Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684
(1899)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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mesme ouvrage. Voicy le Principe sur quoy roule tout son systeme du centre d'oscillation: Si pendulum è pluribus ponderibus compositum atque è quiete dimissum, partem quamcunque oscillationis integrae confecerit, atque inde porrò intelligantur ponder a ejus singula, relictô communi vinculô, celeritates acquisitas sursum convertere, ac quò usque possunt ascendere; hoc factô centrum gravitatis ex omnibus compositae ad eandem altitudinem rever sum erit, quam ante inceptam oscillationem obtinebat. C'est à dire, si un pendule composè de plusieurs poids se brise dans son balancement ensorte que tous ces poids se réfléchissentGa naar voetnoot5) leur commun centre de pesanteur remonter a à la mesme hauteur d'où il estoit descendu. Pour démonstrer que cette proposition n'est pas vraye il suffit de faire remarquer que la force qu'on nomme pesanteur, agit tout autrement dans les poids qui sont attachez ensemble que dans ceux qui sont séparez les uns des autres. Soyent A & B deux poids égaux dont il ne faut considerer icy ni la grosseur ni la figure comme s'ils estoient reduits chacun dans un point: si les ayant d'abord suspendus separement à un mesme point D, & élevez dans un mesme plan Horisontal DAB; on les laisse tomber d'eux mesmes jusqu'en F & G; leurs pesanteurs par une raison de mécanique conforme à l'experience & aux principes de la Physique s'augmenteront dans une telle proportion, ou ce qui est la mesme chose, ils acquierront des vitesses qui auront un tel rapport que leurs quarrez seront entre eux comme leshauteurs AH & BI d'où ces poids descendront perpendiculairement à l'Horison. Que si ensuite l'on attache ces deux poids ensemble par une verge inflexible BA qu'on doit supposer sans pesanteur, & qu'aprés les avoir suspendus au mesme point D dans les mesmes distances DA, DB, on les laisse descendre en F & G de la mesme hauteur qu'auparavant, le Pendule qu'ils composeront acquierra autant de vitesse que la somme des deux Pendules simples, puisque le centre de pesanteurs commun E demeurera le mesme qu'il estoitGa naar voetnoot6); mais les parties dans lesquelles cette vitesse totale se partagera aux poids A & B seront entre elles comme les arcs AF, BG, ou les rayons DF, DG, parce qu'alors la proportion du mouvement de ces poids dépendra de leur situation à l'égard du point de suspension D qui en est le centre. Or les triangles HAF & IBG, comme aussi les | |
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triangles AFD & BGD, estant semblables, leur côtez AH & BI, AF & BG, DF & DG sont proportionels, c'est à dire, qu'il y a égalité de rapport entre les hauteurs d'où les poids A & B descendront, & entre les vitesses qu'ils acquierront en descendant. Mais les hauteurs sont les mesmes que dans la premiere supposition: Les vitesses sont donc differentes; puisque ces hauteurs estant proportionelles aux vitesses des poids lors qu'ils sont attachez ensemble, elles ne le sont qu'aux quarrez de leurs vitesses lors qu'ils sont separez. Supposé maintenant que le pendule composé des poids A & B rencontre dans son balancement quelque plan dur DFG contre lequel il se brise en sorte que ces poids se détachent l'un d'avec l'autre, ils seront réflechis par les tangentes des arcs FA & GB à des hauteurs qui seront entre elles comme les quarrez des vitesses qu'ils ont acquises en tombant, c'est à dire, comme les quarrez des rayons DF, & DGGa naar voetnoot7) car la separation de ces poids ne change point la quantité de leur mouvement; elle fait qu'ils se meuvent suivant la loy des corps pesants qui ne sont pas attachez ensemble. Il est demontré dans les Mécaniques que la hauteur perpendiculaire à l'Horison de laquelle descend ou à laquelle monte le centre de pesanteur commun à plusieurs poids est égale à la somme des hauteurs par rapport, ausquelles ces poids descendent ou montent divisée par leur nombre: Mais on vient de prouver que les poids qui se detacheroient d'un pendule rompu par le choq d'un plan opposé à son agitation remonteroient à des hauteurs differentes de celles d'où ils seroient descendusGa naar voetnoot8): Si l'on divise donc les differentes sommes des unes & des autres par le nombre de ces poids, l'on aura la hauteur à laquelle le centre de pesanteur commun remontera, différente de celle d'où il descendra, puisque ce sont des aliquotes pareilles de grandeurs inégales. La proposition de Mr. Hugens n'est donc pas vraye, ni par consequent tout ce qu'il en conclud touchant le centre d'OscillationGa naar voetnoot9). On pourra donner dans la suite la véritable resolution Mathematique de cette Question. |
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