Oeuvres complètes. Tome I. Correspondance 1638-1656
(1888)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 60.
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nous, sur quoy le Recteur attend vos responses, pour faire aussi une nouvelle defense au nom de son Altesse. Et quant au reste, j'ay tousjours esté avec vous d'advis que les Escholiers ne devoient point porter l'espée tant qu'ilz seroient escholiers, si ce n'est qu'ilz aillent en voyage. Mais je n'ay pu obtenir jusques ici qu'on leur aye defendu, pource qu'on m'objectoit qu'es autres Academies cela leur estoit libre, combien que je disse que de mon temps a Leyden, on le les voyoit point de jour, gladiatos: Et que je trouvey fort estrange de les voir entrer dans les auditoires, avec l'innocente chamarrée d'or, un grand baudrier & l'espée, sans manteau, & opposer en disputes en cette posture l'espee au costé. Les vostres ont esté des premiers, apres un jeune homme de Dort nommé Berc, qui y adjoustoit le pennache. Ce que je vous di, afin que vostre autorité paternelle, soit joincte a celle, des curateurs, pour leur faire quitter cette posture, laquelle par regle generale on prescrira a tous les autres. J'ay aussi appris depuis peu qu'on a mis un anglois valet du Capitaine Courtenay pour Oeconome. qui tient la une espece de taverne, & donne aux Escholiers en leurs chambres de quoy faire des beuvettes. J'ay souvent dit, que ne pouvant icj qu'executer ce que nous aurions conclu ensemble, il seroit du tout necessaire que deux fois l'année pour le moins nous nous y vissions ensemble, que vous y verriez mieux les defauts, & qu'on y remedieroit plus aiséement. Et que cela tiendroit mieux le monde en debvoir, quand ilz verroient nostre consentement en toutes ces choses, & orroient nos ordres en presence. Sur quoy j'attendray vos responses, & pour ce qui reste a faire là me reposeray sur vostre soin, vous baisant cependant tres-humblement les mains, & a Monsieur de Henvliet, & demeurant d'affection, Monsieur Vostre tres-humble & obeissant serviteur André Rivet. De Breda le 23 Mars 1649. Depuis cette lettre escrite vostre Ludovic m'est venu trouver, ayant appris par Mons. Renesse que vous m'aviez escrit de son faict. Je luy ai dit ce qui en estoit, Et exposé particulicrement les grandes raisons que vous aviéz de luy tesmoigner vostre desplaisir, luy ai derechef representé l'offense contre Dieu, le danger auquel il s'est mis, et les grands inconveniens qui en pouvoient arriver, le mauvais exemple qu'il avoit donné &c. Je l'ay trouvé fort abbattu. Il m'a dit qu'il s'humilieroit devant vous par une lettre d'un filz repentant, et qu'a l'advenir il se gardera de semblables fautes. Il estoit en habit decent, sans baudrier & sans espée; J'espere que cela luy servira, Je ne manqueray aux occasions d'y faire ce que mon debvoir, & la confiance que vous prennéz de moy requierent. A Monsieur, Monsieur de Zuylicheim Conseiller et Secretaire de Son Altesse, et Curateur de l'Illustre Eschole et College d'Orange. A La Haye. |
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