Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 2352.
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reponse si non qu'il proposeroit à Son Altesse touts ceux qui pretendoyent à cette charge sans prendre le party de pas un. A moy cependant il ne me dit rien et comme je croy il n'avoit pas envie de me rien dire; Hier pourtant vers le soir m'estant allé promener sur le bord de l'IJssel je le trouvay là et estant entré avec luy en discours entre autres choses sur le sujet de cette charge là il voulut tousjours me payer de sa pretendue indifference sans pouvoir pourtant se cacher si bien qu'il ne temoignast à chasque fois qu'il estoit porté pour Rademaker et ne souhaittoit pas van Lith, et ce soubs pretexte a l'egard du dernier que ses emplois de dijckschrijver et de Procureur l'attachoyent trop pour qu'il pûst en estre bien servy dans les choses ou il luy tient lieu à ce qu'il dit de substitut. Je luy depeignis les bonnes qualités de van Lith et les mauvaises de Rademaker, et luy fis connoistre en mesme temps qu'il nous obligeroit fort tres toutsGa naar voetnoot6) en voulant appuyer nostre homme, mais rien ne servit. Van Lith discourant la dessus avec moy ensuitte, et considerant le tout, qu'il estoit si inflexible, qu'il avoit temoigné plus de bonte pour luy avant qu'il eut parlé a Rademaker que depuis, et qu'il esté venu avec ce dernier dans le mesme chariot; conclut qu'asseurement il auoit esté gagné par de l'argent: et pour moy je n'ay pas grand peine à le croire quand je me represente qu'apres tant d'offres de service et protestations d'obligation qu'il m'a faites souvant, et apres de recommandations de touts ces mess.rs de l'Ampt il ose refuser une chose de cette nature là, et prefere un estourdy et un interessé que touts les habitants de l'Ampt apprehendent a un honneste homme que d'ailleurs il loue fort luy mesme. Ce matin a ce qu'on m'a dit il a parlé a Son Altesse et est party ensuitte sans me rien dire et sans s'informer de moy; disant seulement a van Lith qu'il avoit parlé a Son Altesse de luy et de touts les autres pretendants, qu'il partoit et que luy van Lith a son retour pourroit dire a qui la charge seroit tombée en partage. Son Altesse pourtant m'a dit cette apresdisnee en passant qu'elle n'en disposeroit pas encore, et la dessus van Lith est party aussi. Pour Bystervelt qui aspiroit à l'Admirauté Son Altesse luy a dit qu'elle ne pouvoit pas l'en gratifier comme je n'avois pas de la peine a me l'imaginer, y ayant de pretendants de bien plus de consideration de luy comme entre autres le susdit Seig.r d'Ophemert. Il sera necessaire que mon Pere escrive le mieux qu'il pourra pour prier Mons.r le Prince de faire pour van Lith et je suis bien aise que la chose est differée pour que cette lettre puisse venir à temps. Je n'ay pas le temps de faire cellecy plus longue le courier devant partir. Adieu. |
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