No 768.
C. Brunetti à Christiaan Huygens.
8 août 1660.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
a Paris le 8. Aoust 1660.
Monsieur
Jl y a long temps que ie me suis donnè l'honneur de uous escrireGa naar voetnoot1) et de uous donner aduis de mon arriuée a Paris; mais comme ie uiens d'apprendre de Monsieur du GasGa naar voetnoot2) que Monsieur Elzeuir, a qui i'auois escrit par le mesme ordinaire qu'a uous, luy mande qu'il est en peine de moy n'en ayant eu point des nouuelles depuis mon depart de Roterdam, i'ay resolu de uous escrire ces deux lignes par la uoye du mesme Monsieur de Gas, craignant que les autres que i'ay enuoyées simplement par la poste soyent perdües, dont i'aurois grand regret. Je uous mandois par celles la le contentement que Monseigneur le Duc de Luynes auroit de uous uoüer en ces pays, ou ie luy auois dit que uous uiendriez auec les Ambassadeurs; et bien que la mort du feu Monsieur de BelairGa naar voetnoot3) ayet causè pour ainsy dire une dispersion de plusieurs Geometres et Astronomes qu'y uenoit, on auroit trouuè pourtant le moyen de uous en faire uoir quelsques uns des plus estimez et principalement Monsieur Pascal qui a une estime toute particuliere pour uous; et quand il n'y auroit que Monseigneur le DûcGa naar voetnoot4), uous y auriez autant de satisfaction pour ces sortes de sciences, qu'auec les meilleurs Professeurs; Venez y donc le plus tost que uous pourrez; uous priant de me faire l'honneur de me le faire sçauoir deGa naar voetnoot5) que uous serez
arriuè a Paris. J'auois mis une lettre pour Monsieur Vossius, dans celle que ie uous escriuois et ie uous suppliois d'auoir la bontè de la luy faire tenir, et d'en auoir la responce. Jl m'auoit fait la faueur de me dire qu'il m'auroit fait faire une copie de toutes les figures qu'il a de la Chine, et qu'il m'auroit fait aussy la faueur de me les enuoyer. Je luy escriuois donc que cette copie deuoit scruir pour Monseigneur le Duc de Luynes le quel suhaittoit de les uoir le plus tost qu'on pourroit, et que pour cela ie le priois de prendre encor un peintre a fin de les depescher uittement, sans espargner aucune despense, et de me faire de plus la faueur de me faire sçauoir a qui i'aurois pu enuoyer l'argent ou s'il uouloit que ie le luy fisse tenir par Monsieur Elzeuir de Leyden. C'est pourquoy Monsieur ie uous supplie