1664.... 12 Dec. Aen Oosterwijck den horologe maecker gesonden 150 gl. en had hem in Mart. 1663 betaelt 80 gl. te samen 230 gl. waer mede het drykantighe slingerwerck betaelt is, sijnde verlaeten voor 130 gl. ende de overighe 100 gl. sijn op rekeningh van de 2 andere wercken van de nieuwste inventie, welcke ick te samen bedongen heb op 350 gulden, alhoewel 500 daer voor in sijn Rekening gestelt heeft. en hebbe
den 2 Jul. 1665 noch daer op betaelt 151 gl. 4 st. soo dat van dese horologien noch resteert te betalen 98.16.0. en noch 15 gl. van het vergulde loot aen mijn vierkants werck. komt te samen 113.16.0.Ga naar voetnoot2)
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voetnoot1)
- La Pièce III est empruntée au Manuscrit 14.
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voetnoot2)
- On trouve cette annotation sur une page consacrée en entier à des notes payées par Chr. Huygens. Traduction: ‘Le 12 décembre 1664. Envoyé 150 florins à l'horloger Oosterwijck. Or, je lui avais payé fl. 80 en mars 1663. Ce qui fait en tout fl. 230. Avec cela l'horloge (à pendule) triangulaire est payée, le prix convenu étant de fl. 130. Et les fl. 100 qui restent sont un acompte pour les deux autres horloges de la dernière invention, le prix convenu pour les deux étant de fl. 350, quoiqu'il ait mis fl. 500 dans sa note. Et le 2 juillet 1665 j'en ai payé encore fl. 151 et 4 sous, de sorte que de ces horloges il reste encore à payer fl. 98 et 16 sous. Et en outre fl. 15 pour le plomb doré de mon horloge carrée [?]. Vient en tout fl. 113 et 16 sous’.
Il nous semble probable que le ‘drykantigh slingerwerck’ est l'horloge triangulaire des Fig. 65 et 66 de la p. 165, dont le pendule peut être caché par le corps de l'horloge; en effet ces deux figures datent de 1662 et de 1663 respectivement, la dernière probablement de mars 1663 (note 3 de la p. 165). Quant au ‘vierkants werck’, à propos duquel Huygens fait mention d'un plomb doré unique, il ne correspond pas, nous semble-t-il, à une des horloges de la Fig. 63, puisque cette figure date de 1662 et que le deuxième alinéa de la présente Pièce est de 1665. On pourrait songer à une horloge à quatre cadrans: d'après la p. 22 de l'article de A. von Drach, cité dans la note 4 de la p. 6 qui précède, le musée de Cassel possède une horloge de Burgi de ce genre, dont le catalogue manuscrit de 1765 fait mention dans les termes suivants: ‘eine viereckigte schlag- und stutzeuhr in einem verguldeten gehaus.... zeigt auf den vier seiten stunden, viertel und minuten’.
Considéré en lui-même, le terme ‘drykantigh slingerwerck’ pourrait peut-être aussi désigner [une horloge possédant] un pendule triangulaire, (chez Huygens le mot ‘slingerwerck’ semble toujours signifier ‘horloge à pendule’, mais on trouve aussi ce mot dans le sens de pendule: H. Stevin dans son ‘Wisconstich filosofisch Bedrijf, Tot Leyden, Ph. de Cro-Y, 1667’ écrit p.e. à la p. 6 du Livre VIII: ‘... metten ganschen last der swaerheyt vant slingerwerc op de aspinnen te moeten aencommen’) et par analogie le ‘vierkants werck’ désignerait alors sans doute [une horloge possédant] un pendule de construction carrée (comparez sur cette possibilité la p. 35 qui précède). Dans l'‘Horologium oscillatorium’ une horloge marine dont le ‘pendulum trianguli formam habet’ (comparez à la p. 57 du T. IX l'expression: ‘de slinger die triangels wijse gemaeckt is’) est mentionnée après le remontoir (voir sur le remontoir la Pièce IV qui suit). Dans la présente Pièce l'horloge ‘de la dernière invention’, le remontoir à poids moteurs que nous venons de nommer, est mentionnée après le ‘drykantigh slingerwerck’; il est en effet bien certain que ce remontoir date de plus tard. Si le ‘drykantigh slingerwerck’ avait été un précurseur (antérieur au remontoir à poids moteurs) de l'horloge dont le ‘pendulum trianguli formam habet’, Huygens en 1671 (T. VII, p. 117; voir aussi la p. 210 et ailleurs) n'aurait pas, nous semble-t-il, parlé d'‘une pendule ajustée d'une maniere nouvelle’ sans jamais mentionner la construction de 1663-1664.
Il est certain que les horloges employées par Holmes en 1663 et 1664 (voir la p. 193 qui suit) n'étaient pas des horloges pourvues d'un pendule triangulaire comme le dit F. Berthoud à la p. 273 de son ‘Histoire de la Mesure du Temps par les Horloges’ (comparez la remarque générale faite dans la note 1 de la p. 32 qui précède).
Il est possible que l'horloge triangulaire est identique avec l'horloge à pendule de 10 pouces, déjà mentionnée à la fin du premier alinéa de la p. 161 et dont Huygens dit en décembre 1662 (T. IV, p. 285) qu'elle ‘sera meilleure [que l'horloge de Bruce non seulement à cause de ce pendule mais aussi] pour plusieurs autres raisons’. Cette horloge, mentionnée à la p. 306 du T. IV, fut prête avant le 6 avril 1663 (T. IV, p. 324), quoiqu'elle ne marchât pas encore ‘comme il faut’ et que pour cette raison Huygens la fît renvoyer chez Oosterwijck, chez qui elle se trouvait encore le 15 février 1664 (T. V, p. 29) et même le 21 mars suivant (T. IV, p. 47). Après cette date Huygens n'en parle plus, sans doute parce que le remontoir qu'il avait conçu quelques mois auparavant lui semblait préférable de beaucoup.
Après avoir appris à connaître l'horloge adaptée à la mer par Bruce, Moray (T. V, p. 40 et 86) fit faire par John FromanteelGa naar voetnoot1), qui jadis avait travaillé chez Coster (voir la p. 21 qui précède), le dessin d'une horloge marine pour laquelle, pensait-il (T. V, p. 86, 93, 94), on pourrait demander un privilège (voir sur la question des privilèges la Pièce IV qui suit et en particulier la note 6 de la p. 177). Suivant ce dessin l'horloge (qui était à ressort moteur) aurait eu un pendule long, ce que Huygens avait d'abord cru préférable, mais ce qu'il désapprouvait en 1664 (comparez les p. 160-161). Huygens était d'ailleurs d'avis (aoùt 1664, T. V, p. 98) que le remontoir à poids moteurs qu'il faisait construire à la Haye par Oosterwijck et qui était presque prêt, serait préférable à l'horloge proposée par Moray. Ce premier remontoir construit à la Haye avait le pendule à F renversé, ainsi que la suspension, de Bruce, comme Moray le comprit (T. V, p. 104) déjà avant d'en avoir été informé; il est vrai que le mode de suspension fut bientôt changé (voir la p. 162 de l'Avertissement). La longueur du pendule était de 7 pouces ou 18 cm (voir le premier alinéa de la p. 184 qui suit).
Moray se rangea à l'opinion de Huygens que pour les horloges marines un poids moteur serait préférable à un ressort (T. V, p. 204). Il semble probable que les deux horloges marines (T. V, p. 40 et 104), fabriquées pour le duc d'York, sans doute aussi par Fromanteel (quoique Moray ne le dise pas expressement), déjà avant que Moray lui fit faire le dessin nommé plus haut - horloges dans l'une desquelles Moray fit remplacer le ressort moteur par un poids moteur (voir aussi la p. 114 du T. V) - avaient à peu près les mêmes rouages que celle représentée dans le dessin, et qu' à cette dernière peuvent donc aussi s'appliquer les paroles de Moray (se rapportant à celle des horloges-York, dans laquelle avait été introduit le poids moteur): ‘le contrepoids .... ne descend qu'un pied en 30 heures’ (T. V, p. 104), d'où l'on peut conclure (comparez ce que dit Huygens à la p. 98 du T. V) que le nombre des roues était grand. Huygens pense que ce ‘nombre des roues peut causer quelque inegalitè, mais dans l'autre [le remontoir à poids moteur] point du tout’: on peut voir dans les Fig. 68-73 qui suivent que dans le remontoir le nombre des roues est modeste.
Les horloges fabriquées par Fromanteel pour le duc d'York, antérieures au dessin, avaientelles déjà la suspension et le pendule à F renversé de Bruce? D'une part on pourrait alléguer que Moray et Bruce, désireux d'obtenir le privilège, ont dû garder le secret de cette construction le plus longtemps possible (voir p.e. la dernière ligne de la p. 287 du T. IV). D'autre part, on peut remarquer qu'en ce moment ‘l'horloge B’ - voir la note 1 de la p. 166 - avait déjà été fabriquée en Angleterre, de sorte qu'un horloger anglais au moins (lequel peut fort bien avoir été un Fromanteel) connaissait cette construction. Il y a de plus une raison pour laquelle il semble croyable que Bruce a pu tenir à faire connaître cette construction en Angleterre: d'après la note 3 de la p. 256 du T. IV il était animé de sentiments patriotiques. Or, la détermination de la longitude sur mer était éminemment nécessaire non seulement aux vaisseaux marchands, mais aussi aux navires de guerre, et c'était pour ces navires-là que Fromanteel avait construit les horloges en question. Voir encore sur le voyage fait avec ces horloges par le duc d'York et le prince Rupert (T. IV, p. 201, note 8), la note 19 de la p. 195 qui suit.
Voir en outre le dernier alinéa de la note 2 de la p. 179 qui suit sur les remontoirs à ressorts moteurs construits plusieurs années auparavant, e.a. par un Fromanteel.
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voetnoot1)
- Il est vrai que Moray ne donne pas le prénom de l'‘ouurier’; il parle du ‘fils de Fromantel, qui a esté nourri à la Haye’. Comparez la note 3 de la p. 12 qui précède. John Fr. devint membre de la Clockmakers-Company en 1663.
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