Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690
(1901)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 2531.
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luy feray voir la raison (que je croy qu'il ne la scait pas) lors que je feray response a sa lettre ce que je ne puis pas encore, mais s'il vient vous revoir dites luy je vous prie que ce sera au premier jour. Il y a 2 jours qu'estant a la Haye aupres de Mad. de Z.Ga naar voetnoot2) elle me fist paroistre quelque chose du dessein que vous aviez de vous retirer des affaires et de venir demeurer en ce païs, ce que je vois bien qu'elle souhaite beaucoup, et a dire la veritè je le souhaitte autant qu'elle. Car je serois fort faschè de vous voir eloignè pour tousjours par l'etablissement que vous pourriez avoir en Angleterre, quand mesme il seroit meilleur qu'il n'a estè en ce païs icy. Vous attendrez pourtant, comme je croy, à declarer la resolution que vous prendrez la dessus jusqu'a ce que vous ayez vu quel train prendront les affaires et de quelle façon le tout sera reglè. Il seroit bien a souhaiter que Mr. le Pr[ince] en recompense de vos services vous pust procurer icy quelque employ qui vous fist considerer, car je prevois que sans cela, et eloignè de la personne de celuy dont on devroit attendre la protection il ne sera pas bon de demeurer en ce païs, ou l'on va estre ruinè par les deux centiemes deniers, et plus que les autres ceux qui n'ont point de voix au chapitre. C'est pourquoy il me semble qu'en toute maniere vous devez tascher de ne point quiter gratis. Madame la Princesse va partir dans 2 jours a ce qu'on dit pourveu que le vent serve, et l'on voit des a cet heure, combien la Haye sera deserte par la quantitè des meilleures maisons qui sont a louer et par le rabais du louage de toutes en general. Il n'y a que l'Angleterre enfin qui profitera de cette grande revolution et tout l'avantage que nous en tirerons c'est, comme je crois, que sans cela nous serions tombè dans de plus grands malheurs. C'est ce dont il faut nous consoler, et du grand bien qui en revient a toute la Chrestientè, et a toute l'Europe, qui doit l'emporter sur nos interests particuliers. J'aurois grande envie de pouvoir continuer dans cette demeure solitaire ou je suis mais avec ces grandes exactions, j'ay peur que je ne pourray pas, mesme en quitant mon equipage comme je vais faire bientost. J'ay estè soliciter Mr. de SchuylenburgGa naar voetnoot3) pour le paiement que vous scavez, qui a promis qu'il le procureroit effectivement devant son depart pour l'Angleterre, et que sans cela il auroit honte de vous rencontrer. Le Thresorier l'a aussi promis pour la semaine prochaine. Il faudra voir ce qui en arrivera.
Mad.e la comtesse de Stirum quite sa charge aupres de Mad.e et apres l'avoir accompagnee en Angleterre s'en vient demeurer avec Mr. son mari. |
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