No 2405.
Constantyn Huygens, frère, à Christiaan Huygens.
25 octobre 1685.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 2404.
Dieren ce 25. d'Oct. 1685.
J'ay failly tomber de mon haut lisant ce que vous me mandez d'avoir appris de Joublot touchant nostre Hartsoecker devenu si grand maistre en cachette et sans que l'on en ait ouy parler. Comment un garcon comme luy qui ne scait gueres de mathematique et n'a point eu de maistre peut il s'eriger en premier maistre de tout le monde? Il me semble que c'est un songe; ne pouvant m'imaginer pourquoy on n'a pas ouy parler de luy plustost, car selon toute apparence il doit avoir fait d'autres bons et grands verres avant ceux de 330. pieds. Tout cela n'est pas comprenable. Je vous prie d'escrire au plustost à Paris pour scavoir le detail du tout. Vous pourriez bien mesme escrire a Hartsoecker luy mesme pourveu qu'il ne dedaigne pas de tenir correspondence avec des miserables comme nous. Si ses verres sont de la perfection qu'il faut vous verrez que cet homme sera bientost recherché de quelque grand Mecenas car pour le Roy je ne croy pas qu'il voudroit des objectifs d'un Huguenot Arminien. Tout de bon vous devriez ecrire a luymesme et recommander l'adresse de vostre lettre a quelqu'un a Paris.
Je suis tres aise que vous avez avancé le travail de nostre forme, mais je crains que les pierres bleues ne seront mises en oeuvre qu'a mon arrivée, dont le temps commencera a approcher, la St. Hubert devant estre celebrée apres demain en huict jours. Apres ce temps là nous ne resterons gueres en ces quartiers.
N'oubliez pas, s'il vous plaist, de faire raccommoder le Polissoir.
Voor Broer Huygens.