Oeuvres complètes. Tome I. Correspondance 1638-1656
(1888)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 29.
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au Prince et à l'Estat, duquel il sera l'un de ses plus fermes appuis, Pour l'y inciter d'avantage, je luy mets souvent vostre exemple devant les yeux, qui est le plus parfait patron qu'il puisse se proposer à imiter; S'il me donnoit sujet du contraire, je vous en advertirois avec la mesme liberté, croyant y estre obligé; mais ses commencemens me font juger qu'il ne me mettra pas dans ceste peine, Au reste il y a apparence de grand succes à nostre Academie. j'ay receu diverses lettres de tous costez qui me font juger que nous ne manquerons point d'estudians, principalement en droit, il faut que je donne ceste louange aux miens, qu'ils sont fort diligens, j'ay mis entre les mains de Monsr. Renesse quelques exemplaires de l'acte de nostre Jnauguration pour vous et Monsieur de Heenvliet, on travaille à cest' heure aux harangues, si devant qu'on r'imprime les statuts et privileges nous pouvions impetrer l'immunité des droits du vin et de la biere et quelques autres dont j'ay eu l'honneur de vous entretenir autrefois, cela attireroit bien des escoliers et feroit (pour ce qui est de l'immunité) plus de bruit que d'effet, estant une chose de petite importance pour Messrs. les Estats et de grande importance pour la renommée de ce lieu icy; En mesme temps j'eus l'honneur de vous parler, Monsieur, touchant l'immunité des theses en droit; Je ne fis ceste proposition qu'à la sollicitation de mes Auditeurs, veu que Madame l'avoit accordée à la premiere requeste verbale de Mr. Kyper aux estudians en Medecine; Mais si on juge que l'argent qu'il faudroit pour cela (exceptis pauperibus Theologiae studiosis) seroit mieux employé à l'establissement de quelque nouveau professeur cy apres, ou qu' autrement il ne fust pas besoin de gratifier ceux qui ont assez dequoy pour payer les theses eux mesmes, du moins est il expedient sous correction que je le sçache, la faute ou l'addresse ne m'importe, je leur ay desja dit qu'on les tient pour trop grands seigneurs et en effet la pluspart ne s'en soucie pas beaucoup, mais en attendant la resolution personne pourtant ne dispute, et quelque response que nous ayons il s'en trouvera assez qui disputeront ce qu'ils m'ont desja tesmoigné, J'ay jugé à propos Monsieur, d'adjouster ce petit mot à ceste lettre, et non pas de vous supplier d'avoir noz interests pour recommandez, estant assuré que vous y pensez assez de vous mesme et que ce seroit faire tort au zele que vous y apportez que d'essayer de l'augmenter par de nouvelles prieres, Vous baisant treshumblement les mains je vous conjure seulement de croire que je n'ay point d'autre volonté que de vous faire cognoistre de plus en plus que je suis veritablement Monsieur Vostre treshumble et tresobeissant serviteur Dauber. A Breda ce 17 Janvier 1647. Avec vostre permission Monsieur de Heenvliet trouvera icy mes tres humbles baisemains. J'ay peur que la venue de Monsr. de ServientGa naar voetnoot1) n'accroche encor pour quelque temps la paix tant esperée. | |
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Monsieur berk fils du pensionnaireGa naar voetnoot2) de Dordrecht m'a dit souvent et notamment m'a entretenu serieusement depuis peu de jours du desir que Mr. son pere a qu'il ait l'honneur d'estre le premier receu et gradué en ceste nouvelle Academie, si nous en pouvions avoir les privileges dans un an qu'il demeurera encor icy, Je crois que cela ne seroit pas fort difficile à obtenir attendu les grandes obligations que l'Estat a à son Altesse.
A Monsieur, Monsieur Huygens Chevalier, Seigneur de Zulichem, etc. Conseiller et Secretaire d'Estat de S.A. et Curateur de l'Escole Illustre à Breda.
à la Haye. |
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