Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675

N^o 1815.
Constantyn Huygens, frère, à Lodewijk Huygens.
14 août 1670.

La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.

A la Haye le 14 d'Aoust 1670.

La semaine passée je revins icy de Zuylichem avec ma femme, des affaires de pardelà il ne vaut pas la peine d'escrire puisque vous estes sur vostre retour. Il y a longtemps que je n'ay point eu de vos Lettres, et cellecy ne sert proprement que pour accompagner en l'absence del Signor Padre ces deux incloses du beaufrere et de la Cousine Dorp¹⁾. Ledit Signor Padre est avec Monsieur Beaumont²⁾ à Geertrui-

1) Nous n'avons pas trouvé ces lettres de Ph. Doublet et d'Ida van Dorp.

2) Aernoud van Beaumont, fils du poète Simon van Beaumont, et collègue de Constantijn Huygens, père, dans le Conseil du Prince d'Orange. Il épousa Johanna van Gogh, et mourut le 8 juin 1678, d'une opération de la pierre.

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denberg pour des affaires de Son Altesse³⁾ et devoit aussi aller a Roosendael; il estoit desja party avant que nous fussions de retour de Zuylichem. A son arrivee nous delibererons quand on pourra faire partir la Jachte pour vous aller prendre à Gand. Il se pourroit que ma femme et moy viendrions aussi a vostre rencontre avec le reste, mais je ne scay comme tout ce monde sur tout avec la valettaille pourra tenir dans ce petit basteau.

J'espere que vous m'aurez achepte cette 3^e partie de Don Pietre della valle⁴⁾ comme je vous ay desja recommandé par deux fois et le fais encore. Je vous prie de m'achepter aussi Le Familles Romaines⁵⁾ de Fulvius Ursinus⁶⁾ avec les additions⁷⁾ du Sieur Patin⁸⁾ qui a fait imprimer de livre. Il est en Folio et traitte des medailles consulaires, escrit si je ne me trompe en Latin. Si vous n'en trouvez point de relié, je vous prie d'en apporter un en blanc. Si vous avez encor une lettre de Change du Beaufrere je vous prie de prendre la dessus l'argent que vous serez obligé de deboursser pour moy; je le luy rendray aussi tost icy. Si non, il faudra que vous me fassez credit jusques a nostre entrevue. Adieu. Salut au cher frere, nous nous verrons bien tost⁹⁾.

3) L'absence de Constantin, père, dura du 5 au 15 aoùt. Voir son Dagboek.

4) Il s'agit de l'ouvrage cité dans la Lettre N^o. 1801, note 6.

5) Familiae Romanae qvae reperivntvr in antiqvis Nvmismatibvs ab Vrbe condita ad tempora Divi Avgvsti ex Bibliotheca Fvlvi Vrsini. Adjvnctis Familiis XXX ex Libro Antoni Avgvstini Ep. Ilerdensis. Romae cvm Privilegio cvrantibvs Heredib. Francisci Tramezini [md.lxxvii]. in-folio.

6) Fulvio Orsino (Horsina), fils naturel du Commandeur de l'ordre de Malta, né à Rome le 2 décembre 1529, mourut le 18 mai 1600. Né dans la misère, il devint ecclésiastique, et ensuite bibliothécaire du cardinal Farnèse. Il fonda un magnifique cabinet de médailles qu'il légua au cardinal Odoard Farnèse.

7) Familiae Romanae in antiqvis Nvmismatibvs, ab Vrbe condita, ad tempora Divi Avgvsti. Ex Bibliotheca Fulvii Vrsini, Cvm adivnctis Antonij Avgustini, Epise. Ilerdensis. Carolvs Patin, Doctor Medicvs Parisiensis, restitvit, recognovit, avxit. Parisiis, Apud Ioannem dv Bray, via Jacobaea, sub Spicis maturis, & Rosario. Petrvm Variqvet, via Jacobaea sub signo Craticulae, prope S. Benedictum. Et Robertum de Ninville, in via dicta de la Vieille Boucherie, sub signo Scuti Franciae & Nauarrae. m.dc.lxiii. Cvm Privilegio Regis. in-f^o.

8) Charles Patin, fils cadet du célèbre médecin Gui Patin, naquit le 23 février 1633 à Paris, et mourut le 10 octobre 1693 à Padoue. Il prit d'abord le grade de docteur en droit, puis, en 1656, celui de docteur en médecine. Poursuivi par Colbert, il dut quitter la France, voyagea beaucoup et enfin, en 1676, devint professeur de médecine à Padone, en 1681 professeur de chirurgie. Il appartint à la societé des Naturae Curiosorum et présida celle des Rationali. On a de lui plusieurs publications, surtout de numismatique.

9) Christiaan et Lodewijk arrivèrent à la Haye le 9 septembre. Sous cette date le père Constantin a noté dans son journal: Redit ex Galliâ Christianus meus, cum fratre Ludovico, qui ipsi Lutetiae in gravi morbo fraternam sidelissimamque operam navaverat.