Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5208. A. de WicquefortGa naar voetnoot1). (A.B.)aant.Je ne feray servir cette lettre que pour accompagner la copie de la consultation que je vous fis esperer par mes dernieres, n'y ayant autre chose a adjouter, sinon que M. de la Vieu[v]ille fut encor hier au PalaisGa naar voetnoot2) parler au plus ancien des advocats consultants, pour lui dire qu'il y avoit apparence qu'en Hollande on adjugeroit la regence a ceux qui peuvent avoir droict a la succession, et ainsy que l'on seroit bien aise d'avoir un advis la dessus pour faire voir que la principauté doit appartenir a la Princesse Roiale, en cas de mort de M. le Prince d'Orange, mais il y trouva la méme fermeté, l'advocat lui repondant nettement que ny lui, ny les confreres ne signeroyent jamais un advis a l'advantage de la Princesse Roiale au regard de l'esperance de la succession, comme étant chose directement contraire aux droits feodaux, et a plus forte raison a ceux des souverainetés. C'est toute la raison qu'il en eut, quoyque le S.r de Heenvliet l'eut encore pressé par ses lettres du 10, de tascher d'avoir particulierement une reponse favorable sur ce poinct la. C'est aussy par la que l'on voit l'affection que ces M.rs la ont pour la memoire du feu Prince, et pour la Maison d'Orange, puisqu'ils taschent de faire tomber la principauté en mains étrangeres. M. de Vieu[v]ille dit encore a l'amyGa naar voetnoot3), qu'il luy vouloit bien confier encore une chose qu'il ne lui avoit pas voulu dire, scavoir que si l'evenement du procés en Hollande ne répondoit point a leurs esperances, ils ne s'en pouvoyent prendre qu'a eux mémes, parce qu'ils n'avoyent jamais eu pensée de mettre l'affaire en compromis que dans la ferme croyance qu'ils avoyent que Mad. la Princesse Douariere qui avoit succombé en premiere instance, et n'avoit gaigné au grand Conseil, n'y consentiroit point, mais qu'ils avoyent esté affinés, et qu'ils s'en repentoyent bien, mais trop tard. Malum consilium consultori pessimum. Il me fit aussi voir une lettre de Mad.lle Elisabeth de DonaGa naar voetnoot4), qui lui mande que Mad. la Princesse Douariere avoit favorablement receu les propositions qu'on lui avoit faites pour l'employ d'agent en cette cour, et que S.A. avoit promis de l'y servir, ce qui lui donne des esperances dont il importe de le détromper bientost, ou de lui en faire voir les effets. J'estime qu'apres la sentence donnée tous les efforts des ennemis seront inutiles. Ils en font beaucoup a present, en taschant de se servir du nom de M. le duc d'Orleans pour gaigner les conseillers d'Orange qui demeurent a Nismes, mais je demanderay audience a S.A.R.Ga naar voetnoot5) et tascheray de faire desadvoüer M. de Bretueil, intendant | |
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de la justice en Languedoc, qui s'y employe d'assés mauvaise grace. Au reste, Monsieur, je me trouve obligé de vous dire que je joüis desja des effets des puissantes recommandations de S.A. envers Monseigneur l'ElecteurGa naar voetnoot1), mais particulierement de celles qu'il vous a plû faire en ma faveur aupres M. de SuerinGa naar voetnoot2). Jamais homme ne fit tant pour moy, et je ne pense pas que jamais l'Allemagne ait produite une si haulte generosité. Il fait la leçon a Seneque, et va audela de ce qu'il requiert d'un honneste homme en matiere de bienfaits. J'advoüe qu'il me met hors de posture, et en estat ou je suis contraint d'avoir recours a mes amis, a ce qu'ils me secondent aux recognoissances que j'ay a lui rendre. Je vous supplie, Monsieur, de m'y aider, et de lui tesmoigner que vous prenez quelque part aux obligations que je lui ay, m'ayant fait payer de tout ce qui m'est deu jusques a la fin de l'année derniere. Je scay bien que je le dois a vostre intercession, mais ce n'est pas la premiere obligation que je vous ay; aussy n'est ce pas d'aujourdhuy que je suis ..... de Paris, ce 20 Jan. 1652. Je ne vous dis point qu'il sera a propos de ménager la consultation. |
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