Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6773. S. Chieze. (L.B.)J'avois appris avant l'arrivee du courrier celle de S.A.S. à Londres par des advis que M.r de Godolfin en avoit receus par une voye extraordînaire. Vous y aurez sans doute receu ma lettre de l'ordinaire dernier, apres le despart duquel Don Diego de la Torre, secretaire d'estat, me fit scavoir que la Reyne m'avoit donné pour commissaire M.r le marquis de la Fuente que vous avez connu ambassadeur en FranceGa naar voetnoot2), et qu'elle m'avoit remis aussy à luy, au | |
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regard de l'affaire particuliere de Mad.e d'Isenguien. Je pense vous avoir marqué que pressentant que la consulte du Conseil d'Estat seroit contraire à cette demande, j'engageay M.r de Godolfin à paroistre par escrit, et cette intervention, ne pouvant pas operer d'abord un ordre de S.M.té contraire à ladite consulte, a fait du moins prendre à S.M. une voye d'interlocutoire, et suivant que Mons.r le marquis de la Fuente nous en a parlé, à Mons.r de Godolfin et à moy, il est à croire que S.A.S. obtiendra un nouvel ordre de surseoy desdites executions. Il ne se peut pas dire avec combien de zele et de vigueur le S.r de Godolfin a fait valoir le nom et l'intercession du Roy son maistre pour les interetz de S.A., et si M.r de Beverning appuye aussy puissamment ma sollicitation, je m'asseure que S.A. aura contentement en moins de tems que ces Messieurs icy n'auroient desiré. Je tiens assez de pres Monsieur le marquis de la Fuente, et j'espere que la semaine prochaine nous entrerons en matiere apres qu'on m'aura satisfait sur le preliminaire de Mad.e d'Isenguien. J'ay dressé un nouveau memorial pour cella duquel vous trouverez copie cy jointeGa naar voetnoot1). Tous les ministres et surtout Mons.r le comte de Penñeranda se deffendent fort sur ce qu'ils disent que S.M. ne peut pas arrester legitimement le cours de lajustice ordinaire, mais le commissaire tesmoigne que la Reyue defferera en cella à la raison d'estat, et à la priere de S.M. Britannique. - Touchant l'affaire generalle M.r le marquis de la Fuente voudroit m'insinuer à luy faire des propositions sur des moyens pour le payement, mais je luy ay tesmoigné qu'il falloit avant cela liquider la debte, et c'est par ou il est absolument necessaire de commencer. Enfin, Monsieur, les conjonctures du dehors sont bonnes, quoyque celle du dedans soit tres mauvaise, l'Espaigne n'ayant jamais esté plus espuisée d'argent, mais comme S.A. peut beaucoup aupres des seules puissances en qui cette Couronne espere, il est à croire que cette monarchie estant pressée faira quelque effort pour sa satisfaction. - J'attens Mons.r de Beverning avec une extreme impatience, apprenant qu'il est tres affectionné aux interestz de S.A. et resolu de bien appuyer ses pretentions. A Madrit, le 10 Decemb. 1670. |
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