Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675
(1897)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 1981.
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portion de 75. a 67. ce que lon peut cognoistre facilement par experience en confrontant l'orgue ou le clauessin auec le monochorde diuisé selon l'vne et lautre de ces deux manieres de diuision, par laquelle experience il se trouuera, si mes oreilles ne m'ont autrefois trompé, que le semiton majeur de l'orgue est dans sa juste proportion de 16. a 15. le ton dans celle de 75. a 67. la tierce majeure plus grande que celle de 5. a 4. Et la sexte mineure plus petite que celle de 8. a 5. outre lordre de lautre diuision, qui sera recognue pour la meilleure, si l'experience du monochorde fait voir que le semiton majeur sur l'orgue est augmenté dvn quart de comma, et que le ton majeur est diminué dvne moitié de comma, la tierce majeure conseruée dans sa juste proportion de 5. a 4. Et la sexte mineure dans la sienne de 8. a 5. comme on le dit ou comme on le suppose. Secondement je dis que jay recommencé mon calcul de la quinte, et que je n'y ay point commis d'erreur en la faisant differer de celle de 3. a 2. de 1/394 et non pas de 1/409 come dans la tierce majeure. Troisiesmement je dis que l'accord des Instruments de clauier est egalement facile sans le ministere du monochorde soit que la tierce majeure demeure dans sa juste proportion ordinaire soit qu'elle l'eccede, par ce que, pour accorder ses instruments a clauier, l'oreille de ceux qui s'y cognoissent n'a pas besoing d'autre ministere que de celuy des sons des mesmes instruments en les accordant, soit que leur temperamment se suporte auec ma diuision on auec lautre, puis qu'il est vray qu'il n'appartient qu'a l'oreille seule de mettre d'accord les instruments a clauier, et que par consequent la raison doit recevoir la loy de l'oreille sur un instrument a clauier bien accordé, pour partager la ligne harmonique, et cela par le moyen du monochorde qui seul peut, estant confronté auec cet instrument a clauier, determiner les justes mesures de ses consonances, et faire voir la bonté ou le defaut de mon partage, ou bien la bonté ou le defaut de l'autre partage ordinaire. |
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