Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6301. Aan Lord HollisGa naar voetnoot2). (H.A.)J'ay creu qu'il ne valoit pas la peine de vous importuner du recit de mon passage jusques à ce que j'eusse eu moyen de taster un peu ceste cour, et de vous dire comment j'auroy trouvé loger (?) le Roy, et ceux de Messieurs ces ministres par les mains desquels j'ay à passer. Sans amuser donc V.E. aux circonstances de mon voyage, qui graces à Dieu a esté assez prospere, voyci qui regarde le principal article. Le Roy ne cesse de m'asseurer de son affection tres-cordiale pour S.A. Monseigneur, et je ne fay pas le moindre doubte que ces declarations ne soyent aussi reelles qu'elles sont royales. S.M. adjouste d'avoir parlé serieusement à M. de Comminges pour nostre interest, et d'estre encor fort resoluë d'y retourner. Mais j'apperçois que ce n'est pas tout à faict | |
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de la maniere que M. le chancelier et V.E. ont tousjours jugé la plus efficacieuse, ains plustost d'un stile conforme à la methode que M. le secretaire Bennet juge qu'il est à propos de suivre aujourdhuy, et au discours qu'encor hier le Roy me fit l'honneur de m'en tenir, j'apperceus assez clairement que c'est de ce costé là que S.M. incline le plus. Nommement parce qu'elle commença à dire qu'il faut tascher de trouver quelqu' expedient, et ouvrir quelque porte, par laquelle il y ayt moyen de faire aysément passer le Roy de France. Et si je ne me trompe, M. de Comminges, avec qui je vien de disner, et de causer amplement sur le tout, se met en debvoir d'y porter du sien par de ses lettres à M. de Lionne, sur lesquelles il m'a dit qu'il attend response. Dieu scait ce qu'on en prouffitera sur l'humeur de vostre Prince de pardelà, ou plustost sur la toute puissance du ministre que nous connoissons. J'espere qu'en peu de jours j'apprendray que d'entre ces diversitez d'opinions, il naistra quelque resolution qui vaille la peine de mon retour en cour de France, de laquelle je croy qu' à peu près M. FoucquetGa naar voetnoot1) et moy sommes esgalement desgoustez. J'employe le temps que me donnent ces entrefaictes, à avancer tant que je puis l'autre point de ma negociation, et suivant la parole du Roy, je me trouve en esperance de monter de quelques bons degrez vers la satisfaction qui nous est deuë, quoyque l'argent soit icy un meuble plus rare que le plus exquis de tous ceux que nous avons veus dans la grande boutique de Mad.e de Beauvais. J'espere que V.E. et Madame sa compagneGa naar voetnoot2) jouissent de la parfaicte santé que je leur souhaitte, et demeure de l'un et de l'autre ..... A Londre, 20/30 Juin 1664. |
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