Oeuvres complètes. Tome II. Correspondance 1657-1659
(1889)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 553.
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estre d'escroquer les verres. C'est ce qui faict que je tombe dans vostre sentiment qui seroit de me l'enuoyer par la voye de quelque amy. Que si vous auiez quelque maistre de nauire de vostre cognoissance qui s'en vint a Rouen vous pourriez addresser le pacquet a Monsieur Jacques le TellierGa naar voetnoot1) marchand rue de la Magdelaine a Rouen, qui me le feroit tenir par le Messager fort seurement & il faudroit l'embourrer de papier afin quil fust plus gros; sinon vous vous seruirez de quelquun de vostre cognoissance; mais pour certaines raisons ne vous seruez point de ceux que Monsieur de Thou pourroit renuoyer de sa maison. Mais bien si Monsieur de Thou confioit quelque chose a quelquun pour Madame de Thou vous pourriez y joindre les verres & les luy addresser. Je n'ay pas ouy parler de Monsieur Paschal il y a long temps, je m'informeray s'il a faict imprimer vne fueilleGa naar voetnoot2) qui contienne la resolution des problemes de l'incognu. Pour Monsieur de Roberual il a faict vne sottise chez Monsieur de Montmor, qui est comme vous scauez homme d'honneur & de qualité, il a esté si inciuil que de luy dire dans sa maison, s'estant picquez sur vne des opinions de Monsieur des Cartes que Monsieur de Montmor approuuoientGa naar voetnoot3), qu'il auoit plus d'esprit que luy & qu'il n'auoit rien de moins que luy que le bien & la charge de Maitre des requestes, & que sil estoit Maitre des Requestes, qu'il vaudroit cent fois plus que luy. Monsieur de Montmor qui est tressage luy dist, qu'il en pourroit & deuroit vser plus ciuilement, que de le quereler & le traicter de mespris dans sa maison. Toute la compagnie trouua fort estrange la rusticité & pedanterie de Monsieur de Roberual. Pour l'horologe qu'il dit auoir conceue dans l'esprit, je doute fort que l'inuention vaille quelque chose, pour ce quil est tres-sterile en inuention, & jusques icy nous n'auons rien veu des productions de son esprit qui soit bien excellent. Je ne veux point vous flatter, mais je doute que toute autre jnuention puisse arriuer a la vostre. Je prie Dieu qu'il vous conserue longues annees en vigueur & en santé afin que vous donniez au public des inuentions qui sont non seulement tres subtiles, mais encores plus tres vtiles. Je vous prie aussi de croire que je suis,
Monsieur
Vostre treshumble & tresobeissant seruiteur Boulliau. |
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