Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5727. Aan den graaf van S.t Albans. (H.A.)Je me trouve si à descouvert du costé des mauvais vents depuis vostre depart, et nommement celuy de la Reine vostre Maistresse, que je ne puis m'empescher de vous en tesmoigner mon regret tant que je vous sçay en France. Il est vray que le gracieux accueil du Roy et de depuis celuy de la Reine MereGa naar voetnoot4), ne me laissent point desesperer, mais parmi ces ministres j'en rencontre de si attachez aux interests d'un commandeur de Gaut - car je n'en sçaurois imaginer aucun autre - qui a eu loisir d'occuper leurs inclinations, qu'ils semblent capables de les oser peser contre ceux d'un Prince parent du Roy. D'autres plus discrets se mocquent de cela, mais j'apprehende la force et la pluralité des mauvais, et c'est, Monsieur, ce qui me porte à vous supplier tres-humblement de vouloir, avant partir, disposer la bonté de la Reine, à nous gratifier d'un mot d'intercession de sa main au Roy, pour quand nostre affaire sera rapportée au Conseil, suivant le memoire ci joint, que j'ay mis entre les mains de M. le comte de BrienneGa naar voetnoot5), qui s'est chargé de ne le produire que je ne soye prest. Que si vous aviez aggreable d'en escrire aussi deux lignes à ces Messieurs, et nommement à Messieurs le TellierGa naar voetnoot6) et de LionneGa naar voetnoot7), pour leur | |
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faire comprendre le desplaisir que ce seroit au Roy de la Grande Bretaigne de veoir difficulter un Prince orphelin, souverain et son nepveu, [en] ce qui ne se pourroit refuser à aucun subject du royaume, ce seroyent des coups de pistolet qui pourroyent me soulager beaucoup en ceste escarmouche. C'en sera un de gros canon, quand le Roy vostre Maistre voudra avoir la bonté de nous assister d'une lettre expresse à la Majesté d'icy, en cas que la necessité le requiere, dont j'espere que vous souffrirez que je me donne la liberté de vous advertir au besoin, quand vous aurez passé la mer. Je souhaitte que vous le fassiez heureusement, et qu'il vous plaise me continuer l'honneur et la faveur de me croire sans reserve ..... Fontainebleau, 12 Nov. 1661. Voyci aussi une copie de la lettre que le Roy escrit a nostre petit Maistre sur la naissance du DaulphinGa naar voetnoot1). Seroit il bien raisonnable qu'on interessast sans cause un parent en effect qu'on regale de si beau langage? - Il m'estoit eschappé une pensée de sept ou huict mauvais vers latins sur le succes de ceste naissanceGa naar voetnoot2), qui ont faict si grand bruict au delà de ce qu'ils valent, parmi les plus hupez de ceste cour, que j'en ay rougi, le Roy mesme les ayant voulu gouster jusques à me faire l'honneur de m'en envoyer complimenter par le S.r de la MenardiereGa naar voetnoot3). J'ose en suitte vous envoyer un double de ceste pauvre piece, pour si, peut estre, vous la voulussiez estimer digne de la communication de vos amis lettrez en Angleterre. Si non, Monsieur, tout mauvais papier est bon à quelque chose. |
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