Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2569.
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J'ay achepté icy un livre in quarto escrit et dessigné de Leonardo da Vinci. Il traitte du desseing des figures nues hommes et femmes et enfants, il y a quelque chose aussi des chevaux et de la perspective. Les figures pour la plus part ne sont que contournées, et les muscles marqués legerement, mais elles sont fort belles, et paroissent estre d'une grande main. Le dessein de l'autheur est de rendre compte de toutes les proportions des membres et des parties du corps. J'en ay payé 3½ Guineas mais je ne le donnerois pas pour quatre fois autant. Mais a quoy bonnes toutes ces choses là pour des gens qui vont passer leur temps dans le pays barbare d'Irlande. Berkestein est toujours icy, mais parle de partir dans quinze jours. Il y a icy quelques desseins de la vente de LelyGa naar voetnoot2) que je n'ay pas encore veus. Il y en a un, qui fust poussé par les Virtuosi entestés et opiniâtres jusques a 65 ℔ Sterling, et lors celuy qui acheptoit pour Bergesteyn (scavoir Sonnius) cria tout d'un coup j'offre 100 ℔. Le prix que par consequent BergesteynGa naar voetnoot3) fust obligé de payer mais n'ayant appris cette histoire que depuis qu'il est icy, il enrage de bon coeur et donne Sonnius a touts les diables. Le sujet du dessein est un Marc Aurele haranguant son armée. Ayant escrit ce que dessus je suis allé a l'Antichambre du Roy, ou par hazard j'ay trouvé un mylord Ecossois homme d'aage et de bonne mine, qui m'a accosté d'abord, et m'a dit, qu'il me prioit de luy faire scavoir si c'estoit mon Pere ou mon Frere, qui avoit inventé les Pendules, dont il extremement loue l'invention, puis estant entré en discours avec luy j'ay trouvé qu'il estoit un Virtuoso, comme ils les appellent icy, et mesme a ce qu'il m'a semblé, entendant l'Algebre. A la fin il m'a parlé le premier de vostre Fatio et m'a dit qu'il estoit encore a Londres, et demeuroit non pas chez mylord Paget, mais tout joignant sa maison | |
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chez monsieur Hampden. Tellement que mon sot de valet aura mal entendu ceux qui au Suffolcke-Street luy dirent a ce qu'il croyoit, qu'il logeoit chez ce Lord. Le mylord Ecossois me dit qu'il viendroit me voir avec Fatio. Mais quant a vos livres, ce sera trop tard, ils sont desja ou ils doivent estre. Pour Sr. Christopher Wren et pour Fatio vous devriez bien encore envoyer des exemplaires.
Voor Heer van Zeelhem. |
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