Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

5834. Lubieres en Sauzin. (H.A.)aant.

Nous vous rendismes compte par le dernier ordinaire de ce qui s'estoit passe sur l'execution de l'ordre de Son Altesse, portant qu'il est ordonne au fermier de ne payer pas les quartiers escheus et a eschoir de la ferme sans ordre expres de Son Altesse, et vous avons envoyé l'acte de dissentiment d'entre M.^r l'advocat general et nous sur ce suject. Du despuis le Sieur Sauzin, un de nous, ayant pris garde que par la responce faitte par le comis de M.^r de Beauregard trezaurier, lors de la nottification dudit ordre, qu'il protestoit de continuer ses diligences, il s'est informé d'icelluy comme quoy il en usoit, et ayant appris que le jour mesme de laditte nottification et ses suivantes, il avoit faict faire des nouvelles arrestations des droicts des fermes particulieres, il l'exposa au Bureau le 12^e de ce mois, et lors de ladite exposition ledit Sieur advocat-general lui ayant demandé s'il la faisoit au nom du fermier ou en quelle qualité, il respondist qu'il la faisoit pour le devoir que lui et tous les autres officiers de S.A. ont de tenir la main a l'execution des ordres de S.A. Appres quoy ledit Sieur de Lubieres, ayant faict oppiner ledit Sieur advocat general, demeura dans sa premiere oppinion contenue dans l'escript que nous avons envoyé, et nous demeurasmes dans la nostre qui est que la volonte de S.A. soit executtee, et y adjoustames que ledit S.^r advocat general tiendroit jamais a ladite execution, sur quoy ledit Sieur advocat general, ayant a nous replique que chascun mettroit son oppinion par escript, nous nous separasmes comme cella. Or, Monsieur, nous sommes obligés de vous dire qu'il est bien difficile que les ordres de S.A. puissent estre receus et executtes dans cest Estat, tant que Monsieur de Gout y sera contraire, et que ledit S.^r advocat general exquivera ladite execution comme il faict. Car comme vous saves, Monsieur, l'un a la puissance en main, et l'autre a l'octroy de S.A. Pour nous, Monsieur, nous ne manquerons pas d'y obeir tousjours avec grand respect, et de faire tout ce que le devoir de nos charges nous oblige, voire mesme de risquer tout, s'il le faut ainsi pour le service de S.A. Mais tout cella sera fort inutile, tant que l'authoritte majeure y resistera. Nous ne vous disons pas, Monsieur, ce qu'il y a de faire pour le bien du service de S.A., car vous le scaves beaucoup mieux que nous, et vous estes aussi en part que vous voyes comme il s'y²⁾ faut prendre; tout ce que nous vous pouvons dire est que nous demeurerons tousjours inviolables au service de S.A.

Il est encores arrive du desordre a Courthezon entre quelques personnes des deux religions sur le subject de la procession de dimanche dernier, pour raison duquel les catholiques se sont addresses a Monsieur de Gaut, gouverneur, qui y a envoye de ses gardes pour se saisir des accuses. Et ceux de la religion sont icy pour s'adresser au Parlement, lequel a resolu de faire bonne justice. Quand nous en serons plus particulierement informes, nous ne manquerons pas de vous faire scavoir le tout ..... D'Orange, ce 14 Juin 1662.

2) Er staat: si