Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665

N^o 1408.
Christiaan Huygens à J. Chapelain.
21 mai 1665.

La copie et le sommaire se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1398. J. Chapelain y répondit par le No. 1417.

Sommaire:
Traduction. frais et peine juste de trop jusqu'icy.

Chapelain.

21 may.

J'accepte avec action de grace et comme une nouuelle marque de vostre bontè l'offre qu'il vous a pleu me faire de vous emploier en ma negotiation avec le Sieur Thuret, et je n'aurois pas attendu si longtemps a vous envoier la Procuration¹⁾ que voicy, si je n'eusse considerè que les horologes que je fais faire pour Monsieur de Carcavy²⁾ et Monsieur de Montmor³⁾ n'estant pas encore envoiez,

1) Consultez la pièce N^o. 1409

2) Consultez la Lettre N^o. 1358.

3) Consultez la Lettre N^o. 1370

[p. 358]

il n'y avoit point de modelle pour le Sieur Thuret pour travailler apres et que partant rien ne pressoit. J'ay creu mieux faire de n'inserer point les conditions dans cet acte a fin qu'il ne soit pas besoin d'envoier de nouvelle Procuration, si nous ne tombions pas d'accord des conditions. le meilleur seroit de paier une fois une somme sur tout puis qu'en prenant le certum quid par piece, c'est remettre le tout à la bonne foy de Thuret, a la quelle je me fie beaucoup, mais ce n'est pas la coustume de contracter de la sorte. Que pourtant puis quil est si incertain combien l'invention rendra, je ne serois pas bien aise qu'il se mit en danger de perdre au contract. qu'il voie si en donnant de biliets marquez ou il y eust mon cachet et mon nom ou quelque devise pour les attacher dans la boete de chasque horologe, ou en s'obligeant par serment je pourrois prendre quelque seurté avec le certum quid.

Il faudra veoir ce qui en arrivera. Jusqu'icy je n'en ay eu que de peines, depenses et grande perte de temps, et il ne seroit que juste que j'en tirasse quelque fruit.