Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5412. Aan A.C. de ChambonniereGa naar voetnoot5). (K.A.)Le Sieur Tassin ne m'a jamais rendu office que j'estimasse plus que celuy dont il vient de m'obliger, en me procurant de si beaux tesmoignages de l'honneur de vostre amitié. Il y a longtemps que je ne la souhaitte et ne lairray pas de la cultiver avec beaucoup de soin. Pleust à Dieu que je le pûsse mieux qu'en papier. M. Duarte m'avoit [faict] esperer qu'une visite que vous destiniez à la Reine de Suede m'en pourroit donner le moyen, mais je n'en voy point de suitte, et en veux un peu moins de bien à ceste Maj.té qui sans vous avoir ouy est bien loin d'avoir possedé tout ce que la France a produict de plus excellent en nostre Hollande. Il a esté un temps que j'eusse pû vous promettre un accueil digne de vostre mcrite. Mais ces grands Princes ne sont plus, pour l'amour desquels il valoit la peine de faire le voyage, et à peine l'ombre nous en reste. Je ne desespere pourtant pas de vous y veoir un jour, quand il n'y auroit que la curiosité de veoir le païs qui vous emmenastGa naar voetnoot6); que si un nombre d'amateurs de la musique bien entendus pouvoit vous satisfaire, j'ose dire que vous en rencontriez audelà de ce que peut estre vous vous en imaginez. Mais dans nos cours, qui sont toutes de femmes, je ne voy pas qu'il y ayt de quoy vous regaler. Je le suis extremement, Monsieur, des belles | |
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pieces que vous avez prins la peine de m'envoyer; elles sont toutes vostres et n'y en a pas une qui ne porte quelqu'une de ces marques par lesquelles je me vante de les pouvoir discerner d'avec toute autre composition. Ne me dites pas ce que je perds à ne vous les entendre pas toucher aveq ce que je scay que vostre main miraculeuse y apporte d'aggréement. Je n'en suis que trop persuadé, apres ce que m'en ont dit et vostre reputation universelle et en particulier les tesmoignages de la maison musicale des Duartes, de Madame Swann - autrefois Mad.le Ogle, qui est presentement en ceste ville - et d'autres, dont j'estime les jugemens. Dans nostre Barbarie l'on veut croire que j'entens un peu au mestier, mais si vous prenez la peine de vous en informer aupres de Mess.rs de la BarreGa naar voetnoot1), du MontGa naar voetnoot2) et d'autres, qui ont de mes sottises en main, vous verrez, Monsieur, que ce n'est qu'en Hollande ou je puisse estre considerable qu'en qualité d'amateur enragé de belles choses harmoniques. Apres cela je pense n'avoir que faire de vous asseurer que je suis ..... 2e Juyn 1655. |
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