Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5783. LubieresGa naar voetnoot4). (H.A.)aant.L'inviolable attachement que j'ay au service de Son Altesse, et la fidelité que j'ay heritée de mes ayeuls m'obligent de faire esclatter à vos oreilles la joye que me donne la nouvelle que l'on publie icy despuis quelques jours de l'heureux succez que doit avoir bientost la negociation qui vous a esté commise, par l'asseurance royale qu'on dist que vous avez eue d'une prochaine restitution de ceste principauté à Son Altesse. On en reçevra de si grands avantages que j'en ay par avançe une satisfaction tres grande, laquelle sera parfaicte dez que je sçauray que ceste promesse sera suivie de son effect, qui est asseurement infaillible, puisque ceste affaire importante est entre vos mains. Je ne doute pas que vous ne soyez bien instruict de la nomination qu'on dist avoir esté faicte par Sa Majesté tres chrestienne de la personne de Mons.r l'abbé Fabre pour l'evesché d'Orenge vacant depuis que Mons.r Sarroni a esté pourveu de l'evesché de MandesGa naar voetnoot5). Je suis aussy persuadé que Madame la Princesse Douairiere aura relevé le prejudice qu'une telle nomination porteroit au juspatronat qui compete à S.A. sur ladite evesché, qui est un des plus beaux droicts que S.A. a dans sa principauté, voire mesmes on m'a asseuré qu'elle | |
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y a si bien pourveu, qu'elle a baillé au nom de S.A. son brevet d'agréement, ce qui conserve suffisamment ledit droict. Mais peut estre pourriez vous ignorer ce que je viens d'apprendre despuis peu, que S.M.té tres chrestienne a escrit il y a quelques semaines au chapitre de l'eglise cathedrale de ceste ville, pour leur recommander de vouloir conserver tous les revenus dudit evesche audit Sieur abbé Fabre, auquel elle leur faict sçavoir avoir donné l'oeconomat. Je n'ay pas leu la lettre, mais on m'a asseuré qu'elle contient cela. Or il est certain que pendant la vacançe S.A. auroit droict de faire saisir tout le temporel dudit evesché et le faire regir par commissaires, cela ayant mesmes esté faict quelques fois. De quoy j'ay creu, Monsieur, vous devoir donner connoissance, pour avoir sur ce vos sentimens, suivant lesquels je me conduiray. Car si vous jugez que nonobstant ladite lettre du Roy, laquelle nous avons sujet d'ignorer, nous devions passer outre à ladite saisie du temporel, j'appuyeray la chose dans nostre Bureau et nous y donnerons charge à Mons.r l'advocat generalGa naar voetnoot1) de se pourvoir en justice pour ce sujet. Mais si aussy vous jugez qu'attendu la conjoncture en laquelle nous nous trouvons, en laquelle il est a craindre que M.r de GautGa naar voetnoot2) qui est icy de la part du Roy, ne traverse les saisies que nous pourrions faire faire, si vous jugez, dis je, que nous ne devions point faire faire de saisie, nous en demeurerons là où nous sommes. Enfin ce qui m'oblige de vous parler de la sorte n'est pas que je ne sçache le devoir de nos charges, mais seulement la crainte que j'ay que nous ne fassions quelque chose qui portat quelque prejudice à vostre negociation, ou n'en retardat le succez. L'interest de S.A. m'est si a coeur que je ne voudrois pas que nous fissions la moindre demarche qui ne luy fut avantageuse, et je ne voudrois pas aussy oublier quoy que ce soit de ce que son service requiert de nous; vous pouvez, Monsieur, mieux que personne m'empescher de tomber dans aucun des ces deux escueils par vos bons avis que je ménageray comme je dois. Si vous jugez aussy que nous devions retarder la tenue de nostre Parlement, il vous plairra me le faire sçavoir, et je m'employeray tousjours de toutes mes forces pour faire reussir vos pensées. Quoyque l'edict de S.A. de l'an 1607, art.e 8 qui regle les festes chomables, n'astreigne que les artisans et gens de metier de travailler a boutiques ouvertes les jours de festes y exprimez, et que par ainsy il soit permis de travailler à la campagne, et que cela soit esté tousjours permis, neantmoins les catholiques taschent d'empescher nos paysans et autres personnes de travailler aux champs, et Madame la marquise d'AmpusGa naar voetnoot3), qui est icy despuis deux ans, fut mesmes hier à la campagne, et fit oster à quelques paysans leurs instrumens, ce qui nous oblige de nous assembler tantost, pour tascher d'y remedier. Cependant j'ay creu vous en devoir parler, pour que si par hazard la cour de France en estoit informée, et vous en parlat, que vous sçeussiez la chose. Je vous offre tous mes respects et suis avec tout l'attachement que je dois .... A Orenge, ce 4e d'Avril 1662. |
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