), a montré aussi son intérêt pour ce genre d'études en consacrant plusieurs années à la restauration des quatre horloges marines du dixhuitième siècle de John Harrison conservées à l'Observatoire de Greenwich. Voyez encore sur le livre nommé la p. 182 qui suit. La description de l'horloge de la Fig. 73 (restée inconnue jusqu'ici aux auteurs de livres sur l'histoire de l'horlogerie) par M. Gould - à qui M. Drummond Robertson a communiqué cette figure qu'il tient de nous - sera publiée textuellement dans le livre de M. Dr. Robertson mentionné dans la note 5 de la p. 37 qui précède.
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voetnoot2)
- Docteur en astronomie, attaché à l'Observatoire de l'Université de Leiden.
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voetnoot2)
- La Fig. 73 est empruntée à la p. 13 du Manuscrit C. Comme la p. 28 porte la date du 22 février 1665, elle doit être de la fin de 1664 (la dernière date du Manuscrit B étant le 21 novembre 1664) ou du commencement de 1665. Ce dessin est donc postérieur à la construction des deux remontoirs représentés à la p. 183 qui suit (Fig. 75) dont nous avons parlé dans la remarque ajoutée au No. 7 de la p. 173.
Voici une explication de la marche de l'horloge. Le pendule de la Fig. 73 donne un mouvement de va-et-vient à l'axe horizontal qui porte vers le milieu une pièce cylindrique évidemment munie vers le bas de deux branches écartées l'une de l'autre d'un certain angle lesquelles frappent alternativement une petite verge horizontale attachée à angles droits à la verge à palettes verticale qui engrène dans la roue de rencontre également verticale. Comparez à la p. 104 la troisième Fig. 24 et la note 3 de la p. 102 (deuxième alinéa). Dans sa lettre du 29 août 1664 (T. V, p. 108) à Moray Huygens avait dit, à propos du premier remontoir construit par S. Oosterwijck, que l'horloge ‘est remontè chaque demie minute’. Dans l'horloge ici considérée il paraît que le remontage a lieu toutes les quinze secondes. En effet, la roue de rencontre a apparemment quinze dents, et le pendule doit être court, vu que c'est sans doute le même pendule que celui de la Fig. 67 (p. 166) et que Huygens donnait en ce temps, tout aussi bien que Bruce, la préférence aux pendules courts (voir la note 8 de la p. 161 et la fin du sixième alinéa de la note 2 de la p. 168 où il est question des deux remontoirs construits en 1664). Le remontage (voir la suite de la présente note) est effectué après chaque tour complet de la roue de rencontre; or, si cette roue faisait un tour complet en 30 secondes, de sorte qu'elle avançait d'une dent en 2 secondes, le pendule devrait faire un va-et-vient en 2 secondes et avoir par conséquent une longueur de 3 pieds. Mais si le pendule est court et fait une oscillation double en une seconde, la roue de rencontre tourne en 15 secondes et le remontage se fait donc 4 fois par minute. Le 19 février 1665
(T. V, p. 240) Huygens parle en effet d'une horloge ‘que mon Horloger a dessein de faire [qui] se remontera tous les ¼ de minutes environ’. Il nous semble probable que ceci s'applique au remontoir ici considéré, quoiqu'il soit possible que Huygens entende parler d'un remontoir à ressorts moteurs (voir le dernier alinéa de la présente note).
La chaîne qui dans l'horloge de la Fig. 73 passe sur la roue de rencontre (ou plutôt sur la roue faisant corps avec elle), puis sur la poulie qui porte le petit poids ou ‘contrepoids’ (qu'il ne faut pas confondre avec le contrepoids supprimé ici dont il est question dans la note 3 de la p. 172) et ensuite sur la roue à laquelle nous avons ajouté la lettre R, est évidemment fermée, quoique la figure ne l'indique pas. On ne voit pas dans cette figure les pointes ou pinnules dans lesquelles la chaîne devrait engrener pour donner une adhérence absolue et qui sont mentionnées dans le No. 2 de la p. 173. L'axe horizontal de la roue de rencontre (qui communique aussi son mouvement à la petite aiguille à droite, laquelle tourne donc, paraît-il, en 15 secondes) porte vers le milieu un cliquet d'échappement vu en raccourci dont la forme doit être celle de la Fig. 74 qu'on trouve à la p. 229 du Manuscrit A, datant de 1660 (observons toutefois que les figures de la p. 229 nommée n'ont rien à faire avec les horloges: il s'agit ici des rouages d'une machine à calcul ou ‘pascaline’; voir sur ces machines la p. 427 du T. II et la p. 28 du T. III, ainsi qu'une Pièce du présent Tome).
C'est Mons. R.T. GouldGa naar voetnoot1) qui nous a fait remarquer (sans avoir vu la Fig. 74) que la construction de l'horloge de la Fig. 73 exige un cliquet d'échappement de cette forme. Nous empruntons encore à la description de M. Gould ce qui suit. Lorsque l'axe horizontal tourne, le cliquet d'échappement élève graduellement l'extrémité gauche du levier coudé qui repose sur lui et qui tourne sur un axe visible à droite (on voit ce levier coudé également dans les Fig. 69-71 de la p. 171). Lorsque le levier a atteint à peu près son hauteur maxima, sa partie inférieure ne retient plus une certaine cheville attachée à la roue R; le déclenchement s'étant produit, le grand poids moteur (non représenté dans la figure) suspendu à la grande chaîne fait tourner la grande roue qui, par l'intermédiaire de trois pignons et de deux autres roues, met la roue R en mouvement. En même temps la grande roue communique son mouvement aux aiguilles
des minutes et des heures, lesquelles procèdent par bonds. En effet, le mouvement des roues nommées s'arrête aussitôt que le levier de détente (qui retombe bientôt après avoir atteint sa plus grande hauteur) s'oppose de nouveau au passage de la cheville attachée à la roue R. Pour relever le petit ‘contrepoids’ à la hauteur nécessaire il suffit apparemment que la roue R fasse un seul tour (dans un sens inverse à celui du mouvement de la roue de rencontre, laquelle continue son mouvement pendant le remontage). Or, si la roue R en tournant était délivrée de toute entrave, son mouvement ainsi que celui du ‘contrepoids’ montant seraient accélérés et le mécanisme se détraquerait par les chocs; peut-être même le levier ne descendrait-il pas toujours assez rapidement pour s'opposer après un seul tour de la roue R au passage de la cheville. Il s'agit donc de ralentir ces mouvements. À cet effet Huygens place sur l'axe de la roue R et dans des plans perpendiculaires à ces axes deux croix dont l'une est tournée par rapport à l'autre de 45o. Au-dessus de l'axe on voit une barre horizontale pouvant tourner autour de son centre dans un plan horizontal et passant à droite et à gauche entre les bras des deux croix. Lorsque la roue R tourne, la barre mobile exécute, en laissant passer tour-à-tour un bras de la première et de la deuxième croix, mais en s'opposant tour-à-tour au passage d'un bras de la deuxième et de la première croix, un mouvement de va-et-vient d'autant plus efficace que son moment d'inertie est plus grand. Plus la roue R tend à tourner rapidement, plus aussi la barre mobile s'y oppose. De cette façon la vitesse de rotation reste faible et l'arrêt
peut se produire sans inconvénient. Ce mécanisme retardateur est déjà indiqué dans la Fig. 72 (voir sur un autre mécanisme peut-être destiné à ralentir le mouvement dans un remontoir antérieur le No. 13 de la p. 173).
Feu J.H. WilterdinkGa naar voetnoot2) a remarqué une propriété curieuse de l'horloge de la Fig. 73 qui porte à croire qu'Oosterwijck n'a pas construit de remontoirs exactement conformes à ce dessin: d'après la figure l'aiguille supérieure (dont nous avons dit qu'elle fait une révolution en 15 secondes) tourne dans un sens opposé à celui du mouvement des deux autres aiguilles.
Nous avons parlé plus haut d'un ‘contrepoids’ unique. Toutefois comme la tige verticale à laquelle ce poids est suspendu se trouve apparemment devant la poulie, il paraît probable que la poulie porte en réalité deux poids, l'un devant, l'autre derrière. On voit dans les Fig. 72 et 73 une petite chaîne suspendue qui paraît relier ces deux poids. Est-ce de cette dernière chaîne que parle Auzout dans sa lettre du 4 septembre 1665 (T. V, p. 474) disant: ‘Nous n'auons pu deuiner la necessitê de ce petit chaisnon double qui est au bas des poids si ce nest pour empecher quils ne secartent mais nous ne voions que cela fust necessaire dans la chambre et il semble que cela peut embarasser’? Malheureusement nous ne possédons que le sommaire de la répouse de Huygens (T. V, p. 482) dans laquelle il expliquait ‘a quoy sert la petite chaisne’. Auzout parle ici des deux remontoirs construits par Oosterwijck pour de Carcavy et de Montmort à Paris, du premier desquels il est question pour la première fois le 12 mars 1665 (T. V, p. 265). L'observation d'Auzout fait voir que les remontoirs envoyés à Paris n'avaient pas une chaîne unique comme celle de la Fig. 71 (p. 171), car dans cette hypothèse il serait inexplicable que ni lui ni de Carcavy et de Montmort n'eussent pu ‘deviner’ à quoi cette chaîne devait servir, puisqu'ils voyaient les horloges marcher. Il faut en conclure que fort probablement les remontoirs envoyés à Paris avaient plutôt (quoique pas exactement, voir l'alinéa précédent) le mécanisme de la Fig. 73. Nous saisissons cette occasion pour observer que Moray ne put recevoir le remontoir d'Oosterwijck qui lui était destiné depuis octobre 1664 (T. V, p. 119) que peu de temps après le 24 mai 1666 (T. VI,
p. 47).
À propos des remontoirs en général, nous devons encore remarquer que, tandis que les remontoirs à poids moteurs étaient apparemment nouveaux en 1664, il existait déjà depuis plusieurs années des remontoirs à ressorts moteurs, comme Moray le fait remarquer à Huygens en septembre 1664 (T. V, p. 114) et que Huygens l'affirme à son tour en octobre (T. V, p. 119): il parle d'‘horologes qui ont deux ressorts; dont le grand, de temps en temps, remonte le petit’. Moray fait mention d'horloges de ce genre (à remontage de demi-heure en demi-heure) faites par Fromanteel ‘il y a 5 ou 6 ans’; il dit en outre avoir vu une montre de poche ainsi construite. Thuret à Paris parle aussi d'horloges de ce genre, quoiqu'en juin 1665 il ne paraisse pas encore en avoir fabriqué: Chapelain écrit à Huygens (T. V, p. 371) que Thuret l'‘entretint d'vne sienne inuention pour les Horloges a ressort’, où le remontage se ferait toutes les heures (comparez sur les inventions de Thuret la fin de la note 6 de la p. 159); en octobre 1665 Thuret avait réalisé une construction de ce genre, mais avec un remontage plus fréquent (T. V, p. 511); en effet, Huygens (qui dit avoir reçu un projet de Thuret de l'horloge à remontage d'heure en heure) nous apprend (T. V, p. 525) que la nouvelle construction de Thuret s'accordait parfaitement ‘avec celle qui par [les] avis [de Huygens avait] estè faite [dernièrement à la Haye] pour regler une montre de pochette’, et il ajoute que dans le premier projet de Thuret le remontage ‘ne’ se faisait ‘que toutes les heures’. C'est à tort que le Lt. Comm. Gould dit à la p. 28 de son livre (nommé à la p. 180) que les remontoirs à ressort sont
postérieurs aux remontoirs à poids. Observons encore que le même auteur admet à tort (p. 28 et Fig. 5 et 6 de la planche entre les p. 26 et 27) que l'horloge de Huygens à pendule triangulaire (voir les deux premiers alinéas de la p. 169 qui précède) date de 1661 et aurait été un remontoir à poids, dont le remontage aurait eu lieu ‘every half-second’ (N.B.); dans son ‘Horologium oscillatorium’ de 1673 Huygens parle, à propos du remontoir à poids, d'un remontage de demi-minute en demi-minute; il parle ensuite de l'horloge à pendule triangulaire qui n'était pas un remontoir. La première invention du remontoir à ressorts semble remonter à S. Coster ou à (John?) Fromanteel, puisqu'on trouve dans le sommaire de la lettre du 19 février 1665 de Huygens à son père (T. V, p. 240) les mots: ‘Horologe de Thuret. Coster et Pascal en ont faits de tels il y a longtemps. Celuy que mon Horologer [Oosterwijck] a dessein de faire se remontera tous les ¼ de minutes environ, et le balancier [voir la note 6 de la p. 9 qui précède] fera de[s] coups tres egaux. ne le dites point a personne’. Les premiers mots se rapportent, pensons-nous, soit au premier projet de Thuret, que nous venons de mentionner et dont Huygens dit en novembre 1665 l'avoir reçu ‘cy devant’, soit à la description sommaire d'une horloge de Thuret par le père Constantijn (comparez sur les relations de celui-ci avec Thuret la fin de la note 6 de la p. 159). D'après Moray (lettre citée) Fromanteel aurait fabriqué des remontoirs à ressorts moteurs en 1658 ou 1659. Comme Huygens nomme ici Coster en premier lieu, et que John Fromanteel travaillait chez Coster jusqu'au premier mai 1658 (voir la p. 21 qui précède), comme nous savons
d'autre part (voir le deuxième alinéa de la p. 31 qui précède) que c'est dans l'atelier de Coster qu'on appliqua la première fois, à l'insu de Huygens, le pendule à une horloge à ressort en supprimant la fusée, comme Huygens (voir la note 1 de la p. 72 qui précède) appelle de plus Coster l'inventeur de l'horloge sonnante à remontage simultané du mécanisme entier (ce qui prouve qu'on s'ingéniait chez Coster à trouver quelque chose de nouveau), il paraît possible que c'est aussi à la collaboration des deux horlogers nommés - Coster et Fromanteel - ou plutôt à l'un d'eux (voir la note 1 de la p. 22 qui précède) qu'est dû le premier remontoir à deux ressorts moteurs. Il est possible en outre (mais ici toute évidence fait défaut) que l'horloger Hanet (voir la note 2 de la p. 12 qui précède) ait fait connaître cette construction à Paris. D'après un acte notarial de la Haye du 23 décembre 1659 (No. 511, f. 143) Claude Pascal connaissait ‘Nicolas Hanet, aussi maistre horloger de present au dit la Haye’. D'ailleurs Pascal avait sans doute encore d'autres relations à Paris (voir la note 5 de la p. 158 qui précède).
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voetnoot1)
- Le Lieut. Commander Rupert T. Gould, auteur du livre bien connu ‘The Marine Chronometer, its history and development’ (London, J.D. Potter, 1923), a montré aussi son intérêt pour ce genre d'études en consacrant plusieurs années à la restauration des quatre horloges marines du dixhuitième siècle de John Harrison conservées à l'Observatoire de Greenwich. Voyez encore sur le livre nommé la p. 182 qui suit. La description de l'horloge de la Fig. 73 (restée inconnue jusqu'ici aux auteurs de livres sur l'histoire de l'horlogerie) par M. Gould - à qui M. Drummond Robertson a communiqué cette figure qu'il tient de nous - sera publiée textuellement dans le livre de M. Dr. Robertson mentionné dans la note 5 de la p. 37 qui précède.
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voetnoot2)
- Docteur en astronomie, attaché à l'Observatoire de l'Université de Leiden.
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