Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 447]
| |
5844. Aan J. Sauzin. (H.A.)On me rendit hier vos pacquets du Xe du courrantGa naar voetnoot1) ensemble avec une lettre separée de M. de Lubieres. Par le precedant ordinaire je receus ce que pour lors vous aviez de prest touchant le debat esmeu sur l'observance ou inobedience des ordres de S.A.M. la Princesse Douariere, comme aussi en mesme temps des lettres particulieres de M.rs d'AlençonGa naar voetnoot2) et Sylvius. Tout cecy s'en est allé à la Haye comme on l'a desiré. Les grands verbaux qui ont suivy s'y en vont apresdemain, et je vous feray part des ordres qui nous viendront sur ceste matiere, lesquels il sera bon d'executer punctuellement et sans beaucoup ergoter, ce que nos sages maistres n'ont jamais voulu gouster, non plus que vous ni moy ne le voudrions souffrir de ceux qui nous doibvent obeïssance. J'ay à vous dire sur le present subject qu'on est informé d'assez bonne part, que quand le S.r CalameauGa naar voetnoot3) est allé advertir M. le commandant de Gaut de l'ordre arrivé de S.A., cestuyci luy a faict response qu'il n'y donneroit point d'empeschement. C'est chose estrange en suitte que ledit Calameau semble encor heziter en ce qu'il convient qu'il fasse ou non, et d'ailleurs, qu'on vueille apprehender ce que M. de Beauregard pourroit entrependre. Pour moy, je le tiens trop sage pour vouloir s'opposer aux ordres de son Prince, ce qui ne reuscit jamais bien a personne. Et pour ce qui regarde la disposition de l'argent, je pense qu'il entend bien qu'elle appartient tousjours au Maistre, quand il luy plaist. Que s'il en doubte, il en pourroit estre esclarci à la Haye, où nos Princes desirans de toucher immediatement de leurs revenus, ne se sont jamais tenuz obligez d'en demander la permission à leurs thresoriers generaulx, ou à qui que ce soit, et ces thresoriers n'ont jamais eu garde de s'en formalizer. M. de Lubieres a prins la peine de m'escrire plusieurs lettres, mais il a tort d'interpreter mon silence à mespris. J'ay esté trop au monde, pour ne sçavoir pas comment je doibs vivre avec les gens. Aussi je pense qu'il ne peut ignorer, comme depuis que je suis en France, je n'escris à personne d'Orange qu'à vous, Monsieur, et à M. Chambrun, et pour luy, m'ayant connu, j'ay creu qu'il ne me tenoit pas assez imprudent pour en user ainsi sans ordre. Que s'il y avoit du mespris à taxer en ce procedé, que n'auroyent pas à me dire Mess.rs de S.t SauveurGa naar voetnoot4), de Beauregard, ChiezeGa naar voetnoot5), Drevon, Alançon, Bergairolle, La PizeGa naar voetnoot6), AutranGa naar voetnoot7), du BoisGa naar voetnoot8), etc. Mais je m'asseure que la pluspart se sera contentée de ce qu'il y a plusieurs mois que j'en manday audit M. Chambrun, qui le 25 Jan. me respondit là dessus en ces termes: J'ay veu tous ces Messieurs qui vous avoyent escrit, et apres leur | |
[pagina 448]
| |
avoir faict vos baisemains, selon vostre ordre, je leur ay faict veoir le catalogue de leurs lettres, afin qu'ils vissent qu'il n'y a rien de perdu. - Je vous demande encor de les asseurer tous de ma devotion tres-sincere à leur rendre à un chascun tout service de mon pouvoir, et demeure tout de mesme..... Par., 20 Juin 1662.
En billet apart.
Ne cachez ceste lettre, ni aucune autre des mienes à personne que je ne vous le mande. Ce n'a pas esté sans subject, ni sans adveu, que je vous en ay parlé, comme j'ay faict par ma lettre - elle devoit estre datée du 2e JuinGa naar voetnoot1) - dont vous vous plaignez. Comme vous voyez que je n'escris qu'à vous, et pour cause, qui vous sera expliquée cy apres, on attend d'un costé que vous debitiez à tout le monde ce que tout le monde doibt sçavoir, et de l'autre, que vous soyez diligemnent aux escouttes, pour nous advertir de tout ce qui se passe. De quoy, puisque vous voyez qu'on se fie à vous, cela vous doibt faire conclurre ce qui est de vostre devoir, et n'en demeurer point en faulte pour quelque respect que ce soit, afin de vous conserver tousjours la mesme reputation de zele et de fidelité au bien de la Maison que vous avez faict paroistre de tout temps, et dont j'empescheray bien que personne vienne à doubter. |
|