Oeuvres complètes. Tome XV. Observations astronomiques
(1925)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 222]
| |
Sur le même Système de Saturne.CononGa naar voetnoot1) qui a observé toutes les étoiles de l'univers, les avait contemplé d'un oeil trop faible. Mais mon Conon à moi a su les atteindre aidé d'ailes miraculeuses et d'une vue plus puissante. À travers l'orbe lunaire, à travers les régions où erre Mercure, où tourne la flamme de Mars jointe à Vénus, où Jupiter brille entre tous ces feux soumis à son empire, il a jeté ses regards sur l'astre du Dieu porteur de la faux. Il a compris pourquoi le VielllardGa naar voetnoot2) dans ses mouvements obscurs et trompeurs change si souvent de forme; il a vu quel diadème est posé sur son front, quelle glorieuse couronne d'or lui entoure la tête maléfique; quelle est la Lune qui là-bas gouverne les nuits et qui, émule de la nôtre, compense par sa clarté le jour disparu. Et non content d'avoir contemplé ces miracles lui-même il convoque, il cherche partout, des témoins de ses découvertes. Il n'a pas voulu que ces secrets fussent cachés à la postérité, qu'elle ne connût pas le ciel tel qu'il la connaissait. La gloire bien méritée, la réputation universelle acquise, constituent une récompense suffisante pour le jeune homme. Il convient que cette gloire soit aussi durable que les étoiles et ne s'éteigne que lorsque le ciel périra en même temps!
CONSTANTYN HUYGENS FILS DE CONSTANTYNGa naar voetnoot3). | |
[pagina 223]
| |
In idem Saturni Systema.
Omnia qui magni dispexit sidera Mundi,
Viderat haec oculo debiliore Conon.
Attigit illa Conon miris adjutus ab alis,
Attigit, & visu nobiliore, meus.
Perque vias Lunae, per, qua Cyllenius errat,
Volvitur & Veneri Martia flamma comes;
Quique nitet famulos inter tot Iupiter ignes;
Lumina falcigeri misit ad astra Dei:
Et didicit vario quare mutabilis ore,
Ludat in obscurâ mobilitate Senex:
Quod frontem diadema premat, quo, Circulus illi
Aureus, infaustum cingat honore caput:
Quae noctes ibi Luna regat, quaeque, aemula nostrae,
Expleat amissum Cynthia luce diem.
Nec satis haec vidisse sibi miracula, testes
Convocat, & visis quaerit ubique novis.
Noluit haec nostros fugerent arcana nepotes,
Ignaros coeli nec sinit esse sui.
Ampla satis Iuveni est, ut debita, gloria, merces,
Vocibus innumeris quam sua fama sonet;
Gloria sideribus quam convenit esse coaevam,
Et tantum Coelo commoriente mori.
CONST. HVGENIUS C.F.Ga naar voetnoot3)
|
|