Oeuvres complètes. Tome I. Correspondance 1638-1656
(1888)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 63.
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pouvoit defaire de Transsylvanie, comme il me le faict esperer, ce seroit nostre homme, pour diriger les Estudes de toutes sortes d'Escholiers, & les tenir en debout. En attendant mieux, Qui carent ligno, utuntur culmo. Je suis en peine de Mons. Philemon qui est en estat de ne la faire pas longue, Il semble frappé de langueur et le poulmon offensé. C'est bien dommage, car il entendoit bien son faict, & se faisoit aimer, & notamment aux estrangers. Il y a plus de deux mois qu'il ne sort point, & faict ce qu'il peut en sa chambre, ayant ces jours faict son testament, & neantmoins acheptant encore des livres aux auctions, qui sera tout le bien qu'il laissera. Mons. HulsiusGa naar voetnoot3) Pasteur de nostre Eglise Françoise a monstré sa diligence & industrie a enseigner la langue Ebraique a tout ce que nous avons eu icj & avons d'estudians en Theologie, & s'y prend bien. Il s'est offert d'exercer icj une profession extraordinaire en cette Langue sans demander gages. Le Conseil Academique a trouvé son offre utile & honorable, et tous le jugent capable, notamment Mons. Dauber qui s'y cognoist, & ai esté prié de vous en escrire pour en avoir l'approbation et autorisation des Curateurs, & par eux de son Altesse. Je croy que n'y ayant aucune surcharge pour son Altesse, nous pouvons accepter son offre, & luy donner ce nom, & sera, peut estre, à propos que nous le fassions sans y engager son Altesse, qui avec le temps pourroit luy ottroyer quelque petite prebende, comme d'autres ministres en ont icj, et ce sans consequence, & sans en parler que l'occasion se presentant. Je vous prie que j'aye sur cela response de Mons. de Henvliet & de vous, afin qu'il commence au plustost. Je voudroy que quelqu'un se presentast, qui pour son exercice en voulust autant faire en grec, et nous en aurions grand besoin, Car nous avons un nom sans effect. Pour le jugement Academique sur le duel passé, Mons. Dauber vous en escrira, & se defend fort & eux tous, de n'y avoir procedé qu'avec raison & prudence. Mon advis eust esté qu'on eust relegué l'appellant. Mais ilz trouvoient que pour une premiere fois cela estoit dur. Et quant au Cavalier ilz disent avoir appris qu'il n'estoit ni second, ni appellant, Et qu'il n'estoit point sorti pour cela. Neantmoins il a esté deux jours chéz le Prevost. J'espere que telles folies n'arriveront plus. Mons. Renesse ne peut obtenir que ses gens laissent l'Espée, et ils croient qu'il y va de leur honneur apres l'avoir porté. Ilz parlent de quitter tout plustost que de le faire, & celuy de la Brille est desia sorti pour cela, & pour l'ordre de tenir le College clos a certaine heure du matin & du soir. Il faudra faire ce qu'on pourra pour aider au Regent & sera difficile s'il n'y a une defense de la part de son Altesse. Pour Mess. vos enfans, devant leur temps achevé, Je leur traceray leur Itinerarium | |
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selon que je me le propose, duquel ilz prendront ce que vous auréz agreable, & je leur donneray une recommandation partout, avec les noms de ceux ausquelz ilz auront a s'adresser aux lieux principaux. Mon filz vous communiquera & a Mons. de Willem ce que je luy ai exposé pour remplacer a Amsterdam Mons. VossiusGa naar voetnoot4) avec usure, si non pour la Grammaire, au moins pour toutes histoires Sacro-profanes pour l'Exacte Chronologie; pour la conversation & entre-gent, & pour toute l'Antiquité. Si vous trouvéz l'ouverture bonne de laquelle j'ay escrit a M. HottonGa naar voetnoot5) a Amsterdam, je vous prieray d'en faire mention a Mess. d'Amsterdam qui sont là. Ce seroit un grand acquist pour leur ville & tout le païs, & Mons. BoreelGa naar voetnoot6) allant a Paris pourroit faire cela et y reussiroit. Je vous prie en dire vostre sentiment a mon filz. Je n'y ai aucun interest particulier. Mais cest homme est un grand Thresor. J'attendray sur tout cela de vos nouvelles & de Mons. de Willem, pour le moins par mon filz, qui vous pourra soulager d'une longue lettre. J'ay peur de prolonger trop cette ci & pecher in publica & privata commoda. Je vous souhaitte, Monsieur, & aux vostres toute prosperite & toutes benedictions, & vous supplie me croire pour ma vie, Monsieur Vostre tres-humble & obeissant serviteur André Rivet. De Breda le 30 Apvril 1649.
Je suis tres-humble serviteur de Monsieur de Henvliet. Je ne sçay s'il est a la Haye. En tout cas je vous prie luy communiquer le tout de ce qui concerne nostre charge. A Monsieur, Monsieur de Zuylicheim, Conseiller et Secretaire d'Estat de son Altesse A la Haye. |
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